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Sylva Ebelle : « Douala Bercy reste ouvert à tous…»

Fiancé et père de trois enfants: Dany jacky, Winny Davy et Marie Prisca, Sylva fait ses premiers pas d’école dans son village Bomono Ba Jedu, après son baccalauréat, obtient une bourse pour la Côte d’Ivoire où il suivra tour à tour des formations en Communication d’Entreprise, Communication, Management et

Production Evènementielle à l’Ecole Française d’Agence de Presse (EFAP) d’Abidjan et au CNAM de Paris. Très jeune, son père le voyait déjà grand avocat ou journaliste, sa mère, Prêtre, pour sa belle joute verbale. Sylva va pourtant s’initier au journalisme aux côtés des grands-frères tel Serge Bertrand Pouth et Moise Bangteke (CRTV) à travers des émissions comme « school news ». Mais son voyage pour Abidjan lui ouvre les portes d’autres métiers de l’information et de la communication, d’où le changement radical. L’artiste Papillon fut le premier à bénéficier de son expertise, l’album « laver sans délaver » sorti en 2000 avait bénéficié de son management et de sa communication, puis suivra les 100 Visas AKDMY, Sorel Yondo, Nounou, Bantou po si, Serges Delacour… aujourd’hui, il est Directeur Général du Douala Bercy depuis déjà quelques mois, et c’est un homme qui ne cesse d’apprendre de la vie, à mesure que le temps passe, au prix d’expériences qu’il vit, tant bonnes que mauvaises, qu’on a eu plaisir à rencontrer, pour un tête-à-tête, plutôt enrichissant.

Bonjour Sylva, Merci d’accordez cette interview à culturebene.com. Vous êtes resté un vrai mordu de la communication, c’est sans doute de là qu’est venu votre pseudo Sylva pour Sylvestre, et EBELLE votre vrai nom, ou y a-t-il une petite histoire qui se cache derrière ?

C’est un peu ça, pour la petite histoire, je dirais qu’après mes études, je me suis retrouvé au carrefour du milieu où j’ai toujours vécu ; Parce qu’il faut dire que je suis issu d’une famille de musiciens. Un papa très bon musicien, des grands-frères musiciens, donc, je suis resté dans ce giron, et je garde au travers de la gorge le premier album de mon grand-frère Mastheo, installé depuis plus de deux décennies aujourd’hui du côté de la France, un très bon album d’après moi, mais qui est resté dans l’ombre, à cause du manque d’expertise, pour pouvoir vendre ce bijou. Je

Me suis dit, Ô mon Dieu, il faut que j’y arrive… et j’ai foncé. Le petit BEBEY EBELLE devient donc Sylva EBELLE par les faveurs d’un groupe congolais, le « WATIKAYA BTBG » (Bien Traité Bien Géré), qui, à l’époque était produit par Dr EBATA MONGO, ex ministre de la sante du Congo Brazzaville et managé par Yvon MAAFIOZO, le tout premier producteur de Koffi OLOMIDE. J’ai eu l’occasion d’accompagner ce groupe au Cameroun pour l’enregistrement d’un album, et ses membres trouvaient que prononcer Bebey Ebelle Sylvestre… et tout, dans un morceau, c’était très long et ça ne répondait pas aux notes, alors ils ont préféré « Sylva Ebelle », et c’est resté. C’est artistique comme nom, et ça me va bien avec mon milieu.

Qui est Sylva Ebelle aujourd’hui, ou plutôt, qu’est-il devenu ?

Je n’aime pas trop parler de moi, je préfère parler de mon métier, celui que j’ai choisi, qui est la communication et le management évènementiel et culturel. C’est vrai que j’ai quelques fois été producteur, mais je préfère de loin garder ma casquette de communicateur et de manager.

En parlant de management, pourriez-vous nous parler d’ISANGO…, des raisons de votre divorce ?

Je dois dire qu’ISANGO reste la fierté de ma vie. C’est l’une de mes plus grandes réussites dans ma vie professionnelle, même s’il va falloir encore engranger d’autres victoires par la suite, elles porteront toutes la coloration d’ISANGO. Je savais que j’avais un talent et ISANGO m’a permis de le montrer, de présenter mon expertise au monde entier. Je pense que je devrais ici ériger un panthéon à un grand homme, à tout Seigneur tout honneur…, Arnold BWELE, qui crée ISANGO en Allemagne, en 2004. Il a cru en un jeune camerounais que je suis, qui n’avait forcement pas de passé qui pouvait parler de lui, mais qui avait une hargne, une envie de donner le meilleur de lui-même dans ce qu’il a choisi comme passion. C’est comme ça que je fais mon bonhomme de chemin avec ISANGO, jusqu’à son installation au Cameroun en 2009. Et je peux me targuer d’être le précurseur du label ISANGO au Cameroun. Je suis fier de dire qu’en moins de deux ans, ISANGO est passé de l’ombre à la lumière. Mais comme dans la vie, l’homme a des projets, des perspectives, je ne suis pas de ceux qui se contentent de leurs victoires, j’ai envie d’aller toujours plus loin. A un moment donné, j’ai estimé que j’avais donné le meilleur de moi-même à ISANGO, et qu’il était temps pour moi de passer à d’autres défis. Je voulais…, ça il faut le dire au public, affronter ces défis avec ISANGO, mais malheureusement dans une entreprise, c’est la politique générale qui compte, et non la direction ou la vision d’un individu. C’est ainsi que je pars d’ISANGO. Mais je continu à dire qu’ISANGO est ma famille, une partie de ma vie.

Mais avant que vous ne vous en alliez de là, plusieurs artistes y sont passés, notamment le rappeur Valsero, qu’en est-il aujourd’hui ?

Déjà avant Valsero, tout commence à l’international, et le premier camerounais à profiter des bienfaits d’ISANGO, c’est Richard BONA. Depuis 2004, ISANGO s’est positionné dans le monde comme le « seul » label africain tenu par des camerounais, capable de produire à l’international des spectacles et des évènements de qualité qui répondent aux normes. Et c’est ainsi qu’avec Richard BONA, c’était un succès énorme à chaque fois. Si vous voulez, on attribue souvent le succès d’ISANGO à Richard BONA, parce qu’il disait lui-même : « là, vous m’avez convaincu, et si vous m’avez convaincu, c’est que vous êtes bons ». Il n’y a pas eu que Richard BONA, d’autres artistes de renoms ont bénéficié de l’expertise et du consulting de ISANGO: Noël KWABI, Aveline AVA, Blick Bassy, Vivianne Etienne, Charlotte DIPANDA… Donc, Isango a fait son chemin, et le groupe de rap le plus puissant d’Allemagne « Lopango Ya Banka » est une fabrication de ISANGO. Ce qui fait qu’avec ISANGO, Valsero a été au Cameroun ce que Richard Bona a été en Allemagne. Nous avons voulu, avec une nouvelle génération, apporter des nouvelles idées, et je pense que nous avons atteint notre objectif. Valsero a profité de toute l’expertise d’ISANGO, et le mérite revient au métier qui en a gagné. Je suis très fier de savoir qu’un artiste avant de sortir un album, ou qu’un évènementiel ne produise un spectacle, sait ce que veut dire un « Release Press ». On a arrêté de confondre le release press à un press-book. Quand je suis arrivé au Cameroun, j’ai remarqué qu’à chaque événement, on présentait un press-book. Je profite de votre tribune pour faire encore la différence, pour éviter à certains de faire l’amalgame. Le press-book est produit à la fin d’un événement, parce qu’il rend compte de l’aura, de l’impact médiatique qu’un événement a eu. Il est donc composé de coupures de presse, de tout ce que les journalistes ont dit dessus, alors qu’un release press est fait en amont d’un évènement, pour annoncer cet évènement et là-dedans, on retrouve toutes les informations relatives à l’événement à venir. Et je suis très content de constater que les artistes commencent à s’exercer à avoir des release press, je suis d’autant plus ému que je sens qu’un travail de fond est en train de se faire.

Aujourd’hui, c’est une nouvelle phase qu’embrasse votre carrière professionnelle, vous êtes Directeur Général du Douala Bercy, ça fait quoi d’amorcer cette nouvelle démarche ?

Beuh, je suis dans ma logique, je ne considère pas que j’ai pris une étoile de plus, je considère que je continu à remplir ma mission, celle de servir la culture. J’avais  personnellement envie de donner un peu plus. A ISANGO, je donnais suffisamment, mais pas comme il se devait. A Douala Bercy, je donne un peu plus, parce que j’ai l’occasion de passer de l’autre côté de ce que je faisais à ISANGO où je passais le temps à conseiller les gens, à les aider, ici je contrôle les spectacles, je conceptualise, je réalise un certain nombre de projets. Donc pour moi, Douala Bercy qui est incontestablement, le seul espace polyvalent de production culturelle appartenant au secteur privé dans notre pays aujourd’hui, pour cela, cette salle doit vivre et faire vivre la culture. Je pense que c’est à juste titre que le Conseil d’Administration du Groupe « Joss Invest » qui a Douala Bercy, a jeté son dévolu sur la modeste personne que je suis, et je suis prêt à donner véritablement le meilleur de moi-même, et c’est dans cette optique que j’essaye de positionner désormais Douala Bercy dans le créneau de la projection régulière du cinéma aussi et bien d’autres projets qui vous seront présentés au fur et à mesure.

Avant d’en arriver aux perspectives, ça fait combien de temps que vous occupez le poste de Directeur Général de Douala Bercy, qu’en est-il du bilan depuis votre arrivée ?

Je me sépare d’ISANGO, le 02 Aout 2011, et je signe le contrat avec Douala Bercy le 09 Aout 2011. Depuis cette date j’y suis Directeur Général et mon cahier de charge est clair, il faut relifter l’image de la maison, il faut innover, il faut permettre à tous les camerounais d’avoir accès à Douala Bercy, entant que spectateur, en tant que propriétaire d’évènement, en tant que client, en tant que producteur… Il faut sortir de la tête de monsieur tout le monde, l’idée selon laquelle Douala Bercy est une salle hyper VIP, réservée à une élite. Et lui donner véritablement la place qu’elle mérite, celle de l’espace multiculturel et polyvalent dans la capitale économique. Le bilan que je fais de moi-même, je pense qu’il est trop tôt pour le faire, je laisserai le soin aux observateurs de dresser un bilan. Ce que je dis, c’est que toute mon équipe, qui est très jeune d’ailleurs, avec une moyenne d’âge de 21ans, très dynamique qui devra sans doute encore s’expérimenter, sommes fiers de savoir que nous sommes très bien entourés. Je suis certes, le Directeur Général, mais il y’a un collège de

conseillers qui est composé d’éminentes personnalités culturelles de ce pays, qui me permettent de tenir bon, et de respecter mon cahier de charges. Moi, la véritable victoire que je peux m’attribuer aujourd’hui, et que j’attribue aussi à toute l’équipe, qui travaille avec moi à Douala Bercy, c’est que nous avons réussi à partir depuis Décembre à sortir du calendrier de Douala Bercy, deux jours de la semaine, le Mercredi et le Dimanche, exclusivement réservés à la projection cinématographique avec le concept « Come Back Cinéma ». Ce concept a pour mission de réveiller et de redorer le blason du cinéma camerounais. D’abord parce que la part belle sera faite aux productions camerounaises. Ensuite, amener les camerounais à renouer avec les salles de cinéma et enfin, permettre à notre belle ville Douala de vivre son cinéma et avoir au moins une salle pour entretenir ce rêve. Le concept « Come Back Cinéma » est lancé depuis le 24 Décembre, la deuxième diffusion a eu lieu le 1er Janvier 2012. Et cela se répétera tous les Mercredis et Dimanches. Ce que je vais ajouter, c’est que les jeunes camerounais et moi particulièrement avons la chance que des messieurs comme Joseph SIEWE, promoteur de Douala Bercy et PCA du groupe Joss Invest, prennent de telles initiatives. C’est fabuleux de savoir qu’il y’a des hommes qui aiment ce pays, et qui donnent la possibilité aux jeunes d’aimer le pays d’avantage. Parce que quand j’entre au Douala Bercy, je trouve les normes, à quelques exceptions près, d’une véritable salle de spectacle. L’approvisionnement en logistique, que nous faisons tous les jours, témoigne de la politique et de la direction que nous voulons prendre. J’invite tous les jeunes camerounais à travailler, beaucoup travailler, afin d’être le meilleur dans le domaine qu’on a choisi. C’est dommage, parce que la jeunesse camerounaise aujourd’hui, nous avons plongé dans la paresse et la tricherie, et nous nous plaignons beaucoup, nous n’arrêtons pas de nous demander qu’est ce qu’on fait pour nous ? Mais jamais nous ne nous demandons qu’est-ce que nous faisons pour le pays ? Pourtant, l’important serait de se demander intérieurement, qu’est-ce que je fais dans mon environnement immédiat, pour impulser le changement ? Et c’est dans cette dynamique, que mon équipe et moi nous nous sommes mis à Douala Bercy, nous n’avons pas attendu que l’Etat matérialise ce projet de complexe culturel, pour amener les jeunes à varier leurs divertissements. Aujourd’hui, nous sommes tous obligés d’aller dans les débits de boissons, dans une ville comme Douala, obligés d’aller suivre des championnats de vacances… parce que nous n’avons pas un autre espace de divertissement. Et Dieu seul sait, quelle place occupe le cinéma dans l’espace de divertissement d’une ville. Au même titre que nous réclamons des routes à la CUD, une salle de cinéma est aussi un droit. Dans aucune ville au monde, on ne peut penser vivre sans salle de cinéma. D’aucun vont croire que Douala Bercy a laissé tomber ses autres orientations, je dirais que non, quand on a une salle multidimensionnelle, polyvalente, pour un complexe culturel comme Douala Bercy, il faut que chaque échantillon de la culture s’y retrouve.

Une initiative à louer certainement, celle de ressusciter le cinéma à travers le Come Back Cinéma, qu’en sera-t-il du reste de la jeunesse dans d’autres villes du pays, il n’y a pas qu’à Douala qu’on a fermé les salles…

Il faut dire que le projet Come Back Cinéma est piloté en ce moment avec la bénédiction institutionnelle du Ministère des Arts et de la Culture. Et dans les différentes séances de travail que nous avons eu dans les couloirs du Ministère, avec les responsables, cette question a été posée sur la table…, Comment ramener le cinéma vers l’ensemble des régions du Cameroun ? Mais il faut bien commencer quelque part, et le Ministère peut compter avec Douala Bercy en ce qui concerne la ville de Douala. Donc au niveau du Ministère, il y a un réel travail de fond qui est en train d’être fait, pour ramener ces espaces culturels dans chaque ville du Cameroun. Nous n’allons donc pas nous substituer en Ministère des Arts et de la Culture, nous essayons juste d’apporter notre pierre à l’édification de la culture et nous le faisons à la limite de l’espace que nous contrôlons.

Et que faites-vous à votre niveau pour assurer une interconnexion avec d’autres organisateursdes villes voisines ?

Nous, à notre niveau, nous rassurons tous les camerounais, que nous nous approvisionnons en films, nous avons des visas de ces films, donc si jamais Douala Bercy à travers Come Back Cinéma n’arrive pas dans une région, et que cette région a un espace capable d’accueillir des projections cinématographiques, nous avons une banque de données et sommes à même, et prêts à collaborer avec les diffuseurs des autres villes. Et, je sais, qu’à l’issue des différentes séances de travail avec le Ministère, beaucoup de choses se feront et le cinéma en sortira grandit.

D’autres surprises arriveront certainement pour l’année 2012 qui frappe à la porte ?

Bien sûr, parce que Douala Bercy assume son statut d’ « unique » salle de spectacles, privée dans la ville de Douala, et dans le pays. Et nous avons l’obligation de rendre au public, l’information. C’est dans cette optique que Douala Bercy est entrain de concocter le « Douala Bercy Presse Club ». C’est-à-dire un collectif de journalistes, d’animateurs, de relayeurs d’informations, répertoriés et regroupés dans un fichier électronique, qui seront informés en temps et en heure du calendrier événementiel du Douala Bercy. Les membres de ce presse club qui auront leurs cartes qui leurs permettront de couvrir des événements à temps opportun à Douala Bercy, se retrouveront une fois par mois, pour discuter des améliorations à apporter dans tel ou tel autre domaine de la culture, ou alors de remettre sur la table, quelques ratés de certains événements. Donc c’est l’autre innovation, le Douala BERCY Presse Club verra le jour dans les prochains jours, je pense que le communiqué de lancement de la diffusion cinématographique est déjà rendu public. C’est un appel que je lance à tous les journalistes, tous animateurs, tous les communicateurs de prendre attache avec la Direction du Douala Bercy, afin de rentrer en possession de leur Badge. Et de laisser les coordonnées, par lesquelles nous pourrons les acheminer, toutes les informations possibles.

Le message est passé. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bon séjour à Yaoundé, il est vrai que vous êtes là pour les démarches professionnelles relatives à votre travail ?

Merci, surtout c’est Douala Bercy qui remercie toute l’équipe de culturebene.com, aujourd’hui, au-delà des lauriers que vous donnez à Douala Bercy, je pense que nous devons véritablement saluer le travail de titans, de professionnels de votre équipe, mais aussi et surtout la contribution, la révolution que culturebene opère aujourd’hui dans la toile. Il est vrai, nous avons connu les mêmes promoteurs de culturebene.com sur un autre front, qui était plus spécifique, qui avait une seule coloration, nous sommes fiers de les retrouver aujourd’hui, dans une posture qui a une vision plus globale, traitant des sujets avec beaucoup plus de profondeur.

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