
Symbole de la musique camerounaise, il appartient à la seconde génération, à la suite des Messi Martin, Nelle Eyoum, etc. Un véritable exemple pour les jeunes.
Né le 04 décembre 1952 à Mfou par Awae Escalier dans le département de la Mefou et Afamba, dans la région du centre Cameroun, Ange Ebogo Emerent est titulaire d’un brevet et d’un Cap en menuiserie et coffrage. Beaucoup plus attiré par le chant, sa voix va séduire certains responsables des chorales qui finissent par l’embaucher comme choriste. Ayant pris goût à la musique, il preste dans les cabarets de la capitale et un peu partout dans le pays.
Devenu un arrangeur, un instrumentiste et un chanteur à la voix angélique, le surnom de Ange lui colle à la peau depuis près d’un demi-siècle quand il est découvert dans les bars dancings de Yaoundé imitant à la fois Joe Dassin, Rochereau ou Tabuley.
« Le chanteur du président de la république »
Ange Ebogo Émerent a mené toutes les campagnes pour Paul Biya entre 1994 et 2018. Il a exprimé son amour envers son pays et son président dont il a une profonde admiration. Au cours du clip consacré à la campagne de 2018, il interprète une chanson pour « son champion » en criant « qu’il est le choix de Dieu. » Cependant, depuis 1994, de nombreuses personnes estiment qu’Ange Ebogo est l’un des artistes les plus fortunés au Cameroun.
Ebogo Émerent rit de tout cela. Il rit de ses richesses supposées alors qu’il vit de l’agriculture et des petits spectacles glanés ici et là. Il rit de ce que les Camerounais qui ne connaissent pas la réalité de sa vie le taillent en pièces quand on le voit encore coincé dans les taxis, parfois en surcharge au siège avant, tel un passager lambda. Il rit enfin de son pays qui n’est jamais pressé de récompenser ses enfants les plus méritants. Pour autant, l’homme croule sous les distinctions musicales et même républicaines. « Les gens qui me connaissent n’ont de cesse de me demander de l’argent. Et pourtant ce n’est pas cela la réalité. Je ne suis pas un artiste riche. Je n’ai pas grand-chose. Mais je ne désespère pas que les bonnes choses vont arriver un jour », déclare-t-il dans un échange en 2021, avec Abbé Janvier Nama, Docteur en Philosophie.
S’il est vrai qu’Ange Ebogo vit de l’agriculture et des prestations musicales, l’homme aide encore en ce moment de nombreux artistes dans les arrangements, la technique vocale et autre. Il a commencé à goûter aux arrangements vers 1995. Il a par exemple arrangé le chant Gospel « Teli ma zen », « mets-moi sur le chemin » d’Odile Ngaska qui fut un énorme succès. », Dynastie le Tigre passera aussi entre ses mains expertes.
Le tout premier artiste camerounais à être distingué grand cordon national de l’ordre du mérite
En effet, en novembre 2020, Ebogo est le tout premier artiste camerounais à être distingué grand cordon national de l’ordre du mérite. Pour lui, c’est la récompense de tous ses efforts et sacrifices : « Je crois que cette distinction à moi décernée par le président de la République est la récompense de cette longue carrière qui ne manque pas de déceptions. J’ai aussi été le seul ce jour-là à recevoir cette distinction des mains du Premier ministre Dion Ngute. Après cela, il est parti et le Minac, Ismaël Bidoung a continué avec les autres ».
Ange Ebogo dans le gospel
Ange Ebogo joue aujourd’hui au gospel pas pour sortir du bikutsi. Le chant religieux n’est pour lui ni une découverte, ni un virage accidentel. En effet, il est dans le chant religieux depuis sa prime enfance : « J’ai chanté à la chorale de Nkol Avolo. J’ai chanté le chant grégorien. J’ai été aux côtés de mon frère aîné sorti de l’École Normale des Instituteurs catholiques Saint Laurent de Mvolyé qui a fait le tour des missions catholiques parmi lesquelles Mva’a où j’ai obtenu mon Certificat d’Études Primaires et Élémentaires. Je viens du chant religieux. Je suis un ancien choriste. Ma présence dans le gospel n’est qu’un retour à la maison. Dieu se doit d’encadrer le début et la fin de mon œuvre », indique-t-il.
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