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Yene Olga : « les gens prennent les mannequins pour leurs prostituées de Luxe… »

Olga, vous vous lancez dans la mode à l’âge de 13 ans, déjà qu’est ce qui vous a inspiré le métier de mannequin ?

Honnêtement, ce fut un hasard, il faut dire que j’avais le profil, vue ma taille, ma silhouette et tout. Ça m’amusait au départ, puis j’ai pris gout par la suite. Il a fallu beaucoup m’exercer sur la marche, la prestance, je me suis pas mal entrainée quoi. Pour répondre à votre question, c’est une amie très chère, Béatrice qui était déjà mannequin, c’est elle  qui m’a poussé à faire ce métier. Elle m’a amené dans son agence, on a formé un groupe et on a évolué petit à petit.

Cela n’a pas freiné vos études, vue votre jeune âge ?

Non, du tout. Les parents étaient très stricts, les études passaient avant tout donc forcement, la rigueur y était.

Quelles sont les premières difficultés que vous avez rencontrées au début de votre carrière ?

Déjà, nous manquons d’infrastructures. Nous n’avons pas de salles apprêtées exclusivement aux défilés, pas de salles de répétitions, le mannequin au Cameroun fait tout à ses frais et c’est couteux, ça je vous le dis.

Un régime anorexique comme nous constatons souvent chez vos confrères d’ailleurs ?

Honnêtement non, j’adore la bouffe. Moi j’ai toujours dit être mannequin ce n’est pas se laisser mourir de faim. Il ou elle devrait bien manger, c’est-à-dire, matin –midi-soir et surtout pratiquer du sport.

Quelle activité sportive pratiquez-vous, vous-même ?

Rire. Beh, moi je pratique beaucoup plus la marche. C’est vrai que je suis en trêve ces temps-ci, parce qu’il fait très chaud. Mais de temps en temps je fais un tour en salle.

En prenant du recul, pensez-vous que quelque chose a changé dans votre vie ?

Oui, ce métier m’a permis d’être sûre de moi déjà, parce qu’un mannequin qui n’est pas sûr de lui, ça ne vaut pas la peine. Donc j’ai gagné en confiance et en assurance.

Vous êtes vous arrivée d’être contactée par d’autres pays ?

Je dirai non. Non parce que le mannequinat au Cameroun c’est un gros n’importe quoi, excusez moi, mais c’est comme ça que je le perçois. Dans ce pays, on ne peut même pas dire que c’est un métier. Le mannequin est abandonné à lui-même, il est obligé de sortir de l’argent de ses poches et malheureusement, c’est les stylistes et les Directeurs d’agences qui en profitent. C’est même la raison pour laquelle je ne travaille pas avec une agence en particulier. Il y’a trop de requins dans ce métier.

Quand vous parlez de requins, à qui faites-vous allusions exactement?

Je vous parle de ceux qui nous font des avances sans arrêt. Les gens prennent les mannequins pour leurs prostituées. C’est horrible, parce qu’entre mannequinat et prostitution, la barrière est désormais mince. Vous savez, ils sont nombreux qui viennent dans les défilés non pas pour voir les vêtements mais ce qui cache derrière et je trouve cela aberrant à la limite. 

Et qu’est ce qui vous motive à maintenir votre rêve ?

Je continue parce que j’ai la chance d’être entourée de très bonnes personnes, qui sont professionnelles et aiment ce qu’elles font.

Avez-vous un plan B si jamais ce métier ne vous souriait plus ?

Biensûr, voilà pourquoi j’ai continué avec mes études. Je fais aussi des cours de langues, sait-on jamais, dans un futur proche je serai peut être Hôtesse de l’air, pourquoi pas. Vous savez, dans le métier de mannequin il faut surtout avoir la tête sur les épaules, parce qu’on est très vite entrainé dans les bêtises.

Avez-vous des amis qui en paient les frais ?

Oui. Aujourd’hui quelques unes ont pu réussir, mais je n’aimerais pas trop savoir pourquoi… vous savez, même au pays on peut réussir de la plus belle des manières, mais c’est le système qui veut qu’on se donne à du n’importe quoi, parce qu’on est accroché à ses rêves.

Êtes-vous fan de littérature ? Que lisez-vous en ce moment ?

J’adore la lecture, actuellement je lis « comme un fleuve qui coule » de Paolo Guello. J’aime aussi les romans Thriller.

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