Youssou Ndour tombe sous le charme des musiciens camerounais

Youssou Ndour, grande icône de la musique africaine et sénégalaise en particulier, a sollicité l’expertise de Serge Maboma pour injecter du sang neuf à son orchestre; cela s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre les deux hommes, laquelle s’est amorcée en 2010, lorsqu’il (Youssou Ndour) invita le groupe Macase La Nouvelle Ecriture à Dakar pour une série de concerts à ses côtés. Les deux avaient alors beaucoup échangé au sujet de la musique africaine, notamment ses problèmes, avant d’évoquer leurs visions respectives sur la chose. C’est ainsi que le leader de Macase La Nouvelle Ecriture lui ferra part des génies que regorge le Cameroun qui, plus que tout ne souhaitent que faire carrière dans le domaine, mais que la conjoncture et les conditions de vie tendent à décourager ; pour ce dernier, il serait bien que Youssou Ndour, ayant des marchés, puisse aussi porter son regard vers le pays de Richard Bona. Il faudra alors attendre trois années, pour voir concrétiser ce rêve ; L’ex-ministre de la culture du Sénégal va contacter le bassiste camerounais, sollicitant une équipe de musiciens pour son orchestre dans le cadre d’un concert à Bercy (Paris). C’est ainsi qu’Alain Oyono (saxophoniste), Christian Obama (bassiste), Marc Nzana (batterie) et Thierry Sandjo (aux claviers) seront recommandés par les soins de Serge Maboma qui enfile pour l’occasion une nouvelle casquette, celle de Manager.

Le concert de Bercy ayant été un grand succès, Youssou Ndour décide alors de retenir ces génies camerounais pour d’autres expériences à Dakar (Sénégal). Actuellement installés dans la capitale sénégalaise, les protégés de Serge Maboma sont entièrement sous la charge de l’ex ministre. Si ce dernier les embarque de temps en temps dans les profondeurs du pays pour qu’ils s’imprègnent la culture sénégalaise (luttes traditionnelles, fêtes traditionnelles et autres vestiges…), leur séjour est loin d’être une escale exclusivement touristique ; une tournée nationale les attendrait, après quoi ils prendront le vol pour les Etats-Unis, ensuite l‘Australie et d’autres villes d’Europe.

Le satisfecit de Serge Maboma

« Je suis ravi de dire que voilà des jeunes musiciens camerounais qui entrent dans le monde professionnel, et c’est tout à l’avantage de ceux-là qui ont décidé de faire des choses à partir du Cameroun, profitant des expériences des aînés qui sont ailleurs et qui viennent sur place leur apporter quelque chose en plus », se satisfait Maboma avec cette entrée majestueuse de quatre ambassadeurs de la musique camerounaise dans l’univers Super Etoile, avant d’ajouter : « Il est important de souligner que c’est la première fois que Youssou Ndour travaille avec des musiciens qui ne sont pas sénégalais, et ce sont des camerounais, qui habitent tous Yaoundé ».

Sur la question de la durée du contrat, Serge Maboma répond que rien n’a été décidé définitivement jusqu’ici, mais qu’il serait fort probable que nos ambassadeurs aillent aussi loin que possible, vu l’admiration que leur porte l’icône de la musique africaine et sénégalaise en particulier. Pour le leader de Macase, « le plus important c’est pas la durée du contrat, mais ce que les musiciens auront assimilé comme connaissances dans le domaine, afin de revenir au bercail les partager avec les autres » ; une valeur ajoutée inestimable pour le pays, dans son domaine musical : « Il est très important, pour les gens d’ici, que nos quatre ambassadeurs reviennent, parce que c’est en revenant qu’on pourra juger le changement qui s’est opéré en eux et cela suscitera plus l’émulation chez d’autres ».

De l’hostilité à la reconnaissance

L’arrivée de nos génies à Dakar était loin d’être un fleuve tranquille ; leur présence au sein de l’orchestre de l’auteur de l’hymne officiel de la Coupe du Monde France-1998 attirait les mauvais regards, surtout qu’ils venaient prenaient les places d’autres musiciens « sénégalais » installés depuis un bon bout, à l’image de Christian Obama qui a pris la place d’Habib Faye. Mais le talent aura eu raison sur l’adversité, et aujourd’hui, la petite délégation camerounaise a gagné l’estime du public.

Nous leur souhaitons bon vent pour la suite…