Serge Kponton : « je suis un artiste africain, fier de l'être… »

Bonjour Serge Kponton, pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

Bonjour, je suis Franco-Togolais, j’ai 31 ans, je travaille dans la communication multimédia et je suis artiste à mes heures perdues. Ou l’inverse, je ne sais plus trop. (Rire).

Du 14 au 30 Novembre 2011, vous avez exposé au restaurant Africasa, comment s’est passée l’expo ?

C’était une très belle quinzaine. J’avais envie d’exposer des œuvres dans un cadre autre que celui des galeries d’art, et toucher le public où et quand il ne s’y attend pas forcément. Quant aux âmes charitables qui se sont déplacées pour voir mes œuvres, elles ont par la même occasion pu découvrir les spécialités d’Africasa.

Comment s’est faite votre rencontre d’avec Loïc Dablé, quand on sait que lui fait dans la restauration et vous dans la peinture ?

J’étais en train de discuter des détails de la mise en place de l’exposition quand l’équipe m’a proposé de participer à « Esprits Fusion », un projet de collaboration entre un artiste et le chef du restaurant. Le projet se prêtait parfaitement à mon envie d’aller à la rencontre du public sur des territoires insolites. J’ai donc rencontré Loïc pour en parler, et il était tout aussi enthousiaste à l’idée de cette collaboration. Nous nous sommes ensuite revus plusieurs fois pour définir un concept et en affiner la réalisation. Le résultat étant la combinaison d’une œuvre culinaire et d’une toile spécialement créées pour l’occasion, illustrant la notion de volupté. La soirée événement associée a été un réel succès et j’en profite pour remercier Africasa, et Loïc en particulier pour son implication. A refaire…

Vous vous définissez comme artiste autodidacte, comment êtes-vous arrivé à la peinture ?

Je dessine depuis mon enfance, j’ai dû commencer par la reproduction d’un dessin dans mon premier livre scolaire. J’ai ensuite expérimenté plusieurs techniques du crayon à l’aquarelle, jusqu’à celle que j’utilise aujourd’hui. Je crée mes personnages à base de pastels à l’huile, et j’utilise également de l’acrylique pour créer des motifs en arrière-plan dans mes toiles les plus récentes.

Nous remarquons que la plupart de vos toiles, c’est les femmes que vous peignez, pourquoi ce choix ?

Au départ le choix de la femme s’est imposé assez naturellement. C’était une façon de dire que j’apprécie cette chance qui m’a été donnée de découvrir le monde, de dire que j’aime la vie, de dire "Merci Maman".

Je me suis ensuite pris au jeu, et j’ai voulu évoquer les émotions, le caractère, la sensualité qui font de la femme ce personnage si complexe qui m’intriguera toujours.

Pour finir, la femme est également au-delà de la personne physique, un vecteur qui me permet d’aborder des thèmes et des concepts forts, qui se conjuguent d’ailleurs souvent au féminin: la tristesse, la dualité, la puissance, la volupté…

Togolais de Nationalité, français d’adoption, comment est perçu l’art venant de l’Afrique du côté de l’hexagone?

Petit aparté, le plus drôle avec la double nationalité, c’est le fait que selon qu’on soit en France ou au Togo, on est respectivement Togolais, et Français. Concernant la perception de l’art africain en France, je pense qu’à l’exception de quelques spécialistes, on assimile trop souvent l’art africain à l’artisanat et aux statuettes et autres masques décoratifs produits à la chaîne.

En ce qui me concerne, j’intègre dans mon travail quelques éléments en référence à mes origines, mais également à mes influences diverses et variées. Je ne sais pas si le résultat est de l’art africain, même si je suis effectivement un artiste africain, fier de l’être.

Quel regard portez-vous sur l’art africain en général ?

Je dois avouer que mes références artistiques se situent plutôt Outre-Atlantique, même si le talent d’artistes Africains, comme le regretté Paul Ahyi, ne m’a pas échappé. Je trouve que la notoriété des œuvres d’art africain prend le pas sur celle des artistes eux-mêmes.

A quand vos expos sur le continent ?

J’aimerais bien, mais je n’ai encore reçu aucune proposition concrète. Je devrais peut-être m’y atteler mais organiser une telle exposition demande des moyens logistiques que je ne maîtrise pas. Je reste donc à l’écoute d’éventuelles opportunités.

Quelques contacts utiles ?

Je vous invite à me rejoindre sur mon site web: www.sergekponton.com et ma page Facebook: www.facebook.com/theartofsergekponton. Plus on est de fous, plus on rit.

Votre mot de fin ?

Un grand merci! Merci de me permettre d’en dire un peu plus sur moi et sur ma démarche artistique. Vive CultureEbene.com