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Govinal Ndzinga Essomba : «mon 14e album Bikut-chic est prêt »

Celui qui a fait ses débuts au sein de l’orchestre du lycée Général Leclerc dans les années 70 n’en a pas fini avec ses amours. Il signe d’ailleurs son retour avec son nouvel album « Bikut-Chic » (bikutsi chic).

Très honoré de vous avoir Govi, c’est un comeback plutôt stupéfiant que vous faites là, mais avant d’en parler, on va tout de suite vous demandez s’il est évident pour vous aujourd’hui de vous souvenir de tous vos albums de façon chronologique ?

(Rire) je dois avouer que c’est assez difficile, c’est parfois mes neveux et mes cousins qui me ramènent mes œuvres attrapées dans la piraterie, qui me rappellent même jusqu’aux titres parce que franchement ça ne me revient pas. Ça fait quand même pas mal d’années. Mais ce que j’ai entrepris tout récemment c’est d’immortaliser toutes ces œuvres à travers des CD’S. Donc pour mes 30 ans, je ne ferai pas de regroupement d’artistes pour d’éventuels spectacles, j’ai tenu tout d’abord à remémorer tous ces bons moments à travers des CD collector vol. 1, 2, 3 et plus. J’ai déjà à mon actif 4 best of, Plus quelques chansons, pour montrer que l’inspiration est toujours là.

On a eu  vent à un moment donné d’un projet qui était en cours, mais qui finalement avait avorté, que s’est-il passé ?

Oui, c’est vrai. Ça va faire 2 ans aujourd’hui, j’ai dû le suspendre parce que le producteur n’était pas tout à fait prêt par rapport à la promotion de ce projet. Mais en ce moment je suis entrain de le reprendre et je pense que ça va aller.

On va préciser que c’est votre 14e projet en 30 ans de carrière…

Oui c’est mon 14e projet, il comporte 10 titres plus un bonus track. Il s’intitule « Bikut-Chic ».

Lors de votre prestation à la soirée dédicace de Chaty La Chatte, votre titre « Naya-Naya » a carrément plongé le public dans l’extase totale ; quel sentiment éprouviez-vous en ce moment là ?

C’était très émouvant, vous ne pouvez pas savoir. D’autant plus que Naya Naya est une chanson que je sors en 1988, donc ça va faire 24 ans que cette chanson fait danser les gens partout où ils se trouvent, c’est une réussite que je dois à l’Eternel, parce que je ne cesserai jamais de le dire, mon inspiration vient de lui et je lui dis merci.

Dans quelques jours vous lancerez la promotion de votre dernier album, avec à l’appui le tournage d’un vidéogramme ; mais on a aussi remarqué que vous ne vous séparez jamais de ceux qui ont toujours collaboré dans  vos albums, est-ce toujours le cas dans le dernier ?

Oui ça l’est, seulement c’était malheureusement le dernier projet dans lequel mon soliste arrangeur Onana Chantal ait participé. C’est d’ailleurs la raison pour la quelle cette œuvre apparait comme immortel désormais pour moi  car j’ai immortalisé ses derniers sons de guitare avant sa mort. Sinon, le reste de l’équipe est intacte ; Atebass à la basse… ; A une époque, j’avais tenu à ce que l’artiste Mbarga Tino, paix à son âme, pose sa voix sur mes chœurs. C’était un artiste dont la voix me marquait énormément. J’avais tout fait pour qu’il collabore dans mes chansons. Donc pour tout dire, je m’entoure toujours de mes fidèles et c’est avec le cœur qu’on travaille.

Vous avez vécu les beaux moments de la musique camerounaise au même titre que certains de vos compères de la génération 80 ; mais on est un peu tenté de vous poser la question, vu que vos chansons ont tant marché, vous percevez toujours vos droits d’auteurs?

Biensûr, mais je vais vous dire une chose, je pense que les artistes souffrent d’un manque de communication. Avant tout, les droits d’auteurs sont d’abord une protection. C’est la protection juridique qu’on confère à nos œuvres quand on les crée. Par la suite il y a les droits patrimoniaux qui constituent en quelque sorte une rémunération. Mais l’artiste doit d’abord vivre de son talent, c’est-à-dire des spectacles. Quand on sort un album, il faut assurer une bonne promotion pour être demain invité dans des cérémonies, des spectacles, des grands événements, c’est ça le salaire de l’artiste. Le droit d’auteur est périodique, c’est ce qu’on doit expliquer à nos artistes. Faut savoir se vendre ; moi je ne vous cache pas qu’il ne se passe pas un mois où je ne suis invité dans un mariage, un spectacle… ça paye les loyers, les factures…  et autres charges. Il est donc important que vous les hommes de medias puissiez sensibiliser nos artistes, comme ça ils ne perdront plus leur temps à aller s’aligner devant les sociétés de droits d’auteurs qui aujourd’hui ont tous les problèmes du monde. Il est préférable pour eux de compter sur les cachets des spectacles, même si c’est 100.000frs/mois en 10 mois vous avez 1.000.000frs, c’est déjà ça. Donc, sans toute exonérer ceux qui ont la charge de discipliner et de nous faire vivre de notre métier, faut que les artistes comprennent que c’est eux-mêmes en premier, la matière première de leur art. C’est le message que nous autres anciens, transmettons aujourd’hui. Pas plutard qu’en février, j’étais invité à Sangmelima avec quelques anciens et jeunes artistes aussi à l’occasion de la fête de la jeunesse ; alors à la fin du spectacle, j’ai remarqué que c’est chaque artiste qui voulait vite rentrer. J’ai vu Mbarga Soukouss, Gibraltar Dragus, Messi Ambroise qui rentraient, parce qu’ils avaient respectivement un mariage, un spectacle ou encore une cérémonie à animer à Yaoundé ; et vous verrez qu’à la fin d’une soirée chacun va se retrouver avec 150.000 voir 200.000frs et là , que les droits d’auteurs passent ou pas, ce n’est plus un grand souci pour vous.

Puisqu’on a à nos côtés un ancien, selon vous, quels sont les noms qui sortent du lot, parlant de la jeune génération d’artistes Bikutsi puisque c’est le domaine que vous maîtrisez le mieux ?

Je ne citerai pas de nom, mais je dis que la jeunesse est plus que présente. Nous autres avons pris le relais chez les grands-frères comme Messi Martin, aujourd’hui nous le passons à cette jeunesse et ce qu’il faudrait retenir c’est que c’est la culture qui y gagne. Aujourd’hui on ressent une innovation, un peu trop d’ailleurs…, avec ces histoires de bas de ceintures, bon beh là c’est un autre débat hein…

Exactement… On ne saurait terminer cet entretien sans vous permettre de laisser vos contacts pour ceux qui mourraient d’envie de vous  avoir en spectacle ?

C’est govinaln@yahoo.fr, c’est plus direct comme ça.      

Merci Govi et surtout très bon retour à vous.

Merci pour tout et surtout bon courage à vous aussi.

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