Macase a dévoilé sa Nouvelle Ecriture

Ils ont véritablement enflammé la salle des spectacles de l’Ifc de Yaoundé Vendredi 21 Septembre dernier ; le groupe dont on annonçait à hue et à dia la mort, aura ce soir là déjoué toute extrapolation même les plus acerbes. Tapis dans l’ombre pendant de longs mois aux fins de nous signer un « retour » digne de ce nom, Macase va nous plonger au cœur de l’originalité et de l’authenticité du son, non sans une prestation épique et d’un symbolisme remarquable. Une occasion spéciale qui a suscité la présence d’un public d’exception, notamment un important parterre d’artistes de renom, d’acteurs culturels ou encore d’hommes de médias, curieux de faire la connaissance des nouvelles têtes de l’équipe à Serge Maboma. Si le premier regard nous permet de reconnaitre un autre membre de l’ex Macase Roddy Ekoa (à la battérie), tout le reste n’est que sang neuf : Jules Tawembé (aux claviers), Petit Jean Abanda (aux percussions), Wilfried « Willy » Etoundi (à la guitare), sans oublier les trois charmantes choristes (Nlanga Léonie, Nnanga Clarisse et Merveille Tchambé) baptisés « les 3 vierges ».

Place au spectacle ; les talents de poète et de slameur du sieur Maboma servirons d’entrée, et c’est avec beaucoup de plaisir que nous constaterons à mesure que le show évoluait, l’immuabilité du style originel du groupe « le bantu-groove ». Le capitaine Mabo et les siens vont nous promener à bord de leur navire musical, dans les airs polychromes d’un repertoire riche regorgeant plusieurs rythmes du terroir chantés alors en fufuldé, duala, béti, ou encore en français et anglais. Autre point qui aura attiré notre attention, tous les membres du groupe (à l’exception de Petit Jean Abanda) chantent. Ainsi, Jules Tawembé foncera au piano pour accompagner la ballade romantique de Roddy Ekoa, avant d’interpréter lui-même un de ses titres en hommage aux mères. Les hommes feront même les chœurs des filles, qui le temps d’une chanson, prendrons le devant de la scène nous dévoilant chacune la douceur et la volupté de leur voix. Le groupe ne manquera pas de saluer la mémoire du célèbre bassiste Noel Ekwabi décédé le 18 Avril dernier, et rendra également un hommage au patriarche Manu Dibango sur son titre à succès « Soul Makossa ». Tellement joyeux et surexcité, le leader de Macase « New look » n’en finissait de remercier le public, très nombreux ce soir. La salve d’applaudissement tonifiera le show, et pouvait ressentir les vibrations jusqu’au parking de l’institut, surtout pendant l’exécution des titres Ma yem, Se ke, Madina, Eka Ekomba, Tchelly, Xp, Minlan, Birago, Eding… Il était alors presque difficile d’imaginer que le colosse venait de perdre sa grand-mère, quelques heures seulement avant leur spectacle.

Ce concert inaugural de Yaoundé aura somme toute été à la hauteur de la réputation Macase, et c’est au tour du public de Douala de savourer le grand retour des lauréats du Prix Rfi 2011 le 27 septembre 2012 à l’Institut Français de la ville et celui de Garoua à l’Alliance Franco-camerounaise le 03 novembre 2012.