Sur la route du MASA 2016 : Le king est là ! Sultan Oshimihn

La scène est la tribune préférée de ce charismatique tribun qui sait si bien embarquer le public dans son univers. L’essentiel du nouveau spectacle de l’artiste s’appuie sur le répertoire de son album à venir « Nayabingui », qui, après The Brith of Fire et Black Queen, marque l’évolution de sa musique et un tournant radicale dans le positionnement de l’artiste qui aspire désormais à une carrière davantage tournée hors des frontières nationales.

Tantôt aromatisée de bikutsi ou d’assiko, mais toujours assise sur les fondements du Reggae originel, la musique de Sultan Oshimihn est une improbable rencontre musicale entre la Jamaïque qu’il le nourrit spirituellement et les rythmes de son Afrique dont il fustige le comportement de sa classe politique.

Né en 1978 à kribi dans le Sud du Cameroun. Assongmony Mvele dit Sultan Oshimihn, s’oriente vers la musique dès l’âge de douze ans en arpentant les mouvements rap naissants de son époque. Celui qui se fait alors appeler Bazor veut très vite faire la diﬀérence et sortir du lot des rappeurs de sa génération. Il s’imprègne de l’idéologie rastafari, change de nom et de registre musical en se consacrant essentiellement au Reggae et au Ragga. Il aﬀûte ses armes au sein du Zomloa Familia, l’un des premiers Label hip hop camerounais. Véritable vivier regroupant les plus talentueux rappeurs du début des années 1990, Zomloa Familia a permis à Sultan Oshimihn de mieux préparer l’aventure solo.

C’est en 2006, avec la sortie de son premier album intitulé « The Birth of ﬁre », que le public camerounais découvre la grande furie. Le titre « Quelle Ecole » extrait de cet album, une sulfureuse diatribe contre un système éducatif défaillant au Cameroun, remporte un franc succès auprès du public jeune, qui le scande comme un hymne. Idole des élèves et des étudiants, Sultan Oshimihn et son discours enﬂammé contre les prévaricateurs au pouvoir et le néocolonialisme enchaîne les petites et les grandes scènes nationales avec en soutien musical, un Dj.

Les récompenses et la scène internationale arrivent à partir de 2006. La vidéo du titre « Blow » extrait de son premier album reçoit en 2006 le prix du meilleur vidéogramme au « Canal d’Or », la plus grande cérémonie de récompenses du cameroun organisée par la chaîne de télévision Canal2 International. En 2007 Sultan Oshimihn est consacré meilleur artiste Reggae/Ragga et son album « The Birth of ﬁre » reçoit le prix du meilleur album dans la même catégorie. Fort de ce succès, le jeune artiste qui enﬂamme déjà les stades du pays dans sa formule « Sound system » commence à rêver d’une carrière internationale. Il se rapproche du groupe Macase avec lequel il monte son premier spectacle live. Un choix très payant. Avec Macase en soutien, Sultan Oshimihn devient une tête d’aﬃche incontournable de tous les grands événements musicaux du Cameroun. C’est donc sans surprise qu’on le retrouve sur la grande scène du festival Gabao de Libreville en 2008 et 2009.

Trop engagé pour certain, Sultan Oshimihn ne trouvera pas une maison de disque pour son second album « Black Queen » qui est pourtant une ode à la femme. Entièrement ﬁnancé par l’artiste, l’album qui paraît en 2010 peinent à trouver un écho à la dimension de l’œuvre, faute de promotion. Si les scènes se font plus rare, les sollicitations de collaboration se multiplient tant et si bien que l’artiste ﬁni par se doter d’un home-studio et s’enferme chez lui pour pouvoir anticiper sur la demande et peauﬁner son troisième album.

De cette quarantaine volontaire sortiront de l’imaginaire de Sultan Oshimihn des œuvres puissantes et matures que l’artiste décide d’intégrer dans un album entièrement conçu dans la perspective d’une carrière internationale qu’il souhaite plus dense.