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Denis Sacko : « l’univers de la mode du Cameroun est truffé d’usurpateurs… »

Fils de mécanographe formateur en couture, artisanat et broderie et d’une mère couturière, c’est sans surprise que ses camarades découvrent le grand homme de mode qu’il est devenu. Certains confieront qu’à sa tendre enfance, Sacko confectionnait déjà les sacs de marché, sous le regard admiratif de sa mère qui voyait en lui un prochain Yves Saint Laurent ou encore un Christian Dior. Denis Sacko se souvient très bien de son premier défilé à l’époque où il était encore lycéen, lors d’un concours de Miss qu’il va d’ailleurs remporter grâce à sa collection. C’est véritablement en 1999 qu’il exercera ce métier de façon professionnelle et sera le plus jeune styliste camerounais à avoir assisté à de grands événements de la mode à l’international, sous la houlette de son Mentor Jemann. Mais c’est aussi à ce moment qu’il se rendra très vite des réalités sombres du milieu : « Dans la mode, vous trouverez deux types ; le couturier qui lui, se contente de servir et de fidéliser la clientèle dans son atelier. Et celui qui fait la couture certes, mais est plus porté sur le showbiz…, je suis dans cette catégorie. Seulement, c’est plus compliqué encore. Il y a des choses qu’on vous demande de faire pour pouvoir vite grimper. En plus des intrigues que vous devez supporter à longueur de journée, il y a cette homosexualité qui est monnaie courante. Et ses principaux acteurs font tout pour vous y plonger, la mettant à la base de tout. Si vous résistez, ils vous radient du milieu ; Moi par exemple, on ne m’invite plus à des événements et festivals internationaux, parce que j’ai dit non « aux conditions » ». Triste réalité…, mais Sacko va devoir batailler dur, surtout que son protecteur Jemann n’est plus. Il va commencer par créer l’événement « un vendredi, un style », qui plutard portera le nom « Evolution Design » à Douala. Aujourd’hui, « Evolution Design » devient « Un après midi fashion » et se tient une fois tous les mois au Centre Culturel Savanah. Il mettra aussi en place un festival qui aujourd’hui se veut international le « Sandja » (en langue Douala signifie le Pagne). Par cet événement, Sacko voudrait ramener la population camerounaise à consommer local afin de revigorer sa culture. Selon lui, il est regrettable que ce ne soit que lors d’événements particuliers comme le Ngondo ou encore les deuils, que l’on s’habille en pagne. Pire encore, attendre la fête des enseignants ou encore le 08 Mars. « Il est important de faire vivre la seule cotonnade (CICAM) que nous avons et de freiner notre consommation européenne. Et cela ne passera que par nos hommes politiques car c’est eux les stars, à chaque fois qu’ils passent, les routes sont barrées. Et comme ils s’habillent en costume tous les camerounais veulent faire comme eux. Mon souhait serait qu’ils s’habillent en tissu pagne, qu’ils se fassent coudre des costumes en tissu pagne, même le chef de l’Etat pourquoi pas. On aura fait un pas en avant, dans notre économie et favorisé notre développement » a-t-il ajouté. Parallèlement, le styliste-modéliste est maître de cérémonie (nuit de l’excellence depuis 2006) et vient d’ouvrir son propre atelier « Sacko Models » au lieu dit Garage Japonais à Nkondengui. Cette structure répondrait à plusieurs attentes entre autres couture sur mesure, décoration, formation d’hôtesses, conseils et organisation d’événements. Les prix y sont « camerounais » et les contacts sont 97 25 11 55 / 70 65 88 43.

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