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Daniel Sahmo Sahmo: « La relève est assurée… »

Daniel Sahmo Sahmo est pourtant l’une des personnes clés, sinon, l’élément essentiel dans l’équipe technique de cet institut qui est au centre de la préparation et de la réussite des événements qui s’y produisent.  Né à Yaoundé, où il poursuit ses études en art de spectacle, il aura par la suite la chance de continuer à l’Institut Supérieur des Technologies de spectacles (ISTS) d’Avignon en France, où il passe quelques années en régie-son, régie-lumière et régie générale. Dès son retour au pays, il va intégrer l’équipe du CCF en 1999 et six ans plutard, devient le régisseur général, poste qu’il occupe jusqu’aujourd’hui. Nous sommes allés lui rendre visite et c’est avec une grande émotion qu’il nous a ouvert les portes de son bureau.

Bonjour Daniel Sahmo Sahmo, il faut dire que vous ne vous attendez pas à une telle visite chez vous aujourd’hui ?

Rire. Bonjour à vous et vraiment merci, parce que généralement les hommes de l’ombre que nous sommes, n’avons pas toujours la chance de voir un micro devant nous. Vous avez pensé à moi aujourd’hui, et j’en suis vraiment honoré.

Vous faites le bonheur des organisateurs de spectacles, théâtres et concerts en apportant votre savoir faire, votre expertise dans la production et la manipulation du son et de la lumière. Déjà qu’est ce qui vous amène à faire dans ce domaine, précisément ?

C’est la passion tout d’abord. J’étais très passionné quand je regardais la télé, à l’époque ce n’était pas évident d’en avoir, alors il fallait se faufiler chez les voisins (rire). De voir les images défilées, les jeux de lumière, le son et tout…, je pense que c’est de là qu’est parti le rêve.

Vous considérez-vous aujourd’hui comme l’un des meilleurs dans votre domaine ?

Je dirais juste qu’en technique, on n’est jamais le meilleur, parce qu’on apprend tous les jours, et la technologie évolue sans cesse. Je donne le meilleur de moi-même dans ce que je fais, et tant que le travail est bien fait, le reste n’a pas d’importance.

On vous voit également dans la formation des jeunes, est-ce une façon pour vous de pérenniser ce métier ?

Justement. Le métier que nous faisons n’est pas très connu du grand public. Aujourd’hui, avec le concours de l’ambassade d’Allemagne, dans le cadre d’une association qui englobe toutes les techniques de la scène, à savoir : son, lumière et vidéo, nous encadrons pleins de jeunes. Et je peux le dire, sans risque de me tromper, la relève est assurée.

Nous remarquons que vous ne parlez pas très souvent de votre vie familiale, qui pourtant occupe une grande place dans votre quotidien. Pourriez-vous la partager avec nous ?

Rire. Vous savez, ma famille me manque énormément, surtout dans le métier que je fais. Partir de la maison à 7h et ne rentrer qu’après 23h, ce n’est pas toujours évident. Ce qui fait que, dés que j’ai une minute de libre, je la consacre entièrement à ma petite famille, ma femme et mon petit garçon qui porte le nom de mon père. Ils sont vraiment tout pour moi.

Nous remarquons, en jetant un coup d’œil rapide à votre bureau que les récompenses et prix garnissent le dessus de vos casiers…

Rire. Je préfère les appeler « encouragements », plutôt que prix ou trophées, car je ne fais pas ce métier par concurrence, j’aime ce que je fais, et si on m’encourage, tant mieux.

Celui au milieu…, vous ne l’avez certainement pas eu ici…

Effectivement, je l’ai reçu lors d’un festival en France, c’est la médaille du meilleur éclairagiste. J’étais le seul africain à avoir été récompensé, et j’étais fier de représenter mon pays et l’Afrique aussi.    

Qu’est ce qui vous a marqué particulièrement au cours de votre carrière ?

Des choses me marquent tous les jours. Surtout le fait de voir les jeunes aujourd’hui qui, malgré la fermeture des salles de cinéma, sont toujours derrières les cameras, sur les plateaux de tournages, je vous le dis, cela me marque vraiment. Qu’ils n’aient pas lâché depuis 2004, malgré certaines contraintes, certaines difficultés, en partie dues au manque de financement.

Un mauvais souvenir dans votre métier ?

Il y en a pas mal. Le dernier en date c’est celui d’un collègue. Il a été électrocuté et aujourd’hui il se déplace en béquilles.   Vous devez savoir que le métier que nous faisons comporte énormément de risque. La sécurité y est à 30% juste.

Voilà, nous arrivons au terme de notre entretien, et nous avons pour habitude de demander à notre hôte de passer un message à la jeunesse…

Le message que je lui adresserais, c’est de ne pas regarder ce que font nos aînés, ils savent où je veux en venir…, mais de se battre et se battre encore, pour que demain ne soit pas comme aujourd’hui. Une fois de plus je vous dis merci, merci d’être venu me sortir de l’ombre. Rire

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