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Visley Oyié : « L’animation radio à Yaoundé a baissé en qualité »

Il nous livre une fois de plus son analyse ; Visley Oyié, animateur radio (Magic Fm) et présentateur télé (Vision 4), nous parle de culture. Entre Buzz (Pama Pala de Mani Bella), la constance du groupe X-Maleya, la répartition spéciale di 02 septembre dernier et la chute libre des animateurs de la capitale politique, voici le point de vue son point de vue.

La culture au Cameroun se maintient malgré tout

Beaucoup, à la question de savoir comment se porte la Culture au pays, ils sont nombreux qui vous répondront : « La culture se porte comme le Cameroun », même si au fond on ne sait pas trop ce que cela veut dire. Sinon que la culture camerounaise, en ce moment, rencontre beaucoup de problèmes. Cependant, au-delà de ces problèmes connus de tous, quelques acteurs et promoteurs culturels se battent à maintenir allumer la flamme dans le milieu, dans l’espoir qu’il y aura un jour une réelle politique culturelle qui permettre à ce milieu de mieux se mouvoir.

Le phénomène Pala Pala dévore le continent

La seule explication qui me vient à l’esprit relativement au phénomène Pala Pala c’est « rigueur, travail et patience », parce qu’il faut reconnaitre que Mani Bella c’est d’abord un single qui, sorti en décembre 2009 peine à prendre. L’explosion est effective pratiquement en fin Février 2014. Et elle a eu le bon reflex d’aller au-delà car une fois qu’on a une reconnaissance nationale, il est tout à fait logique que l’on s’attaque au marché international, ne serait-ce que sur le plan africain, et c’est exactement ce que fait en ce moment Mani Bella qui à mon humble avis est une artiste de talent et qui reste professionnelle dans sa démarche artistique. Ce serait être de mauvaise foi que de le nier. Il y a encore quelques temps on se plaignait du fait que musicalement le Cameroun manquait de représentants au niveau international, malgré ses rythmes populaires comme le Makossa, le Benskin, pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui, c’est une fierté pour nous de constater que le Bikutsi est devenu un rythme qui sur le plan continental, parle.

Le X-Maleya est une fierté pour la jeunesse camerounaise

Ils l’ont fait ; c’était très ambitieux et même très audacieux de leur part, mais ils l’ont fait. Le X-Maleya c’est la fierté de la jeunesse camerounaise, c’est la fierté de toute une génération qui s’est battue et a su attendre le bon moment ; aujourd’hui ils récoltent ce qu’ils ont longtemps semé, les fruits des efforts sont là, parce qu’en amont il y a eu un travail sérieux qui s’était fait. Aujourd’hui, aller en plus de ça se produire à l’Olympia, c’est un rêve réalisé, moi je préfère dire que c’est un pas de marquer car il reste beaucoup à faire quoique pas mal de choses aient été faites. La salle était comble et il n’y avait pas que des camerounais. Nous avons vu les images, nous sommes allés les accueillir à l’aéroport, et nous sommes en mesure de confirmer qu’effectivement le Cameroun vient d’écrire une nouvelle page de son histoire, musicalement parlant. Une histoire qui ne doit pas s’arrêter, mais qui doit continuer à s’écrire, pas seulement avec le X-Maleya, mais avec tous ces jeunes qui ont du potentiel, qui ont de l’envie.

Quid de la Répartition Spéciale du 02 Septembre 2014

Une chose est sûre, le Cameroun a sa propre démarche, sa propre politique culturelle surtout en matière de répartition, parce qu’en réalité, il n’est pas du ressort du MINAC de procéder aux répartitions ; mais fort du constat amer de la situation qui prévaut depuis un certain temps dans le milieu, le MINAC a pris la responsabilité d’entamé une telle démarche. Sauf que par la suite, après moult investigations dans ce sens, on s’est rendu compte de ce que certains artistes avaient dû comprendre un certain nombre de chose et à travers l’action syndicale, se sont tout simplement retrouvés pour adresser des correspondances au Président de la République. Ce dernier a lui-même à son tour donné des instructions au Premier Ministre, et c’est à partir de là qu’aurait été réfléchie cette fameuse répartition, avec à l’appui une commission spéciale ; malheureusement au sein de cette commission on retrouve « ces » mêmes personnes qui ont longtemps fait partie des sociétés de gestion de droits d’auteurs très critiquées. En avaient-ils qualité ? On a l’impression qu’on ne s’est basé sur aucun critère véritable pour cela. Personnellement je trouve que le terme approprié aurait été : « distribution de l’argent », pour dire à ces artistes qui sont aussi des parents d’élèves, de pouvoir ne serait-ce qu’inscrire ces derniers dans leurs écoles respectives.

Les animateurs radio de Yaoundé ; quel avenir ?

En réalité, tout un chacun sait comment il est arrivé dans ce métier ; je le dis parce qu’avant, faire de la radio, il y avait un certain mythe, un certain rêve. Quand on écoutait du Saint Lazare Amougou, du Ambroise Wally, et bien ça suscitait une certaine envie d’exceller dans ce métier. Mais aujourd’hui, c’est triste de constater qu’il y ait des confrères qui se laissent instrumentalisés. Ils sont nombreux, sous prétexte de détenir un scoop, qui racontent des choses qui n’existent pas sans même avoir vérifié l’information. On veut alors changer des choses, disent-ils, en dénonçant ; sauf que dénoncer c’est bien mais dénoncer avec des preuves c’est encore mieux. Aujourd’hui l’animation radio à Yaoundé se résume à ça, elle a baissé en qualité, en technique en écriture –car les animateurs ne lisent plus, conséquemment ils ne se cultivent plus, alors on observe sans cesse des lacunes à chacune de leurs prises de parole. Mais je garde espoir car il y a une jeunesse qui monte et fait montre de beaucoup de potentialité.

 

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