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Xmaleya : « Ce n’est pas un concert comme tous les autres. Pour ce projet, nous ne sommes pas là pour vendre Xmaleya mais pour passer un message… »

Ce vendredi 06 octobre 2023 marquera le début d’une toute autre campagne de sensibilisation pour le groupe de musiciens Camerounais Xmaleya, avec un concert à l’Institut Français de Yaoundé. Ils ont choisi la musique pour décrier certains fléaux sociaux et c’est dans leur chanson intitulée « ta fille n’est pas ta femme » qu’ils dénoncent « les violences de genre ». Ainsi, à l’approche du Jour J, Culturebene a suivi le groupe Xmaleya pendant leur séance de répétition au centre culturel Ubuntu, sis au quartier Fouda à Yaoundé. Juste après, notre duo composé de Roger et Haïs s’est livré à nous à travers cette interview exclusive.

Vous avez un concert ce vendredi pour lancer votre campagne sur les « violences de genre », comment vous sentez vous à quelques jours du concert ?

Roger : C’est une formalité ça ! (Rire) Mais plus sérieusement, c’est un plaisir quand on monte sur scène ! C’est ce qu’on aime faire ! C’est ce qu’on a envie de faire ! C’est là-bas qu’on a envie de passer toutes nos journées ! donc nous sommes juste impatients. Et ça va être un beau moment.

« Les violences de genre », c’est un sujet assez sensible. Alors, comment le public réagit-il face à cette thématique ? 

Roger : De prime abord c’est un sujet qui touche tout le monde. Donc beaucoup se sentent touchés par la sensibilité de la thématique et de ce fait nous encouragent. Mais le but ici c’est de dire aux victimes surtout que, si ça arrive il faut se relever. La vie ne s’arrête pas là ! C’est pour cette raison qu’au concert de vendredi, on fera un mélange de tristesse mais on finira par de la joie.

D’autres ont choisi la littérature, certains le cinéma pour décrier des sujets aussi sensibles. Pour vous, c’est au travers la musique. Pensez-vous que le message va passer facilement pendant le concert ? Ou le public sera plus captivé par la mélodie, négligeant ainsi le fond du message en lui-même ? 

Roger : Non. En fait, nous avons choisi de théâtraliser le spectacle. C’est pourquoi nous serons un peu plus en retrait et le scénario sera mis en avant pour que tout le monde comprenne bien ! C’est pas un concert comme tous les autres. Pour ce projet, nous ne sommes pas là pour vendre Xmaleya mais pour passer un message.

How do men react to this subject regarding gender violence?

Haïs: There are different reactions. It is usually women who react in a very emotional way because they can easily put themselves in the shoes of those who are most victimized, namely younger women. but men also react because every man has at least one mother, one sister, one daughter so every man will wonder if it was my daughter or my sister. Then, they will feel the person’s pain according to the image that we bring out through the lyrics of this song. so the reactions are very different but they remained very emotional, very deep

And for those men who engage in the practices of rape or incest, in your opinion how do they feel when listening to the message of your song « your daughter is not your wife »?

Haïs : well, we have yet to meet any who practice them. Certainly they are very hidden but I can believe that they feel very threatened. It is likely that some of them will feel guilty, I hope that many will think carefully and stop all the horrible things they were doing. so I think that will be the main reaction.

« Ta fille n’est pas ta femme! », qui a écrit les paroles de cette chanson ? 

Roger : J’ai appelé un slammeur qui s’appelle Ébène, je lui ai parlé du sujet. Il a écrit les paroles et j’ai fait les mélodies. Comme vous le constatez, c’est un travail d’équipe.

A qui s’adresse principalement le message de cette chanson ?

Roger : A tout le monde ! Aux enfants et parents.

Votre projet a été assez combattu depuis la sortie de cet opus en 2020, aujourd’hui 03 ans après vous décidez de le relancer. Alors, qu’est ce qui a changé entre temps ? Avez-vous plus d’arguments ? Plus de force ?

Roger : En fait, il n’y a pas de combat qui soit facile surtout pour ce type de sujet ! Mais on ne va pas s’arrêter parce qu’il y a des obstacles. La vie est un combat permanent et ce sujet nous touche tous ! C’est dur parce qu’il y a des gens qui pensent qu’on veut déconstruire la famille et il existe même des traditions qui pensent qu’on ne parle pas de ce type de chose. Mais pour nous, c’est un message qu’il faut absolument passer et on ne va pas s’arrêter parce que certaines personnes sont fâchées ! Heureusement aussi qu’il y a des gens qui nous soutiennent. Et nous disons merci déjà à tous nos partenaires. Notamment : le haut-commissariat du Canada, l’UNFPA, CCA et même des personnes privées, DR Marie Biboum et bien d’autres encore.

Mais concrètement, pourquoi avoir choisi de revenir avec ce projet sachant qu’il a été en arrêt sensiblement pendant 03 ans ?

Roger : Déjà ce n’est pas un combat qu’on gagne en un an, deux ans. C’est un combat de toute une vie et c’est un combat que nous voulons mener. Après, quand nous avons sorti la chanson en 2020, nous avons fait une première campagne à l’Est. Puis la Covid est arrivée, Xmaleya a connu ses péripéties, il a fallu toute une réorganisation pour continuer à défendre ce que nous nous sommes promis de défendre et ça ne va pas s’arrêter sur la campagne actuelle.  Ça continuera si Dieu le permet

Speaking of your partners, for example the Canadian High Commission and UNFPA, how did they react when you presented the project to them?

Haïs : they were very touched deeply and they jumped in the train immediately and we started working. The first day we met the high commissioner of Canada in Cameroon, we started working on it and the other patners too. We also have friends who participated directly and indirectly for this project.

what solutions do you provide to all the victims who come closer to you?

Haïs : first of all, they will be accompanied by professionals. Such as psychologists, lawyers, religious leaders like pastors, priest, imam, each of them will be able to guide them on what to do because they are professionals, they know better than us how help them heal

we will also organize a workshop for women empowerment, teaching them how to start their own businesses, as this is one of the main reasons why many women are abused because they are not independent. This is why they remain silent.

there are a lot of activities that will start

Quelles sont vos attentes à la fin de cette campagne ?

Roger : Que le message n’arrête pas de passer ! C’est de dire aux gens que le combat continue. Il y a beaucoup de femmes qui en sont victimes. Sur 10 femmes, au moins 7 ont connu ça. Et c’est quand on passe le message qu’elles trouvent le courage de se confier. Elles ont besoin d’un déclencheur pour faire leur propre thérapie psychologique, parler, se libérer.

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Osiera Mebounou

Je suis Osiera Mebounou, animatrice radio/Tv/ et rédactrice

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