Au Cameroun, la boxe devient de plus en plus populaire. La plupart des boxeurs qui font de ce pays une légende mondiale, en côtoyant les rings les plus prestigieux, y sont nés. Cette nouvelle génération de jeunes boxeurs font la fierté du 237 à l’international. On peut dire que le Cameroun est béni avec le talent. Dans cet article nous vous présentons quelques boxeurs camerounais de cette décennie qui ont une carrière florissante à l’international.
Francis N’Gannou
Il est désormais considéré comme l’un des combattants les plus redouté au monde après son dernier combat à Ryad, en Arabie saoudite, le 28 octobre 2023, contre le champion de boxe du monde, l’Irlandais Tyson Fury, qu’il a mis sur le tapis.
Le destin de ce fils du Cameroun était-il tout tracé ? Pas si sûr. Car, entre une enfance difficile, les périls affrontés sur les routes du Sahara et une brève carrière cinématographique, le parcours de l’homme qui tape aujourd’hui les gens pour vivre n’a pas été un long fleuve tranquille.
Né le 5 septembre 1986 à Batié, une commune située dans le département des Hauts-Plateaux, dans la région de l’Ouest du Cameroun, il a été élevé dans une extrême pauvreté. Le Camerounais a vécu une enfance très difficile auprès de parents divorcés. Très jeune (10 ans), il prend son destin en main et commence à travailler dans des conditions inhumaines dans une mine de sable située près de sa ville natale. Bien plus tard, à 17 ans, il découvre la boxe dans un petit club de Douala, dont son imposante carrure lui a ouvert les portes. Ce sport sera pour lui un exutoire.
Dix ans plus tard, en 2013, au terme d’un périple long et dangereux entrepris sans en informer sa famille, il arrive dans la capitale française, sans papiers et sans un sou. Il a traversé le Niger, l’Algérie et le Maroc avant de franchir les barbelés de l’enclave de Melilla. Il a été détenu durant deux mois en Espagne, mais il préfère la rue au foyer pour migrants qu’on lui propose et qu’il trouve « sale et insalubre ».
À Paris, la chance finit par lui sourire. Il fait la rencontre de l’entraîneur Didier Carmont, qui lui permet de s’entraîner gratuitement dans la salle d’arts martiaux mixtes MMA Factory. Francis N’Gannou renonce à la boxe et travaille ses talents de combattant MMA. Au bout d’un an, il fait ses débuts dans la discipline. Au bout de deux, en 2015, il décroche un contrat avec l’UFC, la compétition de MMA la plus prestigieuse. Il obtient un titre de séjour temporaire en France et un visa de travail pour les États-Unis. Las Vegas lui ouvre les bras.
Avec Son uppercut dévastateur, sa puissance de frappe inégalée, le Predator enchaîne les victoires, essuie quelques défaites aussi, notamment face à l’Américain Stipe Miocic. Il mettra trois ans à le battre, y parvenant finalement en mars 2021. Une victoire qui lui permet de décrocher le titre de champion du monde des poids lourds.
Suite à un différend contractuel qui le liait à la toute-puissante ligue de MMA, Francis décide de partir. En mai 2023, il s’engage avec la Professional Fighters League (PFL) et le 28 octobre 2023, pour son premier combat professionnel en boxe anglaise ou il a affronté Tyson Fury, le champion de la World Boxing Council (WBC) des poids lourds, le camerounais a brillé de mille feux. Grâce à cette performance, le natif de Batié a fait une entrée fracassante dans le milieu professionnel de la boxe. N’Gannou, 36 ans aujourd’hui, a toujours été fier de ses origines et, à chaque fois qu’il revient au Cameroun, il y est accueilli en héros.
Cédric Doumbé
Surnommé « The Best », il fait la fierté du 237 à l’international. Combattant de kickboxing et MMA Français né le 30 aout 1992 à Douala au Cameroun, Il déménage en France à ses 9 ans. Celui qu’on connaît par ses nombreuses victoires, n’a pourtant commencé la boxe qu’à ses 16 ans. Le combattant s’impose vite, il se spécialisant dans le kick-boxing et arrête ses études pour se consacrer à sa carrière professionnelle.
S’en suit alors une longue série de réussite : 7 fois champion du Glory (championnat mondial de kick-boxing) en catégorie des poids mi-moyens, il inscrit 68 victoires pour seulement 6 défaites et 1 égalité. Un palmarès impressionnant, qui se consacrera par le titre de meilleur kick-boxer du monde en 2017.
En 2021, Doumbé quitte le GLORY alors qu’il était encore le champion en titre et décide de se lancer dans une carrière en MMA. En effet, « The Best » n’a plus rien à prouver dans la boxe pied-poing, et c’est pourquoi il commence à s’intéresser au MMA, sous le management d’Abdem Khaznadji qui s’occupera de sa transition professionnelle. Il ressort victorieux de son premier combat, en 2021, d’art martiaux mixtes : il met KO Arbi Emiev en seulement 1 round. Suite à ça, Phruethukorn Chaichongcharden, Florent Burillon et Paweł Klimas connaitront le même sort, confirmant la redoutabilité du sportif.
En mai 2023, le Franco-Camerounais annonce sa signature au PFL, étonnant ses fans qui l’attendaient plutôt à l’UFC. Choix qui s’est concrétisé par une première rencontre hors-compétition samedi 30 septembre, face à Jordan Zebo. Cédric Doumbé plie le combat en seulement 9 secondes. L’enchaînement low-kick et crochet du gauche aura eu raison du jeune combattant de 23 ans, qui termina la soirée aux urgences.
Suite à ça, Cédric Doumbé annoncé, il y a quelques jours, un combat face à Baki. Le combattant français promet de faire une « Zebo » à son adversaire. Le sportif ne manque pas d’assurance et il le fait savoir. « Je suis le meilleur, alors que le meilleur gagne », sa phrase favorite d’avant-combat. Et son insolence rend son personnage encore plus divertissant : danse face aux supporters de son adversaire, provocation en emmenant du poulet lors de la pesée, protège-dents personnalisé… Tout est mis en œuvre afin de déstabiliser l’ennemi. Et selon le compétiteur, c’est également un moyen de se galvaniser : « après avoir trop parlé, la défaite n’est pas une solution. »
Carlos Takam
A 42 ans, le boxeur originaire du Cameroun se sent plus en forme que jamais et est très loin de penser à l’âge de sa future retraite. Même s’il est tombé le 28 octobre dernier en Arabie Saoudite face au Congolais Martin Bakole, le fils du terroir demeure un champion. Né le 6 décembre 1980 à Douala au Cameroun, Armand Carlos Netsing Takam, de son nom complet, a ensuite traversé les frontières pour chercher des défis.
En 2004, il a pris part aux Jeux olympiques d’Athènes, sous les couleurs de son pays de naissance. Éliminé en 8e de finale, il est ensuite passé professionnel l’année suivante. Avant de tenter de conquérir une ceinture mondiale, Carlos Takam a d’abord régné sur la scène continentale. En 2011, face au Nigérian Gbenga Oloukun, il a glané le titre de champion d’Afrique.
Carlos Takam est un boxeur à l’ancienne avec un mental d’acier dû à une philosophie de vie forgée par l’expérience de celui qui sait d’où il vient et qui ne l’oublie pas. Celui qui s’est déjà confronté à de grands noms, que ce soit en sparrings et surtout en combats officiels (Joe Joyce, Anthony Joshua, Dereck Chisora ou encore Joseph Parker), est aussi un adepte de la méditation.
Aujourd’hui, Carlos Takam c’est 49 combats, donc 40 victoires, 8 défaites, 1 nul. Il a déjà réalisé des combats pour des ceintures mondiales et affiche l’un des plus beaux palmarès de la boxe hexagonale.
Hassan Ndam Njikam
Boxeur d’exception au parcours inspirant, il a débuté la boxe au Cameroun. En effet, Chaque matin, Hassan et ses frères suivaient la même routine. Fils d’un boxeur champion d’Afrique dans la catégorie poids-lourds, Hassan N’Dam a vu son destin tracé d’avance. C’est donc à partir de ses 6 ans qu’il a appris la boxe en regardant son paternel.
Pour motiver ses enfants, le père d’Hassan N’Dam leur offrait des boissons gazeuses en récompense. « La boxe est devenue une passion. Aujourd’hui, c’est mon métier. » Il a gravi les échelons, avec succès, de son premier combat à l’âge de 10 ans à ses premiers titres (il a terminé sept fois champion du Cameroun chez les jeunes et champion d’Afrique juniors. il a ensuite été sacré champion d’Afrique chez les seniors, avant de participer à ses premiers Jeux Olympiques.) « C’était à Athènes, en 2004. Un souvenir inoubliable, même si j’ai été éliminé en quart de finale. »
Passé professionnel en France dans la foulée, Hassan D’Dam a de nouveau participé aux JO de 2016 à Rio. Mais le plaisir n’y était plus. « J’avais un sentiment d’inachevé, je voulais une médaille olympique, mais la boxe amateur est tellement différente de la boxe professionnelle. » Chez les pros, le boxeur franco-camerounais a remporté six titres de champion du monde.
Le camerounais rêve d’être à nouveau champion du monde. Ses objectifs : prendre part à un dernier championnat du monde de boxe. Mais aussi un championnat d’Europe, car c’est un titre qu’il n’a pas. Et pourquoi pas un jubilé, en prenant part à un championnat de France ? Bref, il veut entrer dans l’histoire, comme lorsqu’il avait infligé un K-O monumental au Vénézuélien Alfonso Blanco pour s’emparer de la ceinture WBA des poids moyens. Le franco-camerounais ambitionne également de faire du MMA. « Au début, je n’aimais pas cette discipline. À l’époque, c’était du free fight. Mais les choses ont changé. Le MMA n’est pas si violent. Comme son nom l’indique, ce sont plusieurs sports de combat réunis en un », confie-t-il n 2021.
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