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Diarra KAMARA, Directrice Exécutive ACMS : « Lors de la CAN 2021, nous avons écoulé 8 millions de préservatifs…»

Le 22 juin dernier, l’ACMS (Association Camerounaise pour le Marketing  Social) a organisé un atelier de dissémination des résultats et de bonnes pratiques  de la mise en œuvre de la phase 5 du projet de prévention du VIH/SIDA en Afrique Centrale (PPSAC) à l’hôtel la falaise (Yaoundé). Dr HADJA Hamsatou, épouse CHERIF, Secrétaire Permanent du Comité National de Lutte contre le Sida, Dr NISSACK Présidente du Conseil d’Administration de l’ACMS et Mme Diarra KAMARA Directrice Exécutive de l’ACMS étaient face à la presse pour faire le bilan de cette 5e phase qui s’achève le 30 juin prochain et qui a été une réussite.

Quel est l’objectif de cet atelier, la 5e phase du projet s’achève le 30 juin, quel bilan faites-vous ?  Avez-vous des regrets?

Diarra KAMARA : Je vous remercie pour votre question et je pense que l’objectif de cet atelier, c’était vraiment de pouvoir répondre à cette question-là, de pouvoir revenir avec vous sur les réalisations, les projets de prévention en Afrique centrale. Par rapport à cette phase cinq, nous avions des objectifs bien précis, des résultats connus qui nous avait été assignés non seulement pour appuyer le ministère de la santé, l’OCEAC (Organisation de Coordination pour la lutte contre les Endémies en Afrique Centrale) aussi. Nous avons distribué plus de 34 millions de préservatifs, nous avons eu à engager des jeunes à travers les activités en utilisant tous les canaux qui nous permettaient d’améliorer leur connaissance, leur pratique  et de pouvoir inter agir avec eux pour de meilleurs comportements. Donc ce qu’on peut dire aujourd’hui à la fin de cette phase, c’est que nous avons atteint les objectifs qui nous ont été assigné dans le cas de ce projet. Ça c’est un élément important.

Nous avons eu dans le résultat 1 à rendre disponible les préservatifs de qualité et accessible. Nous avons présenté d’autres préservatifs donc PRUDENCE PRESTIGE PLUS et puis nous avons eu à le présenter sur son fond nature et chocolat avec le même design qui est basé sur les besoins des jeunes qui sont notre cœur de cible, nous avons eu à rendre disponible ce préservatif dans tous les réseaux de distribution. C’était-ça notre objectif et nous l’avons atteint. Cependant on met en œuvre un projet, on se pose toujours des questions : qu’est-ce que nous pourrions faire mieux ?  Et c’est très important de se poser ces questions-là. Nous revenions de la covid-19, nous revenions avec un produit qui ne répondait plus aux besoins de jeunes, comment améliorer cette collaboration pour avoir toutes les différentes quantités de préservatifs disponibles à travers plusieurs réseaux qui sont le privé etc. Donc nous sommes en train de réfléchir avec le ministère de la santé et le CNLS (Comité National de Lutte contre le SIDA) sur comment faire pour avoir une visibilité sur le nombre de préservatif disponible, le nombre de préservatif qui entre au Cameroun et qui soit disponible. Cela nous permet de mieux appréhender et de pouvoir après aller vers nos partenaires et dire comment on peut combler cette année. Donc peut-être c’est ça qu’il faudra améliorer, la coordination de la distribution du préservatif au niveau du pays, comment appuyer le ministère dans ce sens-là. Il nous faut réfléchir dessus et pouvoir trouver des solutions par rapport à ça. Je pense que nous avons atteint les jeunes comme vous l’avez vu, mais je pense que nous  pouvons aller beaucoup plus loin nous devons atteindre cette jeune fille du  milieu rural, mieux en répondant à ses besoins.

Je ne dirais pas que, comme vous l’avez dit la question, « qu’est-ce que vous regrettez ? » – je ne regrette rien dans cette phase là, mais je me dis que avec les équipes nous pouvons réfléchir avec le CNLS et toutes les parties prenantes pour mieux atteindre ce cœur de cible donc nous avons parlé, pour mieux répondre aux besoin du CNLS et pour mieux contribuer à l’amélioration du bien-être des populations dans le cadre spécifique de la lutte contre le VIH, dans le cadre de la prévention du VIH.

Madame le PCA, j’ai suivi votre discours avec beaucoup d’attention. Vous dites on peut faire beaucoup même avec peu de moyen. Ça veut dire quoi ? Sur le plan opérationnel, comment vous vous êtes déployez ? Quel est le discours que vous tenez ?

Dr Nissack : Effectivement c’est ce que j’ai dit et je le maintiens parce qu’effectivement nous avons eu peu de moyens. Au niveau de la logistique par exemple, il n’y avait pas de véhicule, il fallait prendre des cars de transport. Il est sans oublier que pendant cette phase, le budget a diminué, ce n’était plus le budget du départ. Je pense que c’est vraiment beaucoup de travail, beaucoup de sacrifice (…) Quand les gens sont engagés et croient en ce qu’ils font, ça marche.

Madame la Directrice Exécutive, parmi les challenges, j’ai relevé : vous avez reçu le produit 16 mois après le début de sa mise en œuvre, vous avez attendu 05 mois pour le test qualité. D’après  le résultat que vous nous avez présenté, c’est quoi votre recette ? Quel est le discours que vous avez tenu à votre équipe pour atteindre le Gap et être classé au sommet en Afrique centrale ?

Diarra KAMARA : Le premier élément c’est que nous avons cette solidarité sous régionale qui a joué. Je pense que tout à l’heure, la PCA en a parlé en disant que nous avons bénéficié de 8 millions de préservatifs du Congo pendant cette phase ou il y avait ce Gap dans le préservatif et cela a été accentué par la covid-19. Comme vous le savez, parfois nous avions des taxes mais avec les problèmes de la disponibilité des bateaux du coup nous avons reçu les produits en retard. Mais la coordination a fait parler cette solidarité pour pouvoir nous permettre d’obtenir la commande et avoir les préservatifs sur le terrain, ça c’est le premier élément.

Le deuxième élément c’est que, comme nous avons démarré en retard, quand le préservatif est arrivé et disponible au niveau de nos équipes, nous avons mis en place un plan d’accélération en se basant sur les évènements qui tombaient à point nommé au niveau du Cameroun tel que la CAN etc. nous avons vraiment bâti sur les évènements qui étaient là pour accélérer la distribution et rendre disponible le préservatif dans les coins les plus reculés. Non seulement dans les sites de la CAN mais nous avons aussi fait des actions de balisage pour les équipes d’aller faire les opérations coup de poing pour pouvoir créer la demande, pour pouvoir rendre disponible le préservatif. Et création de la demande nous l’avons aussi fait au niveau de la télé et tout. On se disait nous avons tant de mois, nous avons eu ce retard-là, mettons en place un plan d’accélération pour compenser le retard que nous avons enregistré et c’est ça qui nous a permis d’atteindre l’équipe qu’on vous a présenté aujourd’hui.

Dr Hadja Cherif (CNLS) La phase 5 s’achève, les jeunes sont en vacances et c’est cette période qu’ils sont très sexuellement actifs, le programme Vacances Sans Sida se tient généralement vers la fin du mois d’aout… est ce que vous ne pouvez pas faire un plaidoyer auprès de Synergie africaine pour qu’on puisse rallonger ce programme ?

Nous aurons aimé faire plus, mais pour être honnête, nous manquons de moyens. Nous travaillons sur ce programme avec Synergie africaine sur trois semaines.

J’aimerais savoir quel est l’accueil que le public a réservé au parfum nature et au parfum chocolat qui sont arrivés ? Et en dehors de ces deux parfums, d’autres pourraient arriver sur le marché ?

Diarra KAMARA : Ce sont les parfums que nous avons jusque-là, il faut savoir que ces produits, dans leurs caractéristiques ont été définis avec les personnes qui doivent l’utiliser, ça c’est très important. Cela veut dire que, nous avons écouté les jeunes pour qu’ils nous disent ce qu’ils voulaient. Quelles sont les caractéristiques qu’ils voulaient du produit, quels sont les parfums qu’ils voulaient etc. Et c’est sur cette base là que nous avons mis en place ces deux nouveaux produits, plus fin, plus perlés et plus lubrifiants. Tout ça est basé sur cette conversation continue que nous avons avec notre cœur de cible (15 – 24 ans). Comment ils vont l’accueillir ce sont eux qui vont nous dire…  il faut rappeler Pendant que pendant la CAN il y a 8 millions de préservatifs qui sont partis c’était nos meilleurs chiffres depuis 2014

 

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