Que vous inspire l’opération 100.000 livres ?
Une occasion favorable au retour à la lecture, car comme vous le savez, les jeunes ne lisent plus beaucoup depuis l’avènement du câble et d’Internet. Alors de plus en plus, les livres (qui pourtant ne sauraient être remplacés) ne sont plus tellement pris en compte. Voilà pourquoi il est important de revenir à la lecture malgré tous les autres supports de communication, car en lisant on se cultive, on apprend, tout en s’imprégnant de ce que vit l’auteur du livre. En apprenant ce qui se vit ailleurs, on déclenche en soi une créativité. Le livre ce n’est pas pour les scolaires ou les universitaires, mais pour tous ceux avides de connaissances. Et je crois que l’opération en elle-même est une excellente chose, qui devrait nous encourager dans ce sens.
Que répondez-vous à ceux là qui penseraient qu’il y a autre chose qui se cache derrière cette opération ?
Non, ne voyez pas cela quelque chose d’autre ; ne soyez pas négatifs quand il y a une opération de ce genre, c’est une approche normale, qui aurait pu se faire peut-être il y a longtemps, mais elle se fait aujourd’hui. Une société qui se cultive doit avoir accès à toutes ces sources, surtout que nous sommes bilingues chez nous, nous parlons français et anglais.
Ne trouvez-vous pas que le recul de la lecture chez les jeunes est en partie dû à l’inaccessibilité des livres ou des bibliothèques, au profit d’internet et du câble qui sont à leur portée ?
C’est pourquoi je dis que l’opération en elle-même doit déclencher d’autres opérations au niveau individuel, collectif et national. La lecture est capitale pour les jeunes élèves ; moi quand j’étais élève (au collège moderne de Nkongsamba à l’époque ce n’était pas encore un lycée) nous avions une bibliothèque très fournie et nous y passions la majeure partie de notre temps, car nos enseignants nous apprenaient à lire. Et cette habitude nous l’avons gardé jusqu’à l’université et même quand nous partions en France et là bas vous êtes obligés de lire, que ce soit des ouvrages récents, sur le plan social, économique, culturel ou encore scientifique, c’est très important.
Et si la gratuité des livres (vu le contexte actuel des choses) était la solution ?
Bien sûr, voilà pourquoi cette opération, car ces 110.000 livres serviront à une centaine de bibliothèques scolaires et municipales où les jeunes viendront s’adonner à cœur joie et ce gratuitement. Et ça c’est une bonne chose pour le Cameroun.
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