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Molare : « Je produis les artistes Marion et Létis Diva du Cameroun… »

Pionnier et fondateur du Coupé Décalé dès les premières notes avec la mythique Jet Set dont il composait l’ossature, Molare pond des tubes à foison comme personne. Tout ce qu’il touche se transforme en or. En digne fils d’Afrique, l’artiste répond à toutes les invitations dès qu’il le peut. Sa venue au Cameroun c’est en la faveur du clip avec Marion (ex-membre du groupe FBI) et il s’acclimate au Cameroun aussi bien que son pays natal. Producteur et musicien de renom, Molare Inter répond à cet entretien tout décontracté. Il sera ce soir à la Sanza Night-Club pour un show exceptionnel.

Bonsoir Molare, bienvenue ! Comment te sens-tu au pays ?

Je me sens bien au pays ! J’ai l’habitude de venir. On est à la 13ème année du Coupé Décalé ; dès la première année on était là. Donc, revenir au Cameroun, c’est toujours un plaisir renouvelé. Comme vous voyez, j’ai beaucoup d’amis ici, à Bafoussam, Limbé, Douala…

Il se trouve que tu as un duo avec le jeune artiste camerounais Marion qui faisait partie du groupe FBI avant. Que penses-tu de lui ?

Je suis venu ici pour qu’on fasse le clip du son qu’on a fait à Abidjan il y’a 7-8 mois. Et j’étais en tournée. Ça fait 3 mois que j’ai quitté Abidjan entre autres. Il est l’ami d’un arrangeur que j’ai lancé, Landry Tanon qui a fait le morceau « Tu es fou elle est folle ». Et donc, quand il est venu à Abidjan, il a essayé de me rencontrer et on a parlé dans le cadre du projet de son album, j’ai apprécié l’homme, l’être humain d’abord et après voir les capacités. Il faut que la personne ait une éducation, qu’il soit poli et qu’il sache que pour évoluer il faut travailler. Pour l’instant, je n’ai pas à me plaindre mais j’attends de comment il va se comporter face au succès qu’il va avoir du titre qu’on a fait. Quelle est son aptitude à gérer ça quand ça va passer sur les chaines internationales. Sur la personne, je n’ai rien à dire. Mais c’est mon petit… C’est quelqu’un qui travaille, qui a envie d’évoluer. Donc, on est dans la logique du travail.

Un aperçu de la thématique du son ?

Ouais, c’est sur le concept ‘Pozey’ ! Landry Tanon qui a fait la musique, il me l’a emmené. J’ai écouté l’instru, la musique m’a plu ; et il fallait que je lui donne des conseils et même d’ambiancer aussi. Et donc j’ai posé au studio, j’ai ramené les voix et ils ont été très contents. Quand on a commencé le projet, ils étaient un groupe. Et, il se trouve pour des problèmes de groupe, et on a essayé de faire une conciliation et les tensions sont évidentes et réelles ! Et celui que je connais c’est Marion et l’autre, je ne connais rien ! Je ne peux rien dire dessus. En tant qu’aîné, je leur ai quand même demandé de se parler. Dans la vie, les hommes se séparent mais il faut que ça reste dans de bons termes. Ils ont vécu des choses ensemble et aujourd’hui c’est le titre de Marion et on va essayer de bosser et je connais la capacité de l’artiste, c’est important !

Un show à la Sanza ce jeudi 07 mai, que promets-tu à toutes les personnes qui seront présentes ?

Euh pas grand-chose ! Je suis comme ça. Je suis devenue un vieux chanteur maintenant, ça fait 13 ans que je fais ça ! De toute façon, j’ai la chance d’être parmi les artistes qui chaque fois qu’ils ont sortis quelque chose, ça a fonctionné. Donc c’est une bénédiction ! Moi, je donne ce que je peux. Là je suis arrivé pour le clip avec Marion mais on a commencé à faire des repérages pour tourner un second clip de mon album. Etant donné que la Sanza, le propriétaire Monsieur Honoré c’est un ami, j’ai décidé de faire un truc pour dire que la Sanza est là. C’est une place forte… On se soutient. Donc ce que je peux lui apporter ce soir, peut lui apporter quelque chose. Donc, c’est du positif pour tous les deux. C’est la famille. Donc, aujourd’hui c’est un show familial. J’étais là l’été passé, on a fait deux, trois jours ici et dans le cadre du clip, des danseuses devaient venir et on a récupéré des gens sur place. Ça ne sert à rien de venir et on dit les artistes étrangers viennent prendre l’argent ici et ils s’en vont… (rires) Mais j’ai pris des enfants du pays pour travailler et ça se passe très bien. Même si je suis un peu dur avec eux, c’est comme ça le travail. Il ne faut pas qu’on croit que tu es une star au hasard alors que ça demande beaucoup de travail et de professionnalisme. Il faut être exigeant avec les jeunes quand tu es entrain de faire les master class, de les former ; il faut prendre chaque minute au sérieux.

Le rapport entre Molaré et les autres chanteurs du Coupé Décalé ; et les artistes ivoiriens ?

Les chanteurs Coupé Décalé, il y’en n’a pas un qui m’appelle véritablement Molare. Ils m’appellent tous, « le vieux » ! C’est nous qui avons emmené avec Feu Douk Saga mon frère, Lino Versace, Boro Sangui, etc. Et ce sont mes petits aujourd’hui, quand il y’a un problème, c’est moi qu’on appelle pour régler dans ce domaine. Ce qui fait que je représente un peu au niveau de l’Etat, de tout ce qui est institution. C’est connu. On s’entraide, ce sont mes petits. C’est normal. Et je suis le lien avec les autres ainés Alpha Blondy, Tiken Jah, et les leaders du moment Magic System… En tout cas, je n’ai pas de problèmes avec un artiste depuis que j’ai commencé ma carrière ; que ce soient les artistes camerounais, ivoiriens, etc. Je suis un homme simple et humble. Je rigole beaucoup et je cause beaucoup.

Est-ce que M Prod va produire un musicien camerounais ?

M Prod va bientôt produire un musicien camerounais Marion, j’attends la sortie et ce qu’il fera du succès qu’il aura car ça peut te monter à la tête et te détourner de beaucoup de choses. S’il chante Pozey, il faut qu’il soit respectueux de ses aînés et c’est ça qui est important. Dans la musique, on progresse comme ça. Maintenant, il y’a Letis Diva qui m’a approché et vous voyez son clip qui passe sur Trace et vous verrez en bas, c’est écrit M Prod ! On s’est rencontré à Paris et je lui ai donné la liberté de faire la musique qu’elle veut parce que quand je produis, je n’aime pas  trop guider. Je vais lui donner la liberté de faire une musique avec des arrangeurs qu’elle veut, comme elle le sentait, comme elle le voulait. Mes équipes et moi, allons essayer de travailler autre chose pour la développer. Pour faire progresser notre culture africaine. Je ne la prends pas parce que je veux qu’elle fasse du Coupé Décalé mais pas non plus du copier-coller… Et son clip a commencé à être diffusé lundi !  C’est bon. On va voir comment ça évolue au niveau du public. Elle est déjà à 12 ou 15 000 vues sur YouTube. L’équipe est en place mais ce n’est pas une gestion facile parce que c’est international. On a fait notre part dans la musique. Je suis quelqu’un qui a été combattu quand je lançais le Coupé Décalé dans mon pays et qu’on voulait que l’Afrique connaisse… Il faut donner la main aux jeunes. Il y’a une manière de faire de la production qui est très simple ; les CD sont piratés, etc. Je donne en même temps un conseil aux producteurs d’ici. Tu peux te lier à un artiste pour un ou deux ans, tu produis tout ce qu’il fait ! Tu lui fais les grands clips… Pour la 1ère année, la personne te donne 50% des cachets générés… Tu peux retrouver ta production comme ça. Ils ont peur maintenant parce qu’ils ne peuvent pas rentabiliser l’argent dans les CD. Maintenant on fait des contrats qu’on a montés par rapport à la réalité de l’Afrique. La 2ème année on prend 30% et la 3ème, c’est 20%. L’artiste se retrouve, et nous aussi on se retrouve dans nos frais. On est entrain de faire pour Marion et Mani Bella, on était ensemble pour la Coupe d’Afrique, il y’a des choses qui se préparent. On me disait récemment que J Martins ne fait que des featurings avec des gens. Moi, je lance mes titres mais j’ai beaucoup de collaborations qui vont sortir ces derniers temps. Des morceaux qui ont été faits sur des contrats. Et donc, il faut toujours programmé dans ton marketing. La musique, ce n’est pas que faire la musique et tu la sors comme ça !  C’est une programmation et il faut que tu t’entendes avec les gens qui font les sorties et tout ça. On ne me voit pas vraiment entrain de faire des collaborations avec d’autres artistes parce qu’il y’a des jeunes qui sont entrain de pousser et qui viennent aussi avec leur titres.

Il parait que Molare aime beaucoup les go hein ?

Mais attends mon frère tu veux que j’aime les hommes ?! (rires). Oui j’aime les go’ bien !

Mais tu es apparemment marié !

Non je ne suis plus marié, j’ai des enfants avec la mère de mes enfants et on est de très bons amis. Elle rentre de Thaïlande là avec les enfants. Nous sommes divorcés ! Mais j’ai toujours aimé les femmes, bien sûr !

Et ton mot de fin ?

Je remercie mes fans camerounais et africains aussi. Et vous, de m’avoir tendu votre micro, j’espère que vous allez aider mes artistes ici sur le plan local ; comme ça quand vous aurez besoin de moi ici, je serai là (rires). Il faut qu’il y’ait un échange et qu’on soit solidaire… Que le Cameroun demeure en paix parce que c’est tout ce qu’on peut demander à un pays, quelque soient les choses qui arrivent. On sait ce qu’on a vécu chez nous et je continuerai à faire tout ce que je sais faire comme musique et j’espère que ça va plaire aux gens.

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