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Ras le bol : Le collectif des syndicats d’artistes réclame sans délai le paiement des droits d’auteur par les téléphonies mobiles et les usagers récalcitrants

Après avoir épuisé tous les recours, les artistes camerounais passent à la vitesse supérieure. Ces derniers donnent 3 jours aux téléphonies mobiles et tous les usagers récalcitrants pour payer leur droit.

Le collectif des syndicats d’artistes camerounais était face à la presse ce vendredi 25 aout 2023, l’objet de cette conférence de presse est le ras le bol des titulaires des droits camerounais, toutes catégories confondues face aux usagers récalcitrants et particulièrement les opérateurs mobiles exerçant au Cameroun. Après avoir épuisé tous les recours, le collectif (RAMCA, ACADEM, SAMCA, CAMART, ASSEVI, MACICA, le collectif Mbolé…) passe à la vitesse supérieure, ce collectif donne 72 heures à ces derniers pour payer, sinon il passe à l’action. « S’ils ne réagissent pas après les 72 heures, nous irons devant l’entrée de leur siège et empêcher leurs employés d’accéder dans leurs locaux » prévient DJ Bilik, président du MACICA.

MTN Cameroon devait verser dans le fond d’affectation spécial 1 milliard 300 millions par mois

Lors de sa prise de parole, le patron du label Zomloa explique « depuis 2001 MTN Cameroon ne s’est plus acquitté de sa redevance, quant à Orange Cameroun c’est depuis 2000. Ces sociétés privent les artistes de leur moyen de subsistance. Nous irons chercher cet argent. La consommation aujourd’hui, c’est en nombre d’abonnés, MTN a 10 millions d’abonnés, Orange compte 9 millions d’abonnés, CAMTEL c’est entre 800.000 et 1 millions d’abonnés, Nextel est à 3 millions d’abonnés. Nous avons fait un calcul basique, un camerounais lambda qui prend chaque 2 jours 500frs de connexion, si on prélève seulement 5 frs, nous prenons la téléphonie mère qui est MTN avec 10 millions d’abonnés, ça fera 50 millions par jour, 350 millions par semaines, 1 milliard 300 millions par mois que la société devait verser dans le fond d’affectation spécial. Là on parle seulement d’une téléphonie mobile ».

« Le Corporate », Orange Cameroun ne versait que 8 millions par an pour les 5 OGC

La loi 2000/011 du 19 décembre 2000 accorde au créateur de l’œuvre le privilège d’exploiter ou d’autoriser l’exploitation de son œuvre sous quelques formes que ce soit et d’en tirer un profit pécuniaire. « Vous savez, il existe plusieurs types d’exploitations de nos œuvres par ces entreprises. Le Corporate qui est l’exploitation des œuvres dans le cadre de la communication institutionnelle. Vous imaginez qu’orange Cameroun ne payait que 8 millions par an et pour 5 OGC ? Une aberration dira le boss du label Zomloa Recordz. Cet argent ne suffit même pas pour payer un artiste comme notre légende qui est à côté de moi, André Marie Talla. Vous avez les séances occasionnelles qui constituent l’exploitation des œuvres dans le cadre des spectacles et autres manifestations occasionnelles. Les véhicules publicitaires, les valeurs ajoutées. Vous imaginez, le chiffre d’affaire annuel de MTN est de 319 milliards, alors que nos artistes croupissent dans la misère ? Dès la semaine prochaine, si rien n’est fait, nous irons sur le terrain récupérer ce qui nous revient de droit. »

Louis De Koum, Secrétaire General du SACAM (Syndicat des Artistes et musiciens du Cameroun), a fait l’historique des sociétés de droit d’auteur au Cameroun de la SACEM à la SONACAM en passant par la SOCADRA, la SOCINADA, la CMC, la SOCAM. Il propose une technique qui marche, celle de descendre sur le terrain à chaque fois qu’il y a un évènement occasionnel. « MTN avait organisé un spectacle de Jocelyne Labille et Jacob Devarieux à Douala, nous sommes allés Beko Sadey et moi, nous avons ramené 1.500.000frs. » dira-t-il. DJ Bilik fera de même lors du concert de Charlotte Dipanda, organisé par Universal Music Africa au palais polyvalent de sport de Yaoundé, le résultat a été positif. Louis De Koum a également proposé de faire des descentes dans les salles de mariages. « Dans l’arrondissement de Douala 5e il y a 45 salles de mariages, si chaque salle fait 10 mariages par mois ça fait 450 mariages multipliez seulement par 10.000frs, nous aurons une recette de 4.500.000frs par mois, seulement Douala 5e. »

Le Soutien des patriarches

Le collectif a reçu le soutien des patriarches, sa majesté EKO Roosevelt qui a salué l’initiative, il a demandé au collectif de s’entourer des compétences et de se conformer à la loi avant toute action. Pour Talla André Marie « nous sommes en train de prendre le bon chemin, nous sommes conscients de ce que nous avons vécu par le passé. Tout le monde sait qu’au Cameroun il y a des grands artistes, je crois que nous sommes au seuil de la porte pour que les artistes ne meurent plus de faim, pour que chaque artiste qui a travaillé puisse rouler dans une belle voiture. Les artistes ne doivent plus avoir de soucis pour amener leurs enfants à l’école ni pour se soigner. Je félicite le président Docteur Ateh Bazor et toute son équipe. Je dis s’il est établi que quelqu’un a volé : Artistes ou fonctionnaires, nous devons les traduire au tribunal, s’ils méritent la prison qu’ils aillent là-bas. Nous avons assez parlé, passons aux actes. ».

La CRTV, le bon élève

Depuis des nombreuses années, la CRTV paie 350 millions par an, elle est le seul grand usager à payer les droits d’auteur. « S’il vous plait faites du bruit pour la CRTV, c’est le seul grand usager qui paie. Après les téléphonies nous allons nous attaquer aux entreprises. Les radios et les télévisions doivent également payer les droits d’auteur. » précise le syndicaliste Bilik.

Les confidences d’ATEH

Présent à la conférence de presse comme artiste et syndicaliste, Le président de la SONACAM, Docteur ATEH Bazor a pris la parole pour rassurer ses paires et il leurs a fait une confidence. « Nous sommes sur le bon chemin, nous avançons. Vous imaginez qu’au Cameroun, nous avons 12 sociétés brassicoles ? Si nous percevons 500 millions par an et par société, ça fait 6 milliards. Je vais vous faire une confidence, quand l’affiche de notre conférence est sortie et que nous avons saturé les réseaux sociaux, hier j’ai reçu à 22h un appel du responsable financier de MTN qui me dit qu’ils ont vu notre action et que le lendemain quelqu’un de très important devait m’appeler. Ce matin à 9h, j’ai reçu l’appel du directeur marketing de MTN Cameroon, c’est pour vous dire que nous sommes sur le bon chemin. ».

Le droit de regard des associations

A la question de savoir comment être sûr que l’argent collecté sera géré comme il se doit ? DJ Bilik rassure « C’est une très bonne question, toutes ces associations qui sont devant vous ont le droit de regard. L’argent collecté sera reversé dans le Compte de dépôt spécial sous le contrôle de la CCOG (Commission de Contrôle des Organismes de Gestion Collective, NDLR) mis en place par le premier ministère de l’Etat du Cameroun.».

Comme un seul homme, tous les artistes présents ont déclaré être prêts à descendre sur le terrain dès lundi si la situation n’est pas arrangée.

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