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NDEDI EYANGO : « Madame le ministre n’a pas qualité de parler de ma nationalité ! »

Jeudi dernier, 30 janvier 2014, le journaliste de Spectrum télévision (Stv2) a eu le plaisir d’accueillir sur son fauteuil rouge l’artiste musicien Camerounais Prince NDEDI EYANGO dans son émission «  Entretien avec…   .»

Voici ci-dessous, dans un jeu de questions et réponses entre Thierry NGOGANG et le PRINCE EYANGO, l’essentiel d’une émission télévisée qui a durée environ une heure.

Qu’est ce qui  vous pousse à sortir aujourd’hui prince NDEDI EYANGO?

Mme le ministre a pris une décision qui paralyse les artistes et le monde musical au Cameroun et elle persiste dans sa voie.

Vous êtes né au Cameroun ? Vous êtes camerounais ?

Mais quelle question Thierry ! Ce n’est plus à moi que cette question devrait être posée.je suis né a Nkongsamba.

En quelle année vous partez pour les états unis et pourquoi ?

Je pars du Cameroun en 1993. Je pars du Cameroun simplement parce que j’avais besoin d’explorer, de découvrir l’ailleurs et je rappelle que j’ai fait depuis ma naissance 23 ans sans bouger du pays.

Avez-vous déjà été satisfait de la façon dont les droits d’auteurs  sont gérés au Cameroun ?

 Depuis que j’ai commencé à chanter il ya de cela 31 ans, Je n’ai jamais perçu les droits d’auteurs depuis l’époque de la SOCADA.

Le mercredi 23 octobre au SOMATEL  Hôtel à Douala, il s’est tenu un forum international sur les droits d’auteur au Cameroun. Qui a eu cette idée là et qui a financé le projet ?

Le 23 octobre ? C’est moi qui ai initié ce forum pour qu’on essaye ensemble de réfléchir sur le problème de droit d’auteur ! L’idée pour moi était de trouver une solution pour la gestion des droits d’auteurs au Cameroun.

Quand vous organisez ce forum, vous ne comptez pas être candidat ?

Pas du tout ! À cette époque là, l’idée n’était pas d’aller aux élections. L’idée était de trouver une solution que nous artistes, devrions suggérer à la tutelle.

Vous souhaitiez trouver une solution consensuelle que vous devriez envoyer au ministre ?

Exactement ! Quand je fais mon rapport à madame le ministre, je demande l’audience, elle ne m’a pas reçu.

Pourquoi ?

Je ne sais pas ! Je ne veux pas savoir. A l’époque j’ai envoyé la même correspondance à M.Abah OYONO et il m’a reçu. Il me dit : les idées sont bonnes,  mais seulement,  dans 2 mois vous irez aux élections selon vos textes. C’est comme ça que j’ai appelé beaucoup d’artistes : Ben Décca, Nkotti François, Joe Mboulé, bref  tous ceux qui étaient à la réunion de Douala et je leur ai demandé : qu’est ce qu’on fait ? Est ce qu’il ya quelqu’un qui doit se présenter ? Les artistes m’ont sollicité. Ils m’ont dit : vas y, tu as déjà commencé, on a besoin de quelqu’un comme toi, tu es neutre, tu n’as jamais violé les droits d’auteurs et avec tout ce que tu as fait, on te connaît, il est important que tu te présentes.

Vous sentez quand même qu’il ya un bon groupe derrière vous qui vous soutient?

Oui ! Tout à fait. Tous étaient d’accords. Bon c’est vrai il y avait des gens qui n’étaient  pas d’accords. Tu sais, le problème que nous avons dans le milieu artistique, c’est le problème de leadership. C’est-à-dire même quand  on sait que tel personne peut faire quelque chose, on a toujours le problème de : « pourquoi lui ? »,  «  pourquoi c’est toujours lui qui doit être devant ! »

Lorsque la campagne est officiellement lancée, vous déposez votre candidature avec  5 autres personnes. Est-ce que vous avez rempli toutes les conditions ?

Bien sur ! C’est facile ça ! C’est à dire déposer une copie de la carte d’identité certifiée, l’extrait de casier judiciaire et puis le certificat de nationalité qui n’était pas une obligation. Mais à moi, on a demandé parce qu’il y avait déjà une campagne contre moi. Il y avait déjà une photocopie de passeport qui circulait comme quoi je ne suis pas camerounais.

Mais lorsqu’on vous indexe en disant que vous êtes Américain, vous l’êtes ?

Ce n’est pas important Thierry.

Pourquoi ?

Ce n’est pas important parce que ce n’est pas le débat. C’est un faux débat. Le problème aujourd’hui des droits d’auteur est un problème de mauvaise gestion et de malversations. Nous ne devons pas nous attarder sur les identités des uns et des autres. Et ça n’a jamais été le cas !

Même si la loi le demande ?

Il n’ya pas de loi. Cette loi dont on parle dit ceci : «  être membre de nationalité camerounaise. » Est ce que à la SOCAM, nous avons des membres étrangers ? Non ! Nous sommes tous des camerounais. Etant membre, comment est ce que je perçois mes droits ? Avec la carte d’identité. Donc c’est un faux débat en fait, c’est pourquoi je préfère ne pas m’étendre là-dessus.

L’élection s’est déroulée, vous avez été élu au 2e tour. C’est bien ça ?

Oui c’est ca. Au premier tour, j’ai gagné mais pas avec une majorité absolue

Vous gagnez donc au 2e tour face à votre concurrent Roméo DIKA. La ministre était dans la salle ?

Oui la ministre de la culture a géré les élections. La ministre a géré tout le processus électoral. Donc contrôler tous les candidats 3 fois le jour des élections. Elle s’est rassurée qu’il n’y ait pas de problème. C’est elle qui était devant et nous, nous étions derrière. Jusqu’à minuit, elle était présente.

Et lorsqu’on a rendu le verdict, tous étaient d’accord ?

Oui tout le monde était d’accord. Vraiment c’était transparent. J’ai même vraiment été impressionné par la façon dont les élections se sont déroulées. C’est dommage que les choses se disent aujourd’hui, mais j’ai vu une élection démocratique.

Qu’est ce que vous arrêtez comme résolutions lors de votre 1er conseil d’administration du 26 novembre à la SOCAM ?

Il y avait beaucoup de résolutions : restructurer la SOCAM, mais moi je sais que ce qui a plus attiré l’attention des uns et des autres, c’est comme nous avons pris la résolution de faire des poursuites judiciaires contre ceux qui ont commis des malversations. Le peu de temps que j’ai passé a la SOCAM, je suis tombé sur des dossiers très lourds et j’estime qu’on ne peut pas assainir sans punir.les gens se servent de notre argent et personne ne se plaint.

Et c’est après ces résolutions que madame le ministre vous demande des comptes ?

Oui j’ai remis mes résolutions à madame le Ministre le 12 et le 13 on me demande des comptes.

On vous demande de prouver votre nationalité camerounaise ?

Même pas prouver, on me parle de ma double nationalité. Moi je continu à dire que c’est un faux débat parce que c’est un problème qui a été discuté avant. Et encore madame le Ministre n’a pas qualité de parler de la nationalité d’un citoyen. Et voila je le dis ici, je ne donnerai pas l’occasion à qui que ce soit de parler de ma nationalité. Je ne suis pas ici devant les juridictions, je ne suis pas devant le MINREX pour parler de ma nationalité. Elle est ministre de la culture, elle n’est pas membre de la SOCAM.

Il y a eu des courriers qui ont été envoyé. L’ambassadeur américain….

Non ! Non ! Non ! L’Ambassadeur Américain n’a jamais écrit. C’est une manipulation, c’est un mensonge depuis près de trois mois ! Il y a eu une lettre qui est arrivée le 9 décembre d’un certain Ambassadeur  du Cameroun aux Etats unis. Alors regardez encore, est ce que une autorité comme Madame le Ministre doit écrire à un Ambassadeur du Cameroun aux Etats unis ? Ce n’est pas normal ! Elle doit s’adresser au Ministre pierre MOUKOKO qui est son homologue des relations Extérieure et c’est lui qui écrit à l’Ambassadeur. Elle n’a pas qualité et je le dis encore le Ministre de la culture n’a pas le droit de fouiller dans la vie d’un camerounais ! Elle n’a pas ce droit ! Je ne suis pas recherché, je n’ai pas commis un crime. Et si même je l’avais commis, c’est à  la police et non au Ministre de la culture. Quand les autorités se comportent ainsi, on à l’impression d’être dans un pays ou chacun fait ce qu’il veut.

Il y’a l’avocat du gouvernement. Le bâtonnier Me Tchoungang. Il dit que vous avez utilisé de faux documents pour être à la SOCAM. Et que vous êtes passible de poursuites.

Un avocat qui fait une conférence de presse ! Et je vous dis combien d’argent on dépense pour  faire ça pendant que les artistes  meurent de simples maladies, pendant que les enfants des artistes n’arrivent pas à aller à l’école, on dépense tant d’argent pour trouver des avocats qui initient des conférences de presse pour parler d’un artiste. Vous voyez que c’est déplorable et puis l’avocat en question ne fait plus son rôle. Pour moi c’est de la fiction, c’est quelqu’un qui doit tourner des films. Ce n’est plus un avocat.

Ils disent avoir des éléments qui montrent que vous avez usurpez votre titre.

Ils parlent d’usurper quel titre ? Eux même parlent d’une élection transparente. Nous on se connait. Même si c’est aujourd’hui qu’on se présente aux élections, je vais les battre. Personne n’a fait  ce que moi j’ai déjà fait. Parmi nous, on connait bien qui est qui.

Est-ce que vous avez rencontré madame le ministre entre temps pour lui expliquer la situation ?

Lors de ses consultations, elle m’a invité et m’a demandé comment faire pour sortir de la crise et je lui ai dit que la crise a été formé par vous madame le ministre à travers vos décisions ! Il faut juste reconnaitre que c’est une erreur et que l’on revienne aux bons sentiments.

Et qu’est ce qu’elle a dit ?

Elle a dit qu’elle ne parle plus de ça. Qu’elle a déjà pris sa décision et qu’elle ne reviendra plus sur ça.

Je vais peut être vous poser une dernière question. Donc d’après vous, vous êtes victime d’une cabale.

On parle de nationalité. Vous connaissez bien la loterie américaine ! Combien de camerounais rêvent seulement avoir une carte de séjour ? Donc je me dis, avoir une autre  nationalité n’est pas un crime. Au contraire, si j’étais américain, je ne peux qu’apporter ce que l’Amérique a pour investir au Cameroun.

                                           © Correspondance de KEMAYOU NJEKOUA Franck

                                                       Etudiant, Université de Dschang

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