LifeStyleMode

Rasta Power

Des podiums aux tapis rouges, les dreadlocks s’affichent de toutes les couleurs et décoiffent les idées reçues.

Dread is not dead ! La chevelure tentaculaire fait l’unanimité chez les VIP, version shampouinée et ­bohème chic, bien sûr. Ainsi, le 16 septembre, Marc Jacobs créait l’événement – et la controverse – à New York, lors de son défilé printemps-été 2016-2017, en parant ses créatures de dreadlocks aux couleurs du temps : guimauve, violet, fauve… Problème : la plupart des top models étaient blanches. Les persifleuses accusèrent le créateur d’appropriation culturelle. « Je ne vois pas les couleurs de la peau ou les races. Je vois des gens, a répondu Marc Jacobs sur Instagram. Je suis ­désolé de lire que tant de personnes sont fermées d’esprit… L’amour est la réponse. » ­Rihanna, elle, en rêvait. Elle arbore la crinière léonine version XXL pour les ­besoins du film « Ocean’s Eight ». Willow Smith, Justin Bieber, Lady Gaga…  le ­décoiffé-entremêlé-crêpé a ses adeptes, mais beaucoup en igno­rent le sens.

Déjà présentes dans l’Egypte ­ancienne à travers les représentations des membres des ­familles royales, arborées par les Celtes, ornement ­capillaire des ­Massaïs, réservées aux personnes de foi en Inde, les dread­locks ont traversé les siècles et les civilisations. Elles expriment la force spirituelle et physique, la fierté ethni­que. Il faudra ­attendre les ­années 1940 et le développement de la culture rastafari pour que se popularise cette folie capillaire. Les rastas, qui comparent l’exil des Hébreux en Babylone à la ­situation des descendants d’esclaves vivant en ­Jamaïque, laissent pousser leurs cheveux comme l’exige la Bible : « Aucune lame ne ­passera sur la tête du juste. » Ils associent alors leur crinière à celle du lion, animal emblématique de l’Ethiopie de Haïlé Sélassié Ier. Les dreadlocks, ces « boucles de ­l’effroi », sont pour eux le moyen de manifester leur opposition au ­système capitaliste. Et Dieu créa Bob ­Marley. La planète toute ­entière s’entiche alors du ­reggae et des dreadlocks, symbole d’anticonformisme et de refus de l’oppression, qu’elle soit ­physique ou mentale.
Si tout à coup souffle en vous un vent de rébellion, adieu peigne et brosse. Laissez pousser, ébouriffez avec un ­tee-shirt et patientez. « Mais il faudra un minimum de service d’ordre, prévient ­Joseph, responsable de Capi Locks Center, le temple parisien des dreads. Tout dépend de la nature du cheveu, de sa ­couleur. Le mieux sera de passer par un salon pour ­donner le premier pli. Après, c’est freedom ! » On pourra aussi ­entourer les dreads d’atébas : une décoration avec des fils colorés. Et si on se lasse ? On rase. Seule la coupe peut venir à bout des locks. On vous aura ­prévenu…
Par Anne-Cécile Beaudoin

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page