Carnet noir : disparition d’Ange Ebogo Emerent, légende du bikutsi camerounais

Le monde de la musique camerounaise est en deuil après la disparition d’Ange Ebogo Emerent, figure emblématique du bikutsi, ce rythme musical profondément ancré dans la culture camerounaise. L’artiste s’est éteint dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 août à l’âge de 73 ans, mettant fin à une carrière exceptionnelle qui aura duré plus d’un demi-siècle. L’annonce a été faite par sa famille.

Dans les années 1980, avec la sortie de « Sogolo Mon », Ange Ebogo Emerent s’illustre par un message avant-gardiste. Aborder le thème du planning familial à cette époque était audacieux, et la chanson connaît un succès retentissant, deux décennies après son premier 45 tours publié en 1976, resté à l’époque confidentiel.

Menuisier de formation et passionné de chant, l’artiste, surnommé « la voix d’ange », a su imposer son style unique dans la musique camerounaise. Auteur, compositeur, guitariste et arrangeur, il laisse derrière lui 21 albums et plus de 400 compositions.

Son talent s’est transmis à son fils, Tonton Ebogo, qui a déjà rencontré un franc succès avec ses premières chansons. Ces dernières années, Ange Ebogo Emerent s’est également ouvert à la nouvelle génération d’artistes, comme en témoigne la reprise de son tube « Folo folo » avec le chanteur Magasco en 2024.

En 2020, il avait été honoré du Grand cordon national, la plus haute distinction artistique décernée par le chef de l’État camerounais. Victime d’un diabète contre lequel il luttait depuis plusieurs années, Ange Ebogo Emerent laisse un héritage musical inestimable et restera à jamais dans le cœur des mélomanes.