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Frenzie Tang : « Un bon animateur radio doit être spontané, amusant, mais surtout avoir une bonne culture et avoir une bonne maîtrise de la langue qu’il utilise… »

Il fait partie des meilleurs animateurs radio au Cameroun. Frenzie Tang a officié pendant des nombreuses années à la RTS (Radio Tiemeni Siantou, Ndlr). « C’est la chaine qui m’a donné ma chance » nous dira-t-il. Dans cette interview qu’il nous a accordé, pas mal de sujets ont été évoqués : ses débuts en radio, son boulot à la CNPS, la prolifération des FM dans nos métropoles…

Bonjour Frenzie Tang et merci de répondre aux questions de Culturebene…

Bonjour, C’est moi qui vous remercie.

Le milieu de la communication et du journalisme n’a aucun secret pour vous, comment êtes-vous arrivé dans le métier de la communication ?

J’étais déjà un enfant curieux (beaucoup le sont aussi hein). Plus sérieusement, c’est au club journal du lycée d’Emana à Yaoundé que la passion prend de l’ampleur. Puis, alors que je suis à l’Université de Yaoundé 1, filière Espagnol, je suis Dj dans mes moments libres, pour avoir de l’argent de taxi et des photocopies. Chaque soir, je présente les nouveautés de la disquerie (Beverly Hills compact store, à mvog-mbi, ndlr) et je suis repéré par J. Remy Ngono, qui m’engage avec deux autres jeunes (Emmanuel Géorgie et Terry Kull ancien nom public de Polycarpe Essomba aujourd’hui correspondant de Rfi-, ndlr). Nous sommes en juin 2000 et nous commençons sur la radio Siantou, dès le lendemain…comme dans un rêve.

A l’époque, quels étaient vos modèles dans le journalisme ?

Pascal Pierre de Yaoundé FM 94 et le regretté Gilles Obringer de Rfi.

Quand vous avez débuté à la RTS, il y avait trop de jeunes talentueux comme vous à l’époque, comment la concurrence se vivait-elle?

C’était une dream team et il y avait une saine concurrence, je t’assure. Chacun voulait juste montrer ce qu’il avait dans la voix et dans la tête, les uns poussant les autres à se surpasser.  Car, ce métier ne ment pas. On connaît ou on ne connaît pas, l’auditeur juge. Je me rappelle aussi de J. qui relisait tous nos textes avant le passage à l’antenne. Il y avait beaucoup de rigueur!

D’où vient le surnom « le beau gosse de la radio » ?

Je me suis dit que chacun ayant son slogan, il m’en fallait un de particulier : le bogoss de la radio, comme m’ont surnommé des auditrices. Eh oui, le premier salaire était la reconnaissance des auditeurs et des auditrices.

Après la RTS vous avez déposé vos valises à Afrik 2, pourquoi avez-vous fait ce choix ?

A la base, j’avais commencé au Real Madrid, (la RTS) et je ne devais aller nulle part ailleurs. Seulement, un changement de management intervenu en 2012, m’oblige, estimant avoir été méprisé, à changer d’air, en avril 2012. Je me retrouve 6 mois à Kiss FM, puis l’année 2013 à Cheikh Anta Diop, avant de rejoindre mon frère Polycarpe en 2014 dans la superbe aventure Afrik 2. Un super projet qui a révolutionné la présentation des studios radio au pays et la manière de faire la radio à Yaoundé. Un super voyage de trois ans avec des voix, des idées et des auditeurs et auditrices de charme.

Puis, vous êtes revenu à la RTS, un vrai amour entre vous et la chaine des majors…

Bien-sûr. Cette chaine qui m’a donné ma chance, préparait ses 20 ans d’existence et il y avait comme un goût d’inachevé. J’ai constaté aussi qu’on voulait de moi. Je suis donc revenu pour accompagner la nouvelle génération vers une nouvelle dynamique.

On sait qu’à côté de votre travail d’animateur, vous bossez aussi à la CNPS, est ce facile de concilier les deux ?

Tout est une question d’organisation. Je remplis ma mission d’informer, éduquer et divertir à plein temps. En journée entre 7h30 et 17h, je sensibilise les Camerounais et camerounaises sur l’utilité de la sécurité sociale et entre 18h30 et 20h, on parle de musique, de foot, dans une ambiance de ouf pour faire bouger la bande FM et contribuer à la construction d’un Cameroun meilleur.

Vous avez eu à faire des reportages dans des championnats de vacances (Camp sic Nlongkak, Etoudi…) d’où vient cet amour pour le reportage ?

J’ai joué au foot en minimes (Santos et Fogape, ndlr) et Cefojete en cadets. Et ma génération était très talentueuse. Et pour que quelqu’un en parle, j’ai arrêté, pour raconter leurs émotions, leurs actions, et le public m’a bien accueilli, dans les championnats de vacances et plus tard dans la dream team de la Rts dirigée par Bouba Ngomna, aux côtés des gars forts comme Joseph Valéry Fotso, Boney Philippe ou encore Tabi Clarkson. Il m’arrive encore aujourd’hui de commenter des matches. Un jour, je vous inviterai.

Aujourd’hui quelle lecture faites-vous de la prolifération des FM dans nos grandes métropoles ?

Pas mal comme idée, mais quand c’est trop c’est laid! Surtout qu’on perd de plus en plus en qualité. Le niveau de langue chute drastiquement et les contenus aussi. Il faut donc une régulation, qui va permettre un tri. Il faut aussi accentuer la formation, le recyclage… pour améliorer la qualité. Mais, sachant que beaucoup n’ont pas un salaire, je salue leur amour du métier. C’est pourquoi une meilleure organisation est nécessaire. Je le redis: les entreprises de presse doivent accompagner leurs employés, par des formations. Ça va booster les résultats.

Selon vous, comment reconnaitre un bon animateur radio?

Il doit être spontané, amusant, mais surtout avoir une bonne culture et avoir une bonne maîtrise de la langue qu’il utilise. A côté de l’animateur que je suis, il y’a des formations et journalisme, communication, management, organisations, etc. Ça aide.

Votre top 5 des meilleurs animateurs radio (à Yaoundé et Douala) ?

Yaoundé : 1, ivo partem 2 ludovic Onana, 3 Alain Dexter, 4 Ulrich Takam, 5 Walter Aziati

Douala: 1 Boris Bangteke, 2 Éric Fopoussi 3 Falix Fatue, 4 Cyrille Bojiko, 5 Fidjil

Le 12 Août dernier, une star de la musique africaine nous a quitté, Arafat DJ est décédé, vous animateur radio, quelle image gardez-vous de l’homme ? De l’artiste ?

L’homme était un battant, un jusqu’auboutiste, un leader. L’artiste était quelqu’un d’attirant, même quand on aimait pas sa musique. Il savait faire parler et j’aime ça. L’Afrique a perdu un très grand talent.

Pour des besoins professionnels vous êtes du côté de Douala, alors pouvez-vous nous dévoiler en exclusivité votre prochaine destination radiophonique ?

Je voudrais bien. Mais ce n’est pas encore bouclé. Ce qui est sûr, vous aurez l’exclu.

Quels conseils pouvez-vous prodiguer aux jeunes qui veulent faire dans la communication, le journalisme, le showbiz, l’évènementiel…?

Formation et travail sans répit. Ce n’est qu’ainsi qu’on se bonifie. Croire en sa bonne étoile. Dieu fera le reste!

A une époque on vous appelait « Frenzie Fantomas », D’où vous vient ce surnom ?

Frenzie est un surnom donné par des camarades au lycée, pour dire Frenzy en anglais, et expliquer que je suis comme cet écrin plein de bijoux. Fantômas est une façon de dire Tang Thomas, mon véritable patronyme. Il fallait rendre ça artistique.

Comme certains de vos collègues, vous n’avez jamais été tenté par la télévision ?

Si. Et je travaille sur un projet avec une jeune équipe dynamique. On espère vous faire voir le résultat bientôt. Je suis présentateur de cérémonies, donc je suis habitué à la camera. On travaille, pour que ce soit bien.

 

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