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Sintat Yves Moïse, l’ébéniste

Contrairement à l’imagerie populaire, l’ébénisterie n’est pas qu’un métier traditionnel et mystérieux, réservé à une élite aux doigts de fée. Sintat Yves Moïse vient encore le nous prouver, alors père de deux enfants et vivant avec sa compagne…

Faire d’une bûche d’arbre un joli meuble pour aménager et mieux décorer nos demeures, c’est le métier tout autant noble qu’a choisit de faire Yves. Entre coupes,  on assemblage, on ponçage et vernissage, l’homme passe alors pour un génie dans un coin de la cité capitale. Nous sommes alors au quartier Essos, juste derrière l’Hôtel de l’Avenir au lieu dit Rue Ecole Annexe (ou école japonaise). L’homme y a implanté son atelier depuis 2008.

Originaire de la Sanaga Maritime de tribu Bassa, Yves trouve très vite intéressant,  varié, et passionnant, le métier d’ébénisterie. Il va suivre une formation pendant un peu plus de 3 ans en sculpture Louis XIV dans un Centre de Formation, avant d’ouvrir son propre atelier au quartier Essos où il est très connu et se fait appeler MBOMA par les intimes.

Spécialisé dans la menuiserie générale Louis XIV, Louis XV, et Louis VI, Yves affirme s’en sortir, mais préfère mettre toutes les chances de son côté pour mieux achalander : « Je ne peux pas toujours attendre les commandes, alors j’expose mes œuvres non seulement pour vendre, mais surtout pour attirer la clientèle et lui proposer d’autres de mes réalisations ».

Vivant avec sa compagne et ses 2 enfants, les difficultés ne sont alors jamais très loin. Outre les petits bobos de santé parfois provoqués par l’inhalation de poussière ou des petites écorchures lors des découpages et ponçages, pour Yves ça irait mieux s’il pouvait trouver un financement pour agrandir son atelier afin qu’il soit dans les normes. Il nous avouera par la suite que n’était ébéniste, il serait rentré au village faire de l’agriculture car les autres activités ne l’arrangent guère.

Il déplore alors la fainéantise des jeunes aujourd’hui, qui ne voudraient pas des métiers qui prennent du temps d’apprentissage. Ce qui selon lui explique qu’il n’est pas d’apprentis dans son atelier. Or, « C’est beau que des jeunes perpétuent ce métier ».

Autres gros problèmes de ce métier, somme toute artisanal, est en effet le prix de vente des meubles. Les ébénistes savent s’adapter ; y en a qui des copies d’ancien et d’autres qui se lancent dans la création de pièces uniques, mais ce n’est jamais du travail à la chaîne, et il peut arriver que des œuvres soient exposées pendant longtemps sans l’ombre d’un client.

La stratégie d’Yves, ruser et bien choisir sa clientèle. Il produit certes une quantité incalculable de tablettes à pensées, de toutes espèces et d’une grande richesse d’invention. Pour lui, le rêve est permis, mieux encore, « Qui ne fait rien, n’a rien ».

Contact: (237) 75 50 45 44

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