Musique

Mwadjo Maka… Si jamais tu ne m’aimes pas

Une silhouette svelte, une peau ébène, un beau crâne chauve renfermant toute la sublimité et le charme de l’Afrique profonde, anoblissant son regard perçant de sirène ; Mwadjo Maka est alors issue de l’Océan, précisément de Kribi (département de l’Océan, région du Sud). Des racines qu’elle porte en elle malgré l’éloignement, et dont elle revendique l’appartenance d’une fermeté rare, le ton doux pour maintenir une bribe de flou sur les nombreuses frustrations et jalousies qu’elle dut essuyer à une époque de sa vie. Si jamais tu ne m’aimes pas… Titre de son tout premier album qu’elle nous présente, une sorte de thérapie  à laquelle cette ondine longtemps restée hors de l’eau, nous convie avec beaucoup de tendresse.

L’Afrique, elle l’a toujours gardé en elle, à plus forte raison son Kribi natal ; en français comme en Batanga (sa langue maternelle), Mwadjo Maka se laisse aller.  Cinq titres –malheureusement très peu pour elle-, nous dévoilent la « petite » Mwadjo dans les années ’60, involontairement plongée dans une France pas très tendre avec les hommes de couleurs. Obligée de se recroqueviller dans son cocon familial, son seul abri, d’où son éternelle envie de renouer « un jour » avec ses semblables : « Si jamais tu ne m’aimes pas, c’est pas grave… ma famille est là », rétorquera-t-elle à tous, confiante que son Afrique à elle, et son Cameroun, l’attendront toujours. L’heure était venue pour elle de conter ces expériences  lointaines mais plus que vivantes (son premier titre écrit date d’une quarantaine d’années), à ses frères qui lui auront terriblement manqué. L’auteure-compositeur et interprète va pourtant prendre son temps (son projet musical n’arrive qu’en 2015), sans doute a-t-elle pris le soin de ne rien oublier… Cet ex mannequin optera pour une formule assez authentique, s’inspirant de ses idoles : Manu Dibango, Eko Roosvelt, Miriam Makeba, Ekambi Brillant, et surtout Fela Kuti. Le tout sous un cocktail de rythmes dont l’essence se résume entre Afro, pop, jazzy, blues et world.

Combattante, elle tient ce caractère de son père (ex pugiliste), un autre aspect que l’on retiendra de cet album, outre les ressentiments relatifs aux pseudos moqueries qui n’étaient autres que des jalousies : «  A l’époque où j’étais mannequin, on m’appréciait beaucoup grâce à des atouts tels que ma gencive complètement noire, ma silhouette fine, ma simplicité et mon naturel »…

Une belle orchestration qui aura pris quatre années dans la conception et a connu l’implication des camerounais Kayou  au Saxo, Abena Atangana à la batterie, Samuel Abena aux percussions et Jane Jana dans les choeurs, le nigérian Mambo Stix (ex batteur de Fela Kuti), le congolais Yull Zola aux claviers, ou encore Billy Komg (guitare) et Christophe Sage (clavier). Entièrement concocté en France et d’une extrême qualité, Mwadjo Maka rassure cependant que son prochain acte se fera au Cameroun, pour encore plus de couleurs et d’originalité.

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