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Charlotte Dipanda : « Le public camerounais et moi ne faisons qu’un…»

C’est l’une des plus belles voix de sa génération ; cette ambassadrice de la culture camerounaise a toujours su distiller du bonheur  à travers ses œuvres, et le public de son pays en redemande encore et encore. Massa, son troisième album (après Mispa et Dube Lam) fera une halte dans les villes de Douala et Yaoundé les 10 et 11 Avril prochain, pour une célébration à la hauteur de l’auteure. Elle nous en dit plus.

Charlotte Dipanda prépare une escale dans son pays le Cameroun, est-ce juste pour la présentation de son nouvel album ou aurait-elle des spectacles en vue ? Et pourquoi avoir commencé par l’étranger avant de penser à sa patrie pour cela ?

(Elle éclate de rire) Je m’attendais un peu à ces questions, surtout à la seconde ; disons que mon arrivée au Cameroun c’est surtout pour mes deux spectacles de présentation de mon nouvel album les 10 et 11 Avril prochains respectivement à Douala et à Yaoundé. Pour ce qui est de la seconde question, vous savez à chaque fois que j’ai tenu des conférences de presse, notamment pour mon premier et mon deuxième album, les journalistes m’ont toujours demandé pourquoi je choisissais de les présenter au Cameroun ? Me sentirais-je incapable de le faire en étranger ? ça c’est ce qu’ils me demandaient. Aujourd’hui je constate que c’est l’inverse (rires). Bref, pour mes précédents albums j’étais cette fille qui avait besoin de l’onction de ses parents (le peuple camerounais) pour évoluer ; il était plus qu’important que je sache que chez moi je suis acceptée, comprise et bénie. Aujourd’hui je me sens comme plus forte, l’enfant a grandi, et le public camerounais et moi ne faisons plus qu’un, et vraiment j’en suis très fière, très satisfaite. Donc j’estime qu’on ne saurait m’en vouloir, car je me sens suffisamment prête à présenter mon album à un public français. Je sais déjà qu’au Cameroun les gens me comprennent, ils me soutiennent, ils aiment ce que je fais pour la culture de mon pays. Et c’est un réel challenge pour moi que de venir au Cameroun « après la Cigale ».

Votre précédent album était inscrit sous le signe de la maturité ; celui-ci serait plus sur le partage. Alors quels artistes africains y retrouve-t-on ? Et que peut retenir de cet album, le mélomane Lambda ?

Disons que dans Dube Lam, mon précédent album, je prenais véritablement conscience de la richesse de la culture de mon pays. Vous savez, je voudrais me positionner comme cette chanteuse qui s’ouvre à d’autres styles. Donc je suis ce pont musical, qui lie plusieurs cultures. J’ai pu jouer au Brésil avec le percussionnistes Zé Luis Nascimiento, je joue également avec Hervé Samb du Sénégal, j’étais même au Mali avec un guitariste de ce côté là et voilà, pour vous dire que ma musique parle à tout le monde et c’est cette richesse que je prône. Donc pour prévenir que mon quatrième album sera très universel, car je pars du Cameroun pour m’ouvrir au monde, sans toutefois dissiper le charme de nos colorations locales.

Pourquoi Massa ? Ensuite, dans le titre Elle n’a pas vu, qui ne voit pas qui ?

Massa c’est cette expression camerounaise comme pour s’adresser à quelqu’un. Ici j’interpelle chacun de nous afin qu’il se sente concerné dans le développement de notre patrie. Elle n’a pas vu c’est une chanson qui me tient à cœur, je m’y sens très concernée, car c’est une dédicace à ces mères qui sont parties très tôt et dont les enfants n’ont plus l’occasion de partager ni de leur faire voir ce qu’ils sont devenus.

Et pour ce qui est des thématiques ?

Bien sûr que j’aborde le quotidien, comme toujours d’ailleurs. Je prends pour exemple un titre comme Laka Mba, qui veut dire Pardonnes-moi ; vous savez, nul ne saurait dire qu’il n’ait jamais été confronté à une situation où il a dû demander pardon pour effacer ses erreurs… Il s’agit plus d’humilité, d’humanisme, l’amour et le respect du prochain. Je prendrai également le titre Na Bia Tè qui parle de la prostitution et de ses revers ; là la concernée fond dans le regret. Vraiment sans me positionner en donneuse de leçon, j’invite juste certaines femmes à se tourner vers le Seigneur qui a dépêché son unique fils pour le pardon de nos péchés ; alors rien n’est perdu. Il y a aussi LENA qui est une chanson travaillée avec la collaboration de Fernando Andrade, l’ex arrangeur de Cesaria Evora, c’est un hommage à la femme du Sahel.

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