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Annie Anzouer : « je suis encore très inspirée, je continuerai à sortir des albums…»

Annie Anzouer est de retour ; la Sexy Momy traine dans sa valise son nouvel album de 16 titres, Transition. Elle revient également sur quelques anecdotes, notamment ses plus beaux souvenirs. Annie Anzouer enregistrait-elle ses meilleurs tubes en tenue d’Eve ? Lisez plutôt.

C’est votre grand retour sur le marché discographique ; Transition, votre nouvel album est effectif, et il porte 16 titres… On peut dire que vous restez très inspirée !

Justement, je suis encore très inspirée, et tant que je le serai, je continuerai à sortir des albums. Attention, je ne dis pas qu’au cas contraire j’arrêterai tout ; même s’il arrive que je ne sois plus inspirée, d’autres personnes pourront m’écrire des chansons, et je les chanterai volontiers.

Pour l’instant nous en sommes à la TRANSITION de votre carrière. Racontez-nous l’histoire…

Transition c’est mon nouveau bébé musical ; ce titre m’est venu d’une personne que je ne saurai reconnaitre si jamais je la croisais sur mon chemin. Lors d’une soirée, cette dernière s’est avancée vers moi, et a demandé à savoir comment est-ce que je gérais la transition entre la montée technologique qui envahie le monde musical, et les réalités que nous avons connu par le passé ? Car aujourd’hui on peut ne pas avoir une belle voix mais avec un ordinateur tout est réglé. Donc sans qu’elle ne s’en rende compte, elle venait de me glisser le titre de mon album que je préparais d’ailleurs déjà. Voilà tout.

Vous chantez en plusieurs langues dans ce nouveau projet… Quelle serait la raison ?

Ce n’est que normal ; vous savez, je suis polyglotte et jusqu’ici je souhaite même encore apprendre beaucoup de langue. A une certaine époque, je me suis rendue compte que j’avais une certaine facilité de retenir des mots puis de parler par la suite les langues qui n’étaient forcément pas de ma région d’origine…

Sans vous couper, vous parlez combien de langues aujourd’hui ?

Pour ce qui est des langues locales, plusieurs : Ngoumba, Bassa, Eton, Ewondo, Bulu, le reste je ne parle que moyennement.

Et comment y êtes-vous parvenu ?

Disons que j’ai beaucoup voyagé ; je pars de Lolodorf où je suis née pour Eséka où mon grand-père était Sous-préfet. J’y ai appris le Bassa. Par la suite j’ai rejoins Yaoundé, et le voisinage harmonieux, a facilité mon apprentissage d’autres langues car chaque voisine me parlait sa langue et je captais très vite (rires). Plus tard nous nous sommes installés à Nkomkana où résidaient beaucoup de Bamiléké et il y avait une maman, Mme Po’o, qui tous les matins me saluait : « Hamga ka’a »… C’est comme ça qu’elle s’est mise à m’apprendre le dialecte. Pareil quand j’ai commencé mes voyages hors du pays, je me souviens de mon premier déplacement au Togo, je demandais toujours que l’on me traduise que signifiait tel ou tel mot. Bref, voilà comment j’apprenais plusieurs langues, sans même m’en rendre compte, et aujourd’hui j’en fais bon usage dans mes chansons. Dieu merci, je parviens à toucher un plus large public encore. Pour moi les langues sont une richesse.

Pour revenir à votre voix, que beaucoup trouvent très sensuelle et berçante, il se dit que son secret résiderait sur le fait que lors de vos enregistrements, vous travailliez toute nue. Est-ce vrai ?

(Rires) Je vais être honnête envers vous, c’est arrivé une seule fois. Cela remonte à une époque où je préparais mon album à la maison de la Radio, pour ceux qui s’en souviennent, les studios d’enregistrement étaient au-dessus, mais la cabine d’enregistrement était isolée au sous-sol… Je mettais donc ma voix sur le titre « L’Amour existe ». Alors à un moment, je ne me sentais plus à l’aise, j’avais même l’impression d’étouffer, et pour me libérer, j’ai dû ôter tous les vêtements de mon corps et je me suis complètement mise nue…

Il n’y avait personne d’autre ?

Je me souviens que c’est feu Tom Yom’s qui jouait au clavier et c’est lui qui dirigeait l’enregistrement. Moi par contre j’étais toute seule dans la cabine d’enregistrement, et c’est quand je finis de chanter, et qu’on me demande de remonter, alors j’ai dit Non ! Parce que j’étais en train de me rhabiller (rires).

Et en à ce moment, trouviez-vous avoir mieux chanté nue, que lorsque vous étiez encombrée d’habits ?

Je n’en sais trop rien ; il ne faut pas déranger l’artiste hein. Ce sont des choses qu’on ne saurait expliquer.

D’accord, on poursuit.

(Rires)

Sinon, c’était quel album exactement ?

C’était le deuxième album avec le groupe ZANGALEWA.

TRANSITION a été enregistré où ?

Je l’ai enregistré à ANZOUER Studio, mon home studio que j’ai mis en place depuis deux ans et que j’améliore petit à petit, dès que j’entre en possession d’un peu de moyen. Je profite alors de mes voyages en étranger, pour acheter du matériel, et ma destination favorite pour le faire c’est le Canada. Vous savez, la musique c’est mon travail, et je ne saurais plaisanter avec ; voilà pourquoi j’y investis, et plus tard je pourrai tendre la main au plus jeunes, d’ailleurs je le fais déjà.

Les deux collaborations principales dans cet album attirent notre attention ; dites-nous en plus.

Je commencerai par celle avec Djess Panebo, le titre Joyeux anniversaire ; disons que j’avais déjà bouclé l’album mais un jour il est venu avec la bande et me la fait écouter. J’ai compris qu’il souhaitait que je lui tende la main, mais il ne savait trop comment s’y prendre. Et c’est vrai que lors de nos discutions précédentes, il me rappelait toujours que j’aidais beaucoup de gens, mais que lui il n’avait jamais eu la chance de travailler avec moi, etc. Sinon, je travaille aussi avec des jeunes qui font dans du hip hop en l’occurrence Eden. Alors on l’a fait, finalement. Et avec Kareyce Fotso, la chanson est née de mon humilité. Il se pourrait que cette dernière m’ait accosté un jour dans les rues de Yaoundé, puis on avait fait le tour de la ville et je l’avais très bien traité, cela remonte à 20 ans aujourd’hui. A l’époque j’étais son idole, pour reprendre ses propos et j’avais été d’une grande gentillesse. Vous vous rendez-compte ? 20 ans après, elle me rappelle ce moment, nous étions alors à un festival à Shanghaï. De retour au Cameroun, un jour elle m’invite au restaurant et me propose qu’on fasse un duo, j’ai immédiatement accepté. Puis elle me dit : « Tiens, d’ailleurs tu es la femme des Bandjounais » ; je lui ai rétorqué que Non, je ne le suis plus, et à elle de me dire : « Pie Kung’ho ». J’ai gardé ce mot à l’esprit, et il se trouve que mon chauffeur est bandjounais, alors je lui ai demandé ce que ce mot voulait signifier. Il me répondit : « Nous t’aimons ». Alors je l’ai choisit comme titre de notre collaboration dans mon album.

Ça a été un choix volontaire de ne pas inviter d’artiste issu de votre génération, dans ce projet ?

Ils n’ont pas besoin de moi ; ce sont les jeunes qui ont besoin de moi.

On se souvient du titre Musoloki, une reprise d’Ekambi Brillant, qui vous a valu le surnom La Sirène de Kribi. Que vous rappelle cette époque ?

Oh, je me souviens que mon producteur à l’époque m’avait apporté une cassette de slows et m’avait proposé d’en interpréter un. Je n’en ai écouté que deux ou trois, mais seul Musoloki m’avait plu. Je dirais que cette chanson m’a porté bonheur car dans quasiment tous les établissements, les jeunes filles l’interprétaient…

Et des millions de demandes en mariages pleuvaient également de votre côté…

(Rires) Euh…

Nous avons compris Annie, poursuivez.

Bah, j’ai joué dans des salles combles, et même devant des présidents notamment Robert Mugabé, Obiang Nguéma… J’en garde très bon souvenir.

Vous êtes une aînées dans la musique et votre avis compte désormais ; c’est une nouvelle génération qui a pris d’assaut l’espace musical et beaucoup ne se retrouvent plus dans les thèmes, tant ils sont exempts d’éthique et de moralité. Est-ce votre avis ?

Je trouve également dommage ces thèmes dans certaines chansons aujourd’hui ; c’est pas le Cameroun ça, c’est une triste réalité. On devrait proposer au public quelque chose de plus sain. J’ai parcouru un certain nombre de pays et curieusement, je n’ai vu nulle part ce qui se fait ici. Le Cameroun c’est un cas unique.

On va sortir avec votre nouveau surnom qui certainement attisera beaucoup de curiosité : La Sexy Momy.

Ah ça… (Rires) Pour tout vous dire, c’est lors d’une prestation à Buéa, je devais porter une petite jupe, bref j’étais habillée « jeune » (rires) ; dès que j’ai foulé la scène, je n’entendais plus que des « Wouaaaaao Wouaaaaaaaa Wouuuuuuaaaa Annie Anzouer you are so sexy, you are our Sexy Momy ». C’est de là que je tiens cette appelation, que je ne boude d’ailleurs pas.

 

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