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Ali Diallo « Je trouve que le niveau du rap camerounais est élevé »

Salut Ali et merci de nous accorder cette interview. Quelle sont tes impressions après ta participation à cette 5ème édition du festival Couleurs Urbaines ?
Ali Diallo :
 Merci à kamerhiphop. Je m’appelle Ali Diallo, Directeur du festival Ouaga hip Hop et je suis content d’être à Yaoundé pour les Couleurs Urbaines. J’ai eu l’occasion de voir pas mal de groupe, des groupes confirmés et des découvertes, je trouve que le niveau du rap camerounais est élevé. Par contre ce que je trouve dommage c’est le fait que beaucoup de groupes utilisent des beats américains alors qu’il y’a une musique camerounaise qu’ils peuvent fusionner avec le hip hop et donner une autre couleur à leurs sonorités. Tout à l’heure on en a discuté lors de l’atelier d’échange que j’ai eu avec les artistes et je pense quelque part qu’ils ont compris qu’il était important d’utiliser leur langue, leur culture pour apporter une autre couleur au hip hop. Cependant, s’ils s’obstinent à copier le hip hop français ou américain je crois que c’est à tord car ses deux hip hop sont entrain de s’épuiser et d’ici quelques années ils viendront en Afrique pour chercher d’autres couleurs.
En fin, au niveau de l’organisation je trouve que l’équipe est vraiment géniale car chacun sait ce qu’il a à faire.  Par exemple, Bilik je lui tire mon chapeau, c’est un bon régisseur et un bon présentateur. Malgré le peu de moyen vous arriver à assurer cette 5ème édition et je pense qu’il faut juste encore un peu de temps et je suis sûre que ça va décoller vraiment.
 
En octobre prochain aura lieu le festival Ouaga Hip Hop au Burkina Faso, peux tu nous présenter l’édition 2011 de ton festival ?
Ouaga hip hip 2011 se tiendra du 10 au 15 octobre. Nous n’avons pas encore totalement la programmation mais je peux déjà dire que nous aurons probablement Daara J et Nix du Sénégal, Didbi Dobo du Bénin, un groupe nigérien et d’autres artistes qui viendront de la sous région. Nous aurons aussi un plateau découverte pour les groupes qui n’ont pas encore d’album ou qui ont un album mais n’ont pas encore atteint une notoriété leur permettant de passer à ce festival. C’est une occasion que nous leur donnons, de rencontrer  des directeurs de festivals qui seront présents, la presse internationale et d’éventuels producteurs qui pourront peut être les produire.
Comparer aux éditions passées, cette édition dispose de très peu de budget parce que de plus en plus nous avons une grosse réduction de budget. On a moins de 50% du budget normal ce qui nous oblige à supprimer tout ce qui est formation, rencontres professionnelles et résidences  pour laisser juste les concerts. Nous accueillerons également deux compagnies françaises de danse hip hop et elles donneront un spectacle de danse. Nous avons aussi une collaboration avec la mairie de St Priesse en France, qui fera venir sept jeunes danseuses qui viendront avec un spectacle de 15 minutes  se joindre à sept danseurs burkinabé qui présenteront aussi un spectacle de 15 minutes. Par la suite, les quatorze danseurs feront une création commune qui aboutira à un spectacle commun de près d’une heure de temps.
Par ailleurs, nous sommes à la recherche d’un autre espace pour quitter un peu les espaces où nous avons l’habitude de travailler (CCF, Maison du Peuple…) pour investir un espace où nous pourrons faire une espèce de foire comme vous le faites ici à Yaoundé. Ce concept je l’ai vu dans certains festivals et je crois c’est une autre façon de drainer plus de monde, ce qui peut permettre au hip hop de conquérir d’autre public et de se maintenir.
 
Quelles sont les perspectives pour Ouaga Hip Hop ?
Nous pensons sérieusement à  dédier chaque édition du festival à un pays. On pourra une année par exemple mettre le Cameroun à l’honneur et autre année le Gabon. Cela permettra aux artistes de pouvoir mieux échanger, ils viendront en nombre qu’il faut afin de pouvoir mieux monter la culture urbaine de chaque pays. Au lieu que ça soit un groupe par pays on aura plutôt une guest star et des groupe du pays à l’honneur. Je crois qu’on commencera par le Cameroun car il y’a des liens forts avec vous à présent.
 
Quel meilleur souvenir gardes-tu de ton séjour au Cameroun ?
Franchement, avant d’arriver je connaissais juste quelques personnes telles que Tony Mefe ou  Hans Mbong. Mais je me suis fait pleins d’amis depuis que je suis là, des gens très ouverts et je me suis senti chez moi. J’ai d’ailleurs rencontré un des membres du groupe Zangalewa, c’est un honneur pour moi de rencontrer des baobabs  comme ça car la chanson waka waka m’a beaucoup marquer et j’ai d’ailleurs fait des photos avec lui. Je me sens bien à Yaoundé, Douala et ça me donne envie de revenir. J’espère en tout cas que l’année prochaine je ferai tout mon possible pour revenir et apporter mon soutient au festival Couleurs Urbaines.
 
Un mot à propos du site ?
Chapeau pour votre site internet. Je suis tombé dessus par hasard et depuis lors j’y vais très souvent lorsque  j’ai besoin d’une bio ou d’une information sur des artistes d’Afrique Centrale. Chez nous on n’a pas un site comme ça pour développer notre musique et je pense que vous faites beaucoup pour le hip hop camerounais et surtout le hip hop de la sous région.

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