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Chinois Yangeu : « On verra de la sonorisation en numérique et en digital pour les concerts de Kery James et Zaho ! »

Tout sur les deux grands événements qui chargeront la semaine du 08 au 16 février 2014 dans les villes de Yaoundé et Douala avec la venue de Kery James et de Zaho, tous les deux pour la première fois au Cameroun ; tout sur CY Enter10ment ; les petits secrets de la structure ; de son patron et porte étendard depuis 10 ans déjà. C’est un homme ouvert, enclin à l’innovation tous azimuts que nous avons rencontré le week-end du dévoilement de cette surprise qui fait tant émoustiller et que sa structure par le biais de sa personne a réservé à la jeunesse camerounaise. Deux grandes premières d’exception qu’il s’atèle à rendre unique en leur genre dans un esprit de fête par le concept Flash Mob. Un document qui contient plein d’infos aussi surprenantes les unes que les autres car Chinois Yangeu à la réputation de celui-là qui parle très peu.

Bonsoir M. Chinois Yangeu, nous sommes avec vous entre autres en prélude à ces deux grands événements que vous organisez une fois de plus dans les villes de Yaoundé et Douala. Mais il s’agit également des 10 ans de CY Enter10ment dont vous en êtes le PDG et le fondateur. Expliquez-nous donc tout ce qui se trame derrière cette 10ème bougie.

Euh les 10 ans, nous les avons célébré en 2010 à travers un autre concept, le FEDMUA (Festival de Danses et Musiques Urbaines d’Afrique), puisque nous sommes des développeurs de concepts. Le FEDMUA a connu la participation des artistes ivoiriens comme Soum Bill, Espoir 2000, Yode et Siro, côté camerounais, on avait Longue Longue, Mathématik, Fingon Tralala et plein de jeunes montants de notre musique. Et à l’occasion de ces 10 ans là, on a aussi profité pour relifter notre logo. Donc, on est passé du simple logo « CY Entertainment » à « CY Enter10ment » ! Avec un 10 qui était juste posé à côté avec 10 ans ! Ça c’était pour 2010. Et puis en 2014, on a dit pourquoi ne pas changer carrément l’entité et c’est devenu CY Enter10ment… et maintenant, ça devient un label protégé parce qu’on a vu tellement de plagiat, des trucs, des Entertainment à gauche et à droite. Ça allait un peu dans tous les sens. Non maintenant, on a créé une nouvelle structure également, existante, légale qui a été enregistrée et publiée au journal officiel.

Vous avez également évoqué le fait que vous êtes un réservoir de concepts. Vous avez créé le FEDMUA, Stay In The Jam. Cette fois-ci, il s’agit de Flash Mob. C’est quoi Flash Mob ?

Un Flash Mob c’est un mot occidental qu’on emploie généralement pour désigner un grand rassemblement de personnes, qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes idéologies et après chacun rentre chez soi. Dans ce cas d’espèce, on a utilisé cela pour fédérer tous les amoureux de la pure musique urbaine ; du pur Rap, c’est pour ça que nous avons appel à Kery James dont ce sera sa grande première en Afrique et puis ce sera une fierté pour le Cameroun de le recevoir.  Et également Zaho qui était déjà en Afrique hein, à Abidjan, à Libreville et ce sera la grande première au Cameroun. L’avantage que nous avons au niveau du Cameroun et la particularité de CY, c’est toujours faire deux concerts quoi ! C’est ce qui éblouit encore et émerveille ces deux artistes que nous faisons venir. Contrairement aux pays comme la Côte d’Ivoire où les concerts se passent seulement à Abidjan, ou au Gabon c’est juste à Libreville ou au Sénégal, c’est seulement à Dakar. La particularité avec nous c’est que nous faisons Douala et Yaoundé. Question de permettre aux jeunes de vraiment s’épanouir avec toutes les stars qu’on emmène.

Ils se disaient pourtant qu’il devait y avoir Fanny J, Irma et Zaho sur le même plateau. Mais pourquoi on a juste que Kery James et Zaho cette fois ?

On n’a jamais annoncé Irma et Fanny J sur ce plateau. Mais sur le plateau auquel vous faites allusion s’appelle Perles d’Afrique, qui est un projet en gestation, prévu en Octobre dernier et qui n’a pas pu se tenir à cause du calendrier international très très serré d’Irma. Elle vient de signer avec Universal Etats-Unis. Ça devient un peu compliqué entre la sortie de son album, les tournées promotionnelles et autres. Sinon c’est vrai que Zaho faisait partie de ce trio de tête. Mais à cause d’Irma, on a préféré mettre le projet en Stand by et penser à un autre concept. Donc, le concept Perles d’Afrique reviendra avec d’autres. Mais Irma, je puis vous l’assurer, c’est nous qui l’emmènerons pour la première fois au Cameroun parce que nous avons déjà tout bouclé et la maison de production nous a fait confiance sur ce plan là.

Cette fois-ci, il s’agit des concerts de Kery James et Zaho mais il n’y a qu’une semaine d’écart entre les deux événements. Est-ce que vous ne trouvez pas que c’est un handicap ou bien c’est toujours un challenge pour vous ?

Vous voyez l’handicap où ? Ecoutez, il faut savoir varier, il faut savoir passer à autre chose. Et, moi personnellement M. Yangeu à travers mon label, mon équipe de CY Enter10ment nous aimons les défis, nous aimons les challenges. C’est vrai, certains m’ont pris pour un débile, c’est vrai c’est trop lourd à gérer. Mais par la grâce de Dieu, les partenaires qui m’ont fait confiance, à 4 semaines de l’événement, je puis vous rassurer que tout est ok ! On a fait venir tout un arsenal au vu de la fiche technique des deux artistes Kery James et Zaho, spécialement de Londres, stage électrique. C’est une grosse boite assez professionnelle. C’est la première fois qu’on verra de la sonorisation en numérique et en digital ! Et les spectacles au lieu de les faire à l’intérieur du Palais des Sports, nous les ferrons à l’extérieur. Parce que ça fait 6 fois que nous avons fait le Palais des Sports et ça fait 6 fois que nous l’avons rempli ! Personne ne dira le contraire. Que ce soit avec La Fouine, Arafat, La Grande Nuit du Palais avec Coco Argentée, Petit Pays et Serge Beynaud, et tout récemment Flavour. Donc, on va attaquer maintenant l’extérieur, le plein air. Et je pense que ce ne sera plus venir s’asseoir. Tout le monde va venir vivre l’expérience Flash Mob. C’est pour cela que nous faisons l’extérieur pour les deux artistes, au Palais des Sports à Yaoundé, à la Maison du Parti et au Parcours Vita à Douala.

En premières parties de Zaho par exemple, on a des artistes comme Lady B, Djess Panebo, Sango’a Mboa, etc. Et chez Kery James pareil, on a des cadors du Hip Hop camerounais, Krotal, Valsero, Sultan Oshimihn, etc. Bref plein d’artistes dont on aimerait savoir comment s’est opéré leur choix.

Toujours dans la même logique. Ici, nous ne sommes pas là pour faire comme les autres qui prennent les locaux pour des bouche-trous. On a vraiment pris la fine fleur, la fine crème. Je ne vais pas dire que ceux qui ne sont pas là, n’ont pas le mérite. Mais lorsque nous avons fait Flavour dernièrement, il y’avait une autre première partie avec notamment Stanley qui faisait sa grande apparition publique. Donc pour ces deux événements, nous avons appelés cette première partie le 12ème lion ! C’est pour cela que chez Kery James, le choix a été carrément différent que celui de Zaho. Le choix parce qu’on est allé puiser au fond de nos jeunes talents, ceux qui s’arriment au flow, qui ont des punchlines et …

Vous avez bien cité Krotal, Valsero, Sumalek, Boudor, Da-Thrill et King Kreol. Chez Zaho, on a Lady B, Franco, Tizeu, Sissongho MC’s, Sango’a Mboa, Djess Panebo. Donc, je pense que personne ne va contester ce choix! C’est les 12que nous avons choisi de démarrer l’année avec. C’est vrai qu’il y’a d’autres plateaux qui arrivent et les plus méritants sortiront d’ici pour continuer, et ceux qui vont émerger entre temps rejoindront la caravane.

Depuis quand préparez-vous ces événements avec Kery James et Zaho quand on sait que ce n’est pas du tout facile pour un artiste, la première fois qu’il arrive quelque part aussi. Il y’a plein de facteurs qui rentrent en ligne de compte.

Euh ! déjà comme toute chose, on prend déjà beaucoup de temps. Ça fait déjà plus de 6 mois que nous essayons de convaincre Kery James de venir au Cameroun. Donc, il nous a fait part de sa feuille de route. Nous avons rempli toutes les conditions à 100%. Avec Zaho, c’était conclu déjà depuis parce qu’elle était déjà prévu dans un autre plateau. Et puis là maintenant, c’était bon. Elle avait vraiment la hargne de venir. Donc, je veux dire qu’il faut préparer longtemps à l’avance. Vous voyez l’événement c’est dans 4 semaines, on a déjà dévoilé. On a commencé par un teaser et un second teasing, la pression est montée. Et elle tombe ce week-end du 18 janvier quand le dévoilement sera là ! Les gens pensaient que c’est une seul concert. Le teasing c’était déjà ça ! On a brouillé un peu les pistes. Mais c’est deux concerts différents. Kery James le 08 février au Palais des Sports de Yaoundé et le 10 février à la Maison du Parti de Douala à 15h. Et Zaho, c’est le 15 février au Palais des Sports à 19h et le 16 février à 15h au Parcours Vita de Douala.

Combien coûte le déplacement de Kery James et Zaho à CY Enter10ment ?

Bèh, ça nous coûte tout l’amour que nous portons aux choses bien faites. Ça nous coûte tout ce que nous désirons de mieux pour notre pays. Ça nous coûte tout ce que nous offrons de mieux à nos partenaires qui nous font confiance d’habitude. Et sur ce coup, je vais remercier Orange Cameroun ; AES Sonel à travers son agence en ligne Easy Light ; CAMLAIT à travers sa boisson River Soil ; je vais remercier CulturEbene qui est notre partenaire en ligne ; Sweet FM ; Radio Nostalgie ; toutes les autres radios partenaires Magic FM, Siantou, Radio Lumière, Satellite FM, Kalak FM, Amplitude FM, Kiss FM, Fréquence Vie ; à Douala, je vais remercier Equinox Radio, RTM ; et puis il y’a la télévision leader qu’on ne présente plus Canal 2 International qui est avec nous depuis nos débuts ; il y’a Radio France International… C’est grâce à ces personnes que nous avons cette force et ce courage. Il faut avoir vraiment le courage. Et pour s’armer de courage, il faut que votre derrière soit bien soudé comme disent les ivoiriens. Et tant que ces structures que j’ai citées seront là, nous continuerons à faire rayonner le Vert-Rouge-Jaune dans le monde.

Chinois Yangeu, vous avez élevé le projet Stay In The Jam avec plein d’artistes ivoiriens. On a eu Teeyah, Molare, Serge Beynaud, Moussier Tombola entre autres venu de France et qui ne connaissait d’ailleurs jamais le Cameroun. On a eu beaucoup d’artistes dont la Jet Set plutôt aussi. Quel est ce lien particulier que vous entretenez avec la Côte d’Ivoire ?

Sans le cacher hein, la Côte d’Ivoire c’est ma deuxième patrie. Et quand je suis en Côte d’Ivoire, je suis comme au Cameroun. D’ailleurs partout ailleurs parce que je n’appartiens plus seulement au Cameroun, je suis un citoyen du monde. Partout où les besoins de la culture,  les services m’appellent moi je vais. Mais il n’y a pas de lien assez particulier mais le seul truc c’est qu’il y’a eu un déclic entre certains artistes et moi. Notamment Meiway, Espoir 2000, Soum Bill, le feu Douk Saga, Yode et Siro. Et puis, c’est des gens simples. Ils sont loyaux, ils ne changent pas de bouches comme les camerounais ! Ils sont assez francs. Je n’ai pas besoin de passer de midi à quatorze heures pour dégoter un contrat ou alors, je n’ai pas besoin qu’il y ait un agrément spécial, non ! C’est un coup de fil ! Est-ce que tu es disponible ? Ok, Ok et l’affaire est bâclée et puis c’est dans la poche, voilà quoi !

Et lors de la grande nuit du palais, on a eu serge Beynaud, Coco Argentée, Petit Pays et plus. Mais c’est toujours un succès retentissant hein tous vos événements. Est-ce que vous prenez la grosse tête lorsqu’il y’a ces ouragans d’appréciations vous sont déversées ?

Je suis proche de mon public. Si nous sommes là c’est parce que ce public a voulu que nous soyons là toujours. Et puis pourquoi se prendre la grosse tête ? On fait ce qu’on a à faire. Pour moi, ou on fait ou on ne fait pas ! Nous chez CY, quand on décide de faire quelque chose, on le fait bien. Il n’y a pas deux façons de faire. Il n’y en a qu’une : bien faire.

La grande nuit du Palais c’est un concept qui est pérenne ? ça va continuer ?

Il faut déjà préciser que La Grande Nuit du Palais c’était en collaboration avec le Palais des Sports à travers son manager M. Henri Mbappe que je salue en passant et qui est aussi un grand soutien. Il est avec nous à chaque fois que nous l’avons abordé pour avoir le Palais, il nous grandement ouvert les portes. Et le personnel du Palais a vraiment contribué à la réussite de tous nos événements là-bas. Oui, c’est un événement parmi tant d’autres du Palais des Sports comme le Nganda Bito qu’ils font pendant la semaine de la journée internationale de la Femme et dont nous sommes aussi des partenaires.

Vous auriez reçu une distinction, une médaille du mérite. Qu’est-ce que ça vous fait que votre « génie » soit reconnu même dans les plus hautes sphères de l’Etat ?

Ooh pffff ! Les médailles hein oui c’est vrai c’est une reconnaissance, ce n’est pas ce qu’on demande. On en est fier. Mais on demande que les pouvoirs publics fassent un peu plus pour ce pays qui va vers la dérive. On est obligé de se retrouver dans les permanences de partis politiques pour organiser des grands événements ; des Parcours Vita, des lieux de sport, Palais des Sports… on n’a jamais dit Palais de Culture ou … Oui, ça fait plaisir de recevoir une médaille mais bon il y’a beaucoup à faire. Dans ce secteur.

Vous avez récemment entamé le marché nigérian avec l’arrivée de Flavour au Cameroun. Qui d’autres pistez-vous après lui ?

Non, on n’a pas de schéma hein ! C’est vrai que nos fans nous font des requêtes permanement. On évolue en fonction de l’actualité. Vous évoquiez le cas ivoirien tout à l’heure. Lorsque le Coupé-Décalé cartonnait de mieux ici, le Zouglou pareil. On a emmené les Claudy Siar, Jocelyne Labille, Sly, Leila Chicot, Jacky Rapon ici quand le Zouk marchait bien. Quand c’était les Bobodioufs, on les a emmenés. Notre travail c’est ça ! C’est la musique nigériane qui prend les devants des choses. On a emmené Flavour pour un record jamais égalé et voilà quoi ! Pour la suite, on observe et on verra.

Quel est le meilleur concert que vous aillez organisé ?

Il n’y a pas de meilleur événement. Il y’a juste des sensations différentes.

Il se dit que vous avez débuté par des kermesses mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps là. Quel souvenir gardez-vous depuis cette éclosion dont de cette évolution qui va vraiment crescendo ?

Vous savez, c’est tout enfant qui grandit, vieillit et meurt ! Donc, c’est comme une graine que vous semez. Si vous ne l’arrosez pas, elle ne prendra pas corps ou si vous ne l’entretenez pas, vous n’aurez pas le fruit escomptez, le résultat attendu. Ceux qui m’ont connu savent que très jeune déjà, j’aimais prendre les devants. J’étais parfois chef de classe, Président des élèves, Responsable des clubs culturels et autres. Donc, on a suivi un cheminement normal. Et aujourd’hui, quand je vois le chemin que la structure a parcouru… Au départ, ce n’était pas CY Enter10ment ! C’était euh CBC (Chinois Business Corporation) parce que j’étais trop tenté par les anglo-saxons. Après CBC, c’est passé à Chinois Yangeu Entertainment. Après, on a évolué j’ai dit pourquoi ne pas raccourcir pour CY Entertainment.  Et aujourd’hui c’est CY Enter10ment. Demain qui sait ce que ça deviendra.

Chinois c’est vraiment votre prénom ?

(Sourire) bèh Chinois c’est mon petit nom d’avance que mon tuteur m’a donné à l’âge de 6 ans. Et directement les voisins ont pris. C’est vrai que j’étais clair de peau, plus clair que ça. J’avais les yeux bridés et ce sourire en coin comme les chinois. Et mon tuteur m’appelait son petit Chinois quoi ! Et du coup les voisins ont pris et ils ont suivi. Dans les quartiers où on a grandit, que ce soit à Bepanda Tonnerre, Bepanda Petit Wouri ou alors à la Cité Makepe, quand on voyait mon papa, on disait papa Chinois et ma maman, maman Chinois. J’ai voulu changer quand j’ai démarré mes premiers amours avec la radio, notamment à Crtv Littoral et FM 105, de l’époque de Feu Daniel Zok Ambassa. J’ai voulu changer et m’appeler par mon prénom qui est Marcel Marco FM ! Ça n’a pas marché et j’ai donc gardé Chinois. Et puis pour ne pas trop m’éloigner de mon identité propre, j’ai gardé mon patronyme Yangeu, d’où Chinois Yangeu.

Ok, c’est un bon rappel… Vous êtes par ailleurs membre de l’organisation de la cérémonie de remise des Prix les Canal d’Or. Quelles sont véritablement vos fonctions là-bas ?

A travers ma structure CY Entertainment, partenaire technique des Canal d’Or, nous gérons tout ce qui est artiste, bref la direction artistique ; c’est-à-dire la programmation des artistes qui doivent évoluer, l’organisation des séjours des artistes internationaux qu’on invite. Et en dehors de ça, nous sommes impliqués dans l’organisation depuis la première édition qui date de 2004 où je fus l’un des premiers nommés à travers le Prix Meilleur Production de Spectacle.

Beaucoup d’artistes camerounais se plaignent du fait qu’on ne déifie pas assez nos stars. On ne les élève pas suffisamment au Cameroun comme les stars étrangères qu’on invite ici. Quel est votre avis là-dessus ?

Ooh ! Je dis c’est un faux débat et un vieux débat ça ! Et puis qu’ils arrêtent de se plaindre et qu’ils travaillent. Ceux qui travaillent ont le mérite de cela. En réalité, la musique n’a pas de frontières… Quand Richard Bona vit à New York ou Manu Dibango à Paris, ou alors Sergeo Polo, etc. ils sont chez eux là-bas. Ils évoluent. On ne fait pas de distinguo entre eux et les Johnny Hallyday ou bien les Amel Bent…

Quel est la playlist du moment de Chinois Yangeu ?

Je n’en ai pas vraiment. J’écoute un peu de tout. Ça dépend de mon humeur.

Vous êtes aussi dans la production, on l’a vu avec Da-Thrill. Mais après eux, qui d’autres ?

Bèh je suis dans la production depuis des années hein ! J’ai produit plein d’artistes. Je n’aime pas m’accrocher sur le succès. J’aime dénicher, prendre les jeunes quand ils ont le talent brut et puis je transforme ça. Da-Thrill, vous faites bien de l’évoquer. La production de Da-Thrill vient du fait que nous sommes les partenaires du projet « Nescafe African Revelation », la marque Nescafe de Nestle Cameroun ; qui est un projet panafricain qui se déroule dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Donc, au niveau du Cameroun nous sommes les partenaires organisateurs de l’événement et producteur du vainqueur. Da-Thrill c’est les quatrième du genre. Il y’a eu Stanley à l’époque, pas le Stanley Enow ; il y’a eu Union Force, un jeune groupe de Yaoundé ; il y’a eu Baam, un groupe de Buea et aujourd’hui c’est Da-Thrill dont l’album et les vidéos verront le jour dans quelques semaines.

Les avis divergent toujours pour ce qui est de la rétrospective musicale pour l’année 2013. En termes de musique urbaine et culturellement, quel est votre avis sur ce qui c’est fait en 2013 au Cameroun ?

En 2013, comme toujours moi je dis, je reçois beaucoup de demandes, beaucoup de maquettes à écouter, beaucoup de CD, beaucoup de jeunes. C’est vrai que le phénomène de 2013 en aucun fut Stanley Enow. Mais derrière ça, il y’a eu quelques jeunes. Quelqu’un qui m’a particulièrement marqué c’est King Créol qui fait de la comédie musicale et dont j’ai décidé de signer dans mon label. En dehors de Stanley, les uns et les autres sont restés égal à eux-mêmes hein. Lady B a fait un album, Krotal aussi, Valsero pareil, les jeunes comme Sissongho… ceux qui sont pratiquement sur les plateaux de ces deux grands événements, Franco, Tizeu, …

Il se laisse entendre que vous êtes très lié à M. Edgard Yonkeu. Qui est-il pour Chinois Yangeu ?

Du tout, du tout ! Apparemment, nous sommes originaires de la même région. Sans rien d’autres. Que les gens arrêtent de faire cet amalgame. Lui c’est Edgard Yon-keu et moi c’est Chinois Yan-geu ! Y-A-N-G-E-U appellation d’origine contrôlée !

Diriez-vous que votre parcours peut-être qualifié de succès story ?

Mon parcours ne s’est pas encore achevé, je n’ai pas encore pris ma retraite ! Donc je continue mon petit bonhomme de chemin.

De combien de personnes est composé l’équipe de CY Entertainment que ce soit avant un spectacle ou lorsque vous organisez un gros événement comme d’hab ?

Non ! Vous savez c’est une structure événementiel. On ne fonctionne pas sur l’année comme une entreprise… On ne fonctionne pas 365 jours sur 365 jours. Vous avez vu en décembre, on n’a rien fait. En novembre, on n’a rien faut ! Par contre en 2013, nous avons bossé pour préparer l’album de Da-Thrill. Après, nous avons fait Flavour. Ensuite, nous avons fait Meiway avec le Cube Maggi. Et là maintenant en début d’année, nous faisons Kery James et Zaho. J’ai mon assistante là, ma collaboratrice numéro 1, Esther. C’est elle la plus proche, la personne indiquée. Et puis maintenant, il y’a deux jeunes collaborateurs par ville c’est-à-dire Douala-Yaoundé notamment. Et après quand il y’a un événement, on bat le rappel des troupes. Il y’a environ 7 personnes dans chaque ville. Mais l’équipe permanente, une assistante collaboratrice directe,  deux assistants permanents et un chauffeur.

Pour ceux qui désirent intégrer l’équipe de CY Enter10ment, comment faire ?

Non ! nous n’acceptons pas forcément parce que euh ce travail mérite beaucoup d’attention, beaucoup d’énergique. C’est vrai que nous aidons beaucoup de jeunes. La structure  à travers ma modeste personne aide beaucoup de gens. Je n’ai pas besoin de les citer ou bien… Je dis souvent que ce n’est pas important de me remercier pour ça parce que pour moi c’est normal que je le fasse. Pour intégrer CY, on étudie le dossier et on vous met à l’essaie. Le monde aujourd’hui a atteint un niveau de professionnalisme qu’il faut vraiment être rigoureux pour être spécialisé dans ce qu’on veut faire.

Est-ce que vous avez eu un plan de carrière ? Pourquoi avez-vous choisi particulièrement l’événementiel personnellement ?

Oui ! Moi j’avais senti ça venir hein ! Il y’avait ce germe en moi depuis mon bas âge. J’organisais des petits tournois de football entre copains au quartier. Je voyais comment se présentais les licences. Moi-même je prenais les cartons, je découpais. J’avais une règle et un stylo, je traçais. Je mettais la partie réservée à la photo. Et j’attribuais un nom à chacun. Il y’avait les uns qui s’appelait Milla, Maradona… Et je coupais les photos dans le journal de mon tuteur qui est mon papa… Et il me bastonnait justement parce que je détruisais ses journaux. Il achetait des Onze et je découpais je collais, je faisais les licences. On coupait les bamboo de Chine avec des frondes, on traçait un stade, un terrain de foot, on fabriquait des buts. On s’amusait juste et donc c’est partie comme ça quoi ! Donc, ma voie était tracée hein. Et puis après mon BAC, il voulait que j’aille au Canada continuer et moi j’ai refusé. J’ai décidé d’arrêter parce que pour moi déjà en Seconde, je gérais les matinées de jeunes dans boites de nuit. Je me rappelle à l’époque c’était à l’Afrodisiac, on a fait appel à moi et au bout de deux semaines, le patron a commencé à me payer. (Sourires) Il m’a dit que j’ai passé l’essaie. Il me signe tout de suite pour que je ne parte pas ailleurs. Et là je développais déjà autre chose… J’ai trouvé ma voie et ce n’est pas pour autant que j’ai laissé l’école. J’allais toujours à l’école amis je continuais ma formation en Ingénierie culturelle, l’événementiel et la communication et le marketing des marques…

C’est vrai qu’à CY Enter10ment, j’ai vu le Mercator, le Publicitor, le Strategor, etc. Mais en tout cas, ce sont des documents qu’on doit forcément retrouver dans une structure événementielle comme la vôtre. Dites nous Chinois, en plus des concerts que feront Kery James et Zaho, quelles activités mèneront-ils lors de leur venue ici au Cameroun ?

Il y’a déjà cet échange là avec les artistes qui partageront la scène avec eux. Et puis, il y’a aussi ce côté social. Kery James personnellement me le réitère tout le temps. Il aimerait offrir des livres, des cahiers, des stylos dans deux orphelinats de Douala et Yaoundé. Et pour Zaho également, on essayera de voir comment elle visitera des hôpitaux pour enfants malades et essayer de ramener cette petite chaleur, ce petit réconfort. Donc, il y’a cet aspect socioculturel en dehors des concerts qui fait partie du programme.

Jusqu’où veut aller CY ?

On n’a pas de limites vraiment…

Est-ce que Chinois Yangeu est marié ? Ou bien vous avez des enfants aussi ?

(Rires) Bon, je n’ai pas faut du mariage une priorité parce que j’ai privilégié d’abord ma carrière professionnelle. Je crois que c’est une question qu’on ne va plus posé d’ici très bientôt ! Et les enfants non, je n’en ai pas parce que je n’ai pas voulu mener une vie désordonnée ou bien… Je ne dis pas que ceux qui font des enfants hors mariage, ne sont pas carrés mais ma politique c’était ça. Ne pas faire d’enfants hors mariage.

Quel est votre plat préféré ?

(Rires) Je mange tout ! Quand je suis à Abidjan, j’oublie le Ndolè, le Mbongo Tchobi ou la Sauce Jaune… Je m’adapte à l’Atchéké, à la Sauce Graine… Ou quand je suis à Dakar, je mange du Tchié Boudjen. Quand je suis à Paris, c’est le Saumon fumé et aitres ! Donc, j’aime les plats légers et j’aime bien les plats traditionnels aussi.

Il est vrai que vous êtes un monsieur très occupé dans la journée mais quels sont vos hobbies dans la vie ?

(Sourire) Euh ! Je dors beaucoup. J’adore les voyages, la lecture, les films, regarder la télé, internet. J’aime le football aussi.

Quel est le dernier mot que vous avez à dire ?

Bèh voilà enfin le rêve devient réalité. Kery James qu’on ne croyait pas. On disait qu’il est noir mais il n’aime pas les noirs, c’est faux parce qu’il n’avait pas encore de garanti pour pouvoir venir. Voilà, après 20 ans de carrière avec succès, il a donc décidé de poser ses valises au Cameroun et Zaho pareil, c’est la première fois qu’elle va arriver au Cameroun. On a fait notre part et maintenant nos annonceurs, nos partenaires ont fait le leur. Maintenant, la balle est dans le camp  du public. Nous attendons massivement les fans, que ce soit à Douala à la Maison du Parti et au Parcours Vita, à Yaoundé au Palais des Sports avec Kery James, Zaho. Qu’ils viennent nombreux parce que Kery James et Zaho m’ont dit qu’ils n’aimeraient pas chanter devants 1000, 2000, 3000 mais qu’ils aimeraient chanter devant tous les jeunes de Douala, de Yaoundé et des autres régions du Cameroun. Que tout le monde fasse le déplacement pour venir les voir.

Merci M. Chinois Yangeu et beaucoup de courage pour la suite.

Merci à vous, bon courage et merci à CulturEbene.

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