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Régine Pieri : « Je suis de ceux qui croient à une redécouverte de la musique camerounaise, Originale dans sa forme et son fond.»

Née au Cameroun, l’artiste Régine Pieri vit depuis plus d’une décennie en Corse. Elle fait de la variété: bikutsi, zouk et slow. Son premier album « incertitudes » est dans les bacs depuis 2009, le second est en préparation. Dans cette interview qu’elle nous a accordée, elle parle de ses débuts, de la carrière, du bikutsi….

Bonjour Régine Pieri, merci d’accorder cette interview à culturebene.com. En quelques mots peux-tu te présenter à nos internautes ?

Bonjour culturebene.com, je vous remercie de l’intérêt que vous accordez à ma musique. Je suis Régine Pieri, camerounaise d’origine, mariée et vivant en Corse avec ma famille. Mais je garde un lien très étroit avec mes origines et ma culture. Je ne suis pas nouvelle dans le monde de la musique, j’ai déjà une certaine expérience et je continue à faire mes petits pas. Ils peuvent être lents mais sûrs.

Comment es-tu arrivée dans la musique ? Parle-moi de tes débuts…

Tout à fait par hasard, ma sœur est allée faire un casting pour l’émission Délire sur la CRTV et elle s’est fait huer parce qu’elle avait quelques kilos en trop. Ils l’ont même surnommée « Michelin » quand elle était venue me le dire chez nous, elle était en larmes. J’ai décidé d’aller faire ce casting juste pour une petite revanche. Puis on m’a proposé de poser la voix dans l’album des lésés de la capitale qui était en préparation.

Tu dis dans ta biographie je te cite « Après la naissance de notre petit dernier en 2004, l’envie de sortir un album devenait de plus en plus grandissante chez moi… » C’est véritablement à cette période que tu t’es dit : « je fais de la musique mon métier » ?

J’y pensais déjà depuis pas mal d’années, j’ai enregistré deux maquettes au Cameroun. La première en 1997 et la deuxième en 2000 avant de rejoindre mon homme en Corse. En 2004, je commençais sérieusement à me dire qu’il était temps que je le sorte et je dois préciser que ma sœur ne me lâchait pas, elle m’a énormément encouragé.

Toujours dans ta biographie, tu as parlé d’un évènement qui t’a marqué à vie, Ta sœur ainée avait été traitée de « Michelin » lors d’un casting de l’émission délire. Tu as écrit, je te cite encore « Dans les années 90 pour participer à l’émission Délire, il fallait passer un casting, Ma sœur aînée y était allée et s’était faite huer tout simplement par ce qu’elle avait quelques kilos en trop, ils l’ont même surnommée « Michelin ». Ayant été mise au courant de la honte qu’avait subie ma sœur je décidai d’aller faire ce casting, non pas pour passer à l’émission mais simplement pour la venger… » Cet évènement a-t-il eu un effet sur ta carrière ? Qu’est devenue cette sœur qui voulait se lancer dans la musique ?

Ma sœur je l’avais toujours connue forte, avec un mental très fort, à l’époque, elle était ceinture marron en karaté. Je ne la savais pas si complexée par son poids, de la voir en larmes pour une histoire de corpulence m’a fait beaucoup de la peine. Sans hésitation je répondrai toujours OUI, c’est grâce à cet évènement que je chante. Yvette (le prénom de sa sœur)  à elle chante actuellement dans une chorale à Yaoundé.

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Cela fait plus de 10 ans que tu vis loin de la terre de tes ancêtres, artistiquement ça se passe comment pour toi ? Quand on sait que tu fais de la musique bantoue et tropicale et tu habites la Corse…

Faire de la musique camerounaise et vivre en Corse me pose un réel problème et me demande une organisation un peu rigoureuse parce que d’une part, je dois m’occuper de la famille que j’ai en Corse et en même temps, aller au Cameroun pour vivre en communion avec mon peuple et mes fans. Une artiste, ça doit se faire connaître et je crois le premier où je devrais être connue, c’est mon pays. Raison pour laquelle j’ai opté pour de fréquentes visites de travail au pays. J’entends par là, travail pour sortir de nouveaux tubes, studio, contact avec le peuple…

Ton premier album qui s’intitule « Incertitudes » sort en 2009, 5 ans après ton envie de sortir un album. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Avoir attendu 5 ans, je dirai non. Ces 5 ans s’inscrivent dans le cadre du travail. Dans la bonne musique, il faut des textes cohérents, il faut parfois les faire corriger par des personnes plus avisées, les 5 années représentent aussi le temps de discernement, il faut être convaincue qu’on apporte quelque chose à la société en chantant. Dans le cas contraire, vaudrait mieux ne rien dire. Les 5ans m’ont permis de construire quelque chose et plus le temps passait, plus j’étais convaincue et encouragée à porter cet œuvre à son accomplissement. « Mieux vaut tard que jamais » et j’en suis fière aujourd’hui.

Pourquoi « Incertitudes » ? Quelle est la thématique abordée ? Quels sont les rythmes qu’on y trouve ?

Incertitudes parce que le thème développé dans ce titre concerne les principaux acteurs de la vie de couple, il peut arriver que la monotonie s’installe après quelques années dans la vie de couple, on peut avoir envie d’aller voir ailleurs. Coups de fils, sorties de l’un ou de l’autre commencent à être soupçonnés, on se demande si l’amour est toujours le même? On retrouve l’expression de cette incertitude dans les phrases: si tu ne m’aimes plus amour viens me le dire, tu me le dois bien ne me laisses pas dans l’incertitude, t’es l’amour de ma vie ma raison de vivre sans toi je ne suis rien. A la fin de la chanson, on retrouve la femme incertaine des sentiments de son mari mais malgré tout lui réaffirme son amour: « Mema dzing nnom wom ooo madzing nyé ooo… » on y trouve également des zouks et un slow

La rumeur dit que tu serais en train de préparer un second album, peux-tu nous parler en exclusivité de ce nouveau bébé ?

Je suis effectivement entrain de travailler sur mon deuxième album qui aura 8 titres et qui affrontera divers thèmes: l’amour, le respect des beaux parents, la fidélité dans le couple…l’école de la vie est une interpellation, mieux une convocation de mes frères et sœurs pour une transformation lente soit-elle mais profondément positive de notre pays.

Quel regard portes-tu aujourd’hui sur le bikutsi quand on sait que beaucoup d’artistes fondent leur succès sur des paroles obscènes…

Le regard que je porte sur le bikutsi est ambivalent parce que d’un côté, j’ai connu un bikutsi tel que fait par nos pères dans le domaine et qui reste pour moi un idéal. Il y a ensuite des métamorphoses que nous connaissons jusqu’ici, métamorphose dans la forme et le fond. Forme parce que le bikutsi avait besoin de certains instruments de musique(les guitares…) aujourd’hui l’ordinateur a remplacé ces guitares. Dans le fond, les messages véhiculés aujourd’hui sont très différents de ceux d’autrefois. Je suis de ceux qui croient à une redécouverte de la musique camerounaise, Originale dans sa forme et son fond.

Le 02 septembre dernier, plus de 1200 artistes camerounais sont passés à la caisse lors d’une répartition spéciale. Régine Pieri a touché combien ?

100.000fcfa que je n’ai pas encore touché.

Je te cite trois noms d’artistes ; avec qui aimerais-tu faire un featuring (une collaboration) et pourquoi ?

Lady Ponce

Coco Argentée

Mani Bella

Les trois sont des artistes que je respecte, mais seulement nous n’avons pas  le même style musical, par conséquent, un featuring avec elles serait très difficile. Il serait possible si et seulement si on s’accorderait à l’avance sur les textes. J’ai récemment fait un featuring avec une artiste camerounaise qui correspond à mon style musical pour le titre « Correction ».

Je te cite trois noms et tu me dis ce que tu penses d’eux

Alain Serresse

Christian Nguini

Atango-Atango

Alain Serresse et Christian Nguini sont des personnes tellement calmes, travailleuses, à l’écoute. Toujours là pour booster quand on va mal mais qui ont horreur de la médiocrité, ils sont très chers à mon cœur. Atango-Atango est un grand frère qui m’a permis de faire mes premiers pas en studio.

A Quand remonte ton dernier séjour au Cameroun ?

Au mois de juin, presque 4 mois.

Quelques contacts utiles pour ceux qui souhaitent rentrer en contact avec toi ?

14-00237 99 30 13 10 / 0033624791451. Sur facebook, tapez : Régine Pieri

Ton dernier mot ?

Mon dernier mot est de vous avoir plus souvent, soit par téléphone, internet ou éventuellement sur mes spectacles. Passez le mot à vos confrères des télévisions, presse écrite et radios. Merci à vous.

 

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