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Frenzie Fantomas : « le Métier de communicateur n’est pas un hasard… »

Fantomas, comme on  dit toujours pour savoir où on va, il ne faut jamais oublier d’où on vient, racontes nous tes débuts…

Déjà c’est un plaisir de vous voir culturebene, parce que j’ai appris avec beaucoup de joie que c’est un portail ou plutôt un grand média qui diffuse l’info sur la culture africaine et c’est très important. Moi, on va dire que j’ai commencé en juillet 2000. On venait de libéraliser l’audiovisuel, j’ai eu cette opportunité de travailler très tôt à la RTS. J’étais encore étudiant en FALSH, filière espagnol. A l’époque, j’animais une émission de musiques qui m’allait bien, le Hip Hop et le programme était Siantouscope. Par la suite, j’ai animé la Zik ce soir entre 2002-2006, j’ai été reporter sur le terrain parce que je faisais de la chronique sportive pour le championnat de la 1ere division toujours dans la période 2004-2006, j’ai dû arrêter parce que les conditions étaient compliquées, il y’a également eu le programme turbulence, puis on a changé la grille des programmes, c’est à ce moment qu’on m’affecte à un nouveau programme qui devait s’appeler « ¼ de Tour » et aujourd’hui, 6 ans après il est toujours là. Le public adhère toujours, nous avons créer une fan page sur facebook qui compte plus de 1500 fans, on est écouté partout dans le monde via notre site www.rtssiantou.net, tout ça est phénoménal, ça nous donne envie d’aller plus loin, je suis très content.

Aujourd’hui tu es un mordu de la communication, mais dans ta prime enfance on te voyait plus footballeur, à ce qu’il parait ?

Oui, je me voyais moi-même footballeur, j’ai le physique qui va avec, 1,78m je mesure ; j’ai joué minime dans Santos avec des potes qui ont réussi aujourd’hui, je pense à Emile Bamba entre autres, nous avons tous grandi à Etoa Meki, c’était la belle époque en fait. Mais à un moment, il a fallu que je me pose, vous voyez, je suis l’ainé de la famille et les parents voulaient que je fasse quelque chose de sérieux, voyant comment les grands noms de notre football bien que jouant dans l’équipe nationale, souffraient quand même au quartier, alors étant passionné de langue, je me suis dit pourquoi pas la communication ?

On peut dire que ce métier t’a plutôt bien réussi…

Beh oui, vous savez, je n’aime pas me jeter les fleurs, mais il y’a eu un sondage qui a été fait récemment  par comnews, dans leur classement de meilleurs animateurs de Yaoundé et Douala donc du Cameroun, parce qu’il faut dire c’est les deux villes les plus représentatives, j’occupais le rang de 2e pour Yaoundé et 5e dans le classement général. Donc j’en profite pour dire merci à tous mes fans, tous mes auditeurs car c’est en partie grâce à eux.

A 11 ans  de métier on fini par oublier les moments difficiles ?

Pas toujours, surtout que ce métier n’est pas très organisé, au niveau du patronat ça ne bouge pas trop. Il y en a parmi nous qui n’ont même pas de quoi se payer un taxi. Donc il y’a eu des moments où je me demandais si j’ai fais le bon choix, mais je crois que c’est plus la passion qui m’a permis de tenir bon. Vous allez remarquer qu’il n’y a pas beaucoup de femmes animatrices parce que c’est très difficile.

Tu n’a officié qu’à la RTS, on va dire 11 ans de loyaux services vous ont permis d’évoluer dans la hiérarchie de la radio, avez-vous un salaire conséquent ?

Bon, je dirai tout d’abord que je suis communicateur d’Entreprise et sans vous mentir mon métier d’animateur ne me nourri pas vraiment. Sinon, la radio m’a apporté ou continue de m’apporter beaucoup. Mais c’est mon métier de communicateur d’Entreprise qui me permet de gagner aisément ma vie, je travaille pour une grosse société,  la CNPS (Caisse Nationale de prévoyance sociale). Nous protégeons l’avenir des travailleurs camerounais, c’est dans ce sens que je sensibilise aussi les artistes car ils en font partie.

En tant qu’animateur, as-tu eu affaire à des artistes dont tu étais pour quelque chose dans leur succès, mais qu’après le « merci » n’ait pas suivi ?

Quand on parle de déception dans une carrière d’animateur il y’a aussi ça, il faut que tu prennes quelqu’un dans la boue, que tu croies à son projet, tu fais tout qu’il perce dans le milieu et qu’après il ne pense même pas te dire merci… pour moi l’ingratitude est la chose la plus énervante, la pire des choses. Cela m’est arrivé plusieurs fois, mais je préfère ne plus y penser.

Avec tout ce qui se dit des animateurs, que conseillerais-tu aux jeunes qui nourrissent le rêve de faire un jour ce métier ?

C’est vrai, tellement de choses se disent à notre endroit, tout récemment il y’a une artiste camerounaise dont je tairai le nom, qui a dit que les animateurs du Cameroun étaient des illettrés et des affamés. Peut être à t elle vécu une situation avec « un » animateur…, mais de là à globaliser, franchement ce n’est pas bien du tout. Elle a Bac + 5 mais je la vois mal entrain de faire ce que je fais. C’est une histoire de spécialisation où chacun est maitre dans son domaine. Alors qu’elle dise cela, c’est très très grave. C’est à cet effet, puisque tu parlais de conseils, que je dirais aux jeunes qui ont choisit ce métier comme passion pour que de telles injures ne vous bloquent demain, s’il vous plait fréquentez, allez à l’école. Je le dis parce qu’il arrive parfois, quand je passe aux antennes, qu’un jeune me dise : « grand-frère je veux arrêter l’école pour être comme toi… », Non ne faites pas ça. Parce que pour véhiculer un message, il faut avoir un background certain. C’est très important. Le communicateur lui, mâche l’info il la rend plus digeste et il la transmet. Donc cela implique le respect de certains principes. Ce métier n’est pas un hasard.

Pour ce qui est de la promotion de la musique camerounaise dans ton programme, à combien évalue t on sa fréquence ?

Déjà à « ¼ de Tour » je programme 80% d’artistes camerounais, vous allez me demander pourquoi ? Je vous dirai parce qu’aujourd’hui les camerounais font dans tous les styles : Ndombolo, Techno, Coupé Decalé… d’ailleurs on est les tout premiers en Afrique à faire du slow, c’était dans les années 70 avec les Ekambi Brillant et autres. J’ai également plusieurs émissions où je diffuse du 100% Cameroun, parce que je ne vois pas la raison pour laquelle je mettrai d’autres musiques alors qu’on retrouve tout chez nous. En même temps, s’il y’a quelques artistes africains qui font du bon, je les diffuse aussi.

En dehors de la radio, y’a-t-il un art que tu affectionnes particulièrement ?

Oui, le théâtre. J’aime bien l’humour de Major Asse… d’ailleurs ça me plait bien de garnir mes émissions d’humour. Un bon animateur c’est d’abord un bon clown. Parce qu’un discours qui ne contient pas quelques points d’humour, eh bien les auditeurs en vous écoutant risque s’endormir. Tu sais qui me l’a appris ? C’est le grand-frère Amobé Mevegué. C’est surtout lui qui m’a inspiré ce métier d’animateur. J’étais certes un mordu du foot, mais quand je l’écoutais sur RFI et qu’on me disait qu’il était camerounais, il est tout de suite devenu mon idole, surtout quand je voyais ses prouesse sur MCM, où il n’éprouvait aucune difficulté à parler du Wolof, du Mandeng, du Swahili, le Douala…

Qu’as-tu à me dire sur ces trois noms : Eto’o Fils, Richard Bona, Serge Pouth ?

Samuel Eto’o est une star dont l’Afrique n’était pas habitué. Il est milliardaire, il est jeune, les femmes l’adore, c’est le seul footballeur africain qui a réalisé des choses incroyables ; il est 4 fois ballon d’or africain… vous savez, nous avons de très grands footballeurs dans les années 1960, mais lui en matière de starmania il est allé plus loin, il a une aura beaucoup plus forte et c’est un exemple pour la jeunesse. Donc merci à toi Samuel, merci pour ce que tu fais pour le pays.

Richard Bona est exceptionnel, un bassiste de talent. J’irai même jusqu’à dire que s’il fallait faire un hit parade de 10 meilleurs bassistes du monde, le Cameroun y aura 7, je pèse mes mots car je  l’ai vérifié. Guy Sangué, Etienne Mbappé… vraiment tous ces gars sont terribles mais Richard Bona est exceptionnel ; pourquoi, parce qu’à part la basse il a pu s’illustrer comme grand chanteur, c’est pour cela qu’il est spécial. Chanter avec les James Cokrane, faire tout un album en duo avec George Benson qui est une icône de Jazz mondial mais que beaucoup connaissent comme chanteur de slows, vraiment Richard Bona est puissant. Grace à ces deux là, Samuel Eto’o et Richard Bona, le Cameroun Brille au plus haut niveau du monde.

Serge Bertrand Pouth, je l’apprécie beaucoup c’est un grand-frère, mais j’aime autant être franc avec vous, j’ai un problème avec sa voix. Mais pour le reste, il est très dynamique, il a un parlé intéressant, c’est un journaliste à la base mais qui a nourris une passion pour l’art. Donc c’est un bon communicateur et surtout très fort dans les relations publiques.

Citez-nous quelques noms d’animateurs camerounais qui vous semblent être les meilleurs ?

Nadia Patricia Mengue, elle m’a beaucoup marquée. Billy show, pas en qualité d’animateur, mais il m’a beaucoup marqué par  sa culture. C’est l’un des rares animateurs à avoir une parfaite connaissance du droit d’auteur et ça c’est très important. Et pour finir, je nommerai Foly Dirane, exceptionnel, pour moi c’est le meilleur de tous les temps qu’on a eu dans notre pays. Parfaitement bilingue, il a également ce côté poétique dans sa façon de parler et il est très professionnel. Très rigoureux, Foly Dirane et  je lui dis merci pour ça.

Nous allons clore l’entretien, auriez vous quelques choses à ajouter ?

Je dirai que j’aime mon pays, malgré tous les problèmes que nous traversons ; le manque d’eau, le manque d’électricité, le manque de route. Le tourisme qui est abandonné, la culture qui est abandonné, j’aime mon pays. Et c’est la raison pour laquelle je continue d’exercer dans cette radio, pour contribuer justement à son évolution. Et j’invite tous les jeunes à travailler, à s’entraider, à se tolérer pour que le pays puisse changer. Communiquons mes frères, parce que, ce qui est au dessus de tout c’est le Cameroun, notre pays qui devrait se développer, un pays ou il ferait bon vivre, où on ne retrouvera plus les CD à 200f sur le trottoir, un pays où le tourisme se relever. Parce que grâce à mes reportages sportifs, j’ai eu la chance de parcourir plusieurs villes du pays, vraiment notre pays est beau. Pour ceux qui souhaiteraient prendre attache avec moi, tapez juste Frenzy Tang sur facebook ou appelez au 99 72 96 60. Je finirai en vous disant merci culturebene.com, j’ai visité le site, il est exceptionnel, les couleurs sont belles, il est bien conçu, merci pour ce que vous faites, courage à vous.

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