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VIVA RIVA !, de DJO Tunda Wa Munga Du fric, du sexe et du sang

De ce pays sorti d’une longue guerre fratricide et grand producteur de l’or noir, le jeune RIVA brave les eaux étendues et tumultueuses vers l’embouchure du fleuve Congo afin de convoyer une importance cargaison de fûts d’essence au très célèbre marché des produits provenant principalement de l’Angola dénommé "MARIANO". Cette opération qui devra rapporter de gros sous en Dollars américains, est entachée de tricheries, de vols et va entrainer des aventures rocambolesques.

Le réalisateur DJO Tunda wa Munga crée dans sa mise en scène des sensations émotives. Il capitalise la maxime "bien mal acquis ne profite jamais". D’autant plus qu’avec l’argent, RIVA, le personnage principal, embarque son ami J.M. dans une vie des tourments.
Il s’est embrouillé avec lui-même et avec ses parents. Il fréquente l’univers de Mère Mado et les boîtes de nuit où NORA "la femme aux cheveux rouges" trouble son nombril. Malgré les dangers que représente cette liaison voulue, il tient à prouver être à la hauteur de son rival AZOR connu comme un bandit. Même la remarque "l’argent est comme un poison, il te tue toujours" ne l’impressionne guère.

D’un côté, cette insouciance d’un jeune parvenu et suffisant qui montre quand même une humanité envers un enfant de rue, de l’autre l’intrusion des Angolais tenant coûte que coûte à récupérer la marchandise ou la contre- valeur en argent. Profitant de la corruption qui gangrène surtout la police, l’armée et même l’Eglise, les Angolais veulent mettre la main sur RIVA, avec la complicité agissante de la Commandante.

Le film VIVA RIVA ! devient alors une interrogation sur les liens évidents survenant à travers l’argent dérobé qui brulent les doigts. Pour s’en débarrasser, on a recours à la bassesse. Le sexe, l’ambiance, le matabiche distribué à tout va pour se faire appeler BOSS et l’arrogance envahissent l’homme.

Pour exprimer ces éléments, Djo Munga a opéré un casting judicieux avec les acteurs qui parlent en lingala, la langue de Kinshasa et de la musique de la RD Congo. On sent le mélange de races avec NORA la belle fille éduquée qui ose rappeler l’histoire avec son bijou de la NUBIE. Un parler différent est de Géo, le sanguinaire angolais ; chef de gang toujours habillé avec classe et en blanc mais un être sans pardon. La majeure partie des acteurs sont issues du théâtre congolais habitués aux jeux sur les planches ; le résultats sur ce film vaut la chandelle. Les jeux sont plus naturels.

En faisant attention au déroulement du film, on observe que DJO Munga fait appel à la musique congolaise moderne. Les chansons de FRANCO : "MARIO"- les récriminations d’une femme contre le jeune homme qu’elle entretient, de Jean GOUBALD : "bombe anatomique" -l’admiration du corps harmonieux de la femme aimée, de Werrason : "techno malewa"-l’exaltation du fessier des jeunes filles (sima ekoli=le derrière a grandi), et les autres chansons d’un certain MBAU qui chante pour la rue et les fêtes entrainant les moins jeunes à des positions provocatrices. Toutes ces chansons mettent la femme en avant plan et interpellent quant à des actions érotiques jouées.

Autrefois, dans une de ses chansons, PAPA Wemba avait exalté les SHÉGUÉS (enfants de rue) à minimiser la chance : "shégués, chance éloko pamba" ("la chance c’est rien", en linguala).Dans son film, DJO Munga fait intervenir un enfant, ANTO, vendeur ambulant de cigarettes et autres babioles qui s’est attaché à RIVA et tirant de temps à temps quelques billets de dollars pour des services de renseignements rendus. Alors que ANTO avait dit à RIVA "BOSS, moi aussi je vais monter mon affaire pour devenir riche", voilà qu’au final, au moment où tout est consommé pour tous les acteurs en jeu, l’argent des transactions de l’essence lui tend les bras.

Le film "VIVA RIVA" a été présenté en 2010 en avant première à Kinshasa avec l’arrivée de l’actrice Sandrine Bonnaire pour des séances d’échanges d’expérience. La sortie du film en salles a lieu à Bruxelles depuis le 7 septembre et à Kinshasa à l’Institut français/la Halle de la Gombe du 21 au 30 Septembre 2011 pendant 24 séances payantes.

Source : africine.org

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