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Habib du Bled : « L’objectif c’est d’unir autant d’artistes autour du projet kamer boss…»

Tu es l’initiateur d’un concept qui regroupe autour de lui un grand nombre d’artistes issus en partie du milieu urbain ; Nous parlons du « Kamer Boss », qui aujourd’hui entame son quatrième saut. A quand remonte déjà la première version ?

On va dire que la toute première sortie de Kamer Boss remonte à près d’un an déjà, elle a regroupé une quinzaine d’artistes de la scène urbaine de Yaoundé. La prod est signée SHY FX et nous avons enregistré dans le studio Smooth Sound de Dj Roméo.

D’où part l’idée ?

Tout est parti du remix du titre Paname Boss de La Fouine, alors il nous est venu de faire un son d’unité pour rassembler les artistes autour d’une même pensée, d’un même projet, afin de mieux grandir le mouvement hip hop qui aujourd’hui se retrouve un peu orphelin. Beaucoup diront sans doute que c’est un plagiat de Paname Boss, mais tenez-vous tranquilles, Kamer Boss n’a jamais été un remix de Paname Boss. C’est un concept original avec des sons faits maison par des beats makers locaux, sur lesquels posent des artistes camerounais. Pour brosser en quelque sorte un petit bilan, disons que la version 1 a regroupé près de 15 artistes, la version 2 en a regroupé 17, et 13 pour la version 3. Depuis la première version, nous avons vu défiler des gens comme Izmo, Zasta, Ivee, Kreezry, Bercy, Prince KT, MH, Venum (Version 1), Toopy Negger, 1.9.8.5, Lord Merlin, Teddy Doherty, Tox Kravist, Neo Vocal (V 2), Prosby, Mastah Suprême, Xzafrane, Aliena etc (V3).

C’est quoi le but ?

L’objectif c’est d’unir autant d’artiste autour de ce projet afin de ne faire qu’un, et permettre au Cameroun d’être « Boss » sur la scène hip hop sous régionale et pourquoi pas continentale.

« Autant d’artiste », est-ce à dire qu’il n’y a pas de critère de sélection ? Tout le monde peut chanter à Kamer Boss ?

Bien sûr qu’il y en a, c’est vrai que je suis l’initiateur mais c’est pas toujours moi qui gère cet aspect des choses, il y a une direction artistique. Déjà je tenais à préciser que depuis son amorce, Kamer Boss va de studio en studio et ce sont les proprios de ces studios qui s’occupent de la sélection artistique selon leur feeling. Sinon, dès que les sons sont disponibles, j’ai quand-même un avis à donner aussi, puis le comité d’écoute se réuni également afin de valider le projet, donc c’est pas moi qui chapeaute tout depuis la base. Vous savez, l’un des objectifs c’est aussi de faire participer le maximum d’acteurs  autour du concept : Artistes, Djs, Beats makers, graffistes, danseurs (pour des spectacles), réalisateurs de vidéos, bref, toute la scène urbaine camerounaise doit être UNE autour de ce projet afin de mieux valoriser notre potentiel en la matière, et nous rendre plus compétitifs sur la scène internationale. Nulle part vous ne verrez l’individualisme porter toute une nation, c’est ensemble qu’on pourra mieux s’exprimer. On voit d’ailleurs l’exemple du Nigéria avec leurs multiples collaborations, pourquoi chez nous les gens pensent toujours qu’il vaut mieux réussir seul, et une fois qu’ils ont réussi, ils ne veulent pas tendre la main aux autres. Moi j’aurais pu continuer à produire mes projets en solo, mais j’ai compris l’importance de se mettre ensemble, alors j’apporte ma pierre à l’édifice. Nous sommes là pour construire ensemble, c’est ça l’esprit Kamer Boss, et à long terme nous aboutir à des spectacles et aux plates formes d’échanges entre artistes, où des connexions peuvent se créer, où le hip hop peut revivre. Parce que le problème aujourd’hui est que les artistes (hip hop surtout) collaborent moins, et quand ils ont un succès ils ne le partagent pas pour le bien du mouvement. Des artistes qui avancent seuls, sans faire avancer le mouvement. Il est temps que le mouvement avance et pour qu’il avance, on se doit d’être « UN ». Et là tout le monde pourra en tirer profit ; que les artistes ne pensent pas qu’en étant égoïstes, ils mettront plus de temps dans le game.

Justement, on se demandait bien où sont passés les noms qui aujourd’hui occupent une certaine place dans le mouvement ? On va peut-être citer un Stanley Enow…

(Rires) Il n’y a pas que Stanley Enow qu’on pourrait citer ; il y a Duc-Z, ou encore Franky P, bref disons que tous ces artistes dont vous faites allusion ont été contactés. Et pour être honnête, en ce qui concerne Franky P il s’agit d’un problème managérial. Pour Duc-Z, il s’agit d’un problème de sorti d’album, alors étant sur le point de sortir son propre projet, nous a-t-on dit, il ne pourrait participer sur un autre. Quant à Stanley Enow, c’est un problème de procédure, c’était à la limite très compliqué. Nous avons contacté le concerné plusieurs fois, lui en retour nous a envoyé une centaine de mails dans lesquels il nous demandait sans cesse de « bien » lui expliquer le projet, un truc dans ce genre… Bref, je pense que c’est un peu décevant, parce qu’à mon humble avis, un concept pareil tout le monde devrait se sentir concerné. Mais malgré tout, nous avons des gens connus qui ont tenu à accompagner à l’instar d’Andy qui est un mec positif que je salue au passage. J’en profite aussi pour saluer tous les autres artistes qui depuis le début croient au projet. Ces derniers ont compris où on allait, vraiment merci du fond du cœur. Sinon, nous restons ouverts ; si d’autres artistes et pourquoi pas ceux qui ont dit non jusqu’ici se ravisent, nous les attendons pour une modeste contribution de leur part, par ce que le but n’est pas toujours de poser leur voix, mais pourquoi pas être des « parrains » du projet…

Comment est-ce que le projet est conçu ? Est-ce sur une série de singles ?

Vous savez c’est un projet, et qui dit projet implique plusieurs ensembles. La priorité pour le moment c’est de produire autant de sons possibles et rassembler le maximum de personnes autour du projet, pareil pour les vidéogrammes. Là nous préparons la sortie de la 4ème version pour le 5 Juin 2014.

Qu’est-ce qui particularise les différentes versions ?

Chaque version a ceci de différent que malgré qu’elle soit portée sur la musique urbaine essentiellement, c’est pas les mêmes tendances qu’on remarquera. Par exemple vous y retrouverez du Krunk, du hardcore, rnb, rap, etc… On parcoure l’ensemble des styles urbains.

Les trois premières versions ont été réalisées à Yaoundé, mais la quatrième version sera accueillie à Douala le 5 juin prochain, peut-on en savoir plus ?

Tout a été pratiquement fait : L’enregistrement s’est fait chez Bill Nyamè à Believe Records, avec pratiquement une quinzaine d’artistes. Il faut dire que Bill est un personnage très connu dans le milieu et c’est aussi un rassembleur, on se souvient de la compilation « L’envers du décor » qu’il avait sorti, autour de laquelle il avait réuni un nombre impressionnant d’artistes de divers horizons. Je précise que l’instrumental est signé Obidy Style par le studio Crazy Records. Les noms qui me reviennent à l’instant, ayant participé au projet de Douala : Sir Nostra, Les Clés Son Of God, Lord Eriko, Obidy Style, Bony Banks, Lady Tiya, Lirycal Bays, Holocost (Mister B et Colonel Perfect), Hobskur, Bouder, BTC, Aaron Jackson, j’en oublie mais c’est la crème de la crème.

Et après Douala, quelles sont les prochaines villes ?

Disons que nous resterons à Douala pour trois autres versions encore ; vous savez Douala regorge de talents incalculables, et je doute fort qu’en quelques versions on puisse couvrir la ville. Déjà j’annonce des artistes comme Franco, Edel Koula, Sissongho Mc’s, Métissage, ils sont nombreux. Mais on fera le tour du pays ; déjà avec Ebah Essogue le président du festival Woïla, nous avons des collaborations. Il pourra faire passer des artistes du côté du Nord. Pareil pour le Sud-Ouest où on est en connexion avec Samy Cool. Bref on avance petit à petit vue que nos moyens sont limités, nous ne comptons que sur nous-mêmes pour l’instant. Je pense que si nous avons les partenaires qui nous appuient, pas forcément en termes d’argent, mais plutôt en apportant leur contribution comme culturebene le fait déjà, nous irons plus loin et plus vite.

Comment entrer en possession des produits Kamer Boss ?

Déjà nous avons des T-shirts Kamer Boss qui coûtent 3500 frs en contactant mon partenaire de Street Wear ANOFEL qui répond au  96 41 24 49 Là nous pensons aussi à produire des casquettes dont les revenus serviront à financer le projet. Pour entrer en contact avec l’équipe Kamer Boss, appeler au 99 37 64 56 ou écrire à l’adresse habibdubled@yahoo.fr  sur facebook c’est Kamer Boss.

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