
À l’approche de la 63e édition de la Journée de la Femme Africaine, célébrée chaque 31 juillet, le Cameroun rend un vibrant hommage à la femme à travers l’art. Ce mardi 29 juillet, l’esplanade du Musée National de Yaoundé a accueilli la cérémonie de vernissage de l’exposition « Les pouvoirs de la Femme Africaine », un événement d’envergure présidé par Madame Marie Thérèse Abena Ondoa, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), en présence du Ministre des Arts et de la Culture, Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt.
Placée sous le signe de la mémoire et de la reconnaissance, cette exposition met en lumière la représentation des figures féminines en bronze, en particulier dans les traditions Tikar, sous le thème « Héritage des Femmes Tikar ». Une initiative forte qui conjugue art, histoire et militantisme, au cœur d’une démarche de valorisation du patrimoine africain et du rôle central des femmes dans les sociétés traditionnelles et contemporaines.
L’art pour faire parler la mémoire et la résilience
Les sculptures dévoilées lors de cette cérémonie ne sont pas de simples objets artistiques. Chaque œuvre, minutieusement façonnée, raconte une histoire : celle du courage, de la créativité, de la beauté et de la résilience des femmes africaines à travers les âges. À travers huit thématiques, l’exposition interroge et illustre les multiples dimensions de l’identité féminine africaine : Gouvernance et autonomisation, Position sociale et dignité, Reproduction humaine, Transmission des savoirs et des savoir-faire, Esthétique, joie de vivre et liberté, Dynamisme économique de la femme, Femmes et mémoire dans d’autres aires culturelles africaines. Autant de facettes qui soulignent l’importance des femmes dans la construction des sociétés africaines, de la sphère familiale à la sphère politique, de l’économie aux arts.
Un message fort autour de la justice et des réparations
Cette exposition s’inscrit également dans le cadre du thème continental de cette année : « Faire progresser la justice sociale et économique pour les femmes africaines à travers les réparations ». Une invitation claire à reconnaître les injustices historiques et contemporaines dont les femmes africaines ont été victimes et à œuvrer pour leur réparation effective.
Prenant la parole, Mme Abena Ondoa a rappelé l’importance de préserver et transmettre cette mémoire : « Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas qu’une exposition d’art, c’est une archive vivante. Elle nous montre combien les femmes ont toujours été présentes et essentielles. Ces œuvres en bronze rendent visible une histoire que nous devons tous connaître. C’est un appel à la reconnaissance, mais aussi à l’action. »
Elle a également salué la richesse des échanges avec les experts présents, soulignant la nécessité de vulgariser les savoirs scientifiques, archéologiques et culturels pour un plus large public : « Ce musée est un trésor. Il nous rappelle que nos ancêtres ont laissé des empreintes précieuses qu’il faut continuer à respecter, comprendre et transmettre. »
Une célébration qui allie art, mémoire et engagement
Au-delà de la dimension esthétique, ce vernissage marque un moment de réflexion profonde sur la place de la femme dans la société africaine, hier comme aujourd’hui. Il s’agit d’un engagement renouvelé du gouvernement camerounais en faveur de la promotion des droits des femmes, mais aussi d’une reconnaissance du rôle fondamental que jouent les femmes dans la perpétuation des identités culturelles africaines.
Alors que les festivités de la Journée de la Femme Africaine se poursuivent, cette exposition vient rappeler, en silence mais avec force, que les femmes africaines ne sont pas seulement des actrices du présent : elles sont les gardiennes de la mémoire, les bâtisseuses du futur.
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