
Présent aux Ecrans Noirs 2020, le réalisateur et maire de la commune d’Ako dans le nord-ouest du Cameroun, nous parle de « Saving Mbango », son film qui était en compétition.
Pouvez-vous nous faire un résumez du film « Saving Mbango » qui était en compétition aux Ecrans 24ème édition ?
« Saving Mbango » ; c’est une histoire douloureuse et d’ignorance d’une jeune fille nommée Mbango qui vit dans une communauté où elle est rejetée parce qu’on pense qu’elle est une sorcière. Elle a une apparence différente des autres ; pour cela elle est mise en isolation et rejetée par tous. Le deuxième niveau de l’histoire de « Saving Mbango » se situe dans la famille de John. Issu d’une grande famille où il y a trop d’indépendance, de l’ignorance. La famille sait ce qu’il y a à faire, mais refuse de travailler pour gagner leur vie, elle veut dépendre de John qui travaille durement. Voilà dont les deux forces qui sont mis ensemble dans le film. Alors John par curiosité et sympathie est attiré par Mbango, mais fini par tomber amoureux d’elle. L’histoire apparait beaucoup plus ici comme une histoire d’amour, mais c’est l’histoire d’une jeune fille qui souffre de cancer.
« Saving Mbango » est-il un long métrage basé sur la réalité ou une pure fiction ?
C’est vrai que ce n’est pas une histoire basée sur la réalité, Mais les sujets développés dans le film sont basés sur des situations réelles de la vie. Nous avons l’enclavement des communautés africaines ; nous avons les situations où à cause de la superstition de la société ou des villageois, une personne peut mourir pour une simple maladie qui peut être soignée à l’hôpital. « Saving Mbango » c’est peut être une fiction, mais les sujets développés dans le film ont été calqués de la réalité.
Comment est-ce que le repérage et le casting de Saving Mbango ont été faits ?
Je vais répondre à cette question de manière technique. Nous ne pouvons pas choisir un lieu de repérage, ni les personnes à caster dans le film. Tout ceci nous a été imposé par le script, c’est le script qui détermine qui caster, où est ce qu’on doit tourner, quel environnement doit être présenter pour soutenir l’histoire.
En tant que réalisateur est ce que vous avez d’autres projets sur lesquels vous êtes en train de travailler?
Après Saving Mbango, j’ai réalisé un court métrage appelé « Maja » en langue Bakweri. Nous avons fini avec le tournage et il sera diffusé bientôt. Pour les futurs films, j’ai deux projets sur lesquels je suis en train de travailler à savoir « Synopsi » et « Palm oil maried » qui est un scénario en compétition aux Ecrans Noirs (scénario qui a remporté un prix). J’espère qu’avant 2021 j’aurai réalisé au moins un de ces films, Parce que mon nouveau statut de maire ne me permet plus de faire autant de film que j’aimerais.
A propos de votre fonction de maire, comment faites-vous pour combiner les deux fonctions à savoir, maire et réalisateur ?
C’est un défi, mais aussi un test de loyauté. C’est vrai que la fonction de maire c’est beaucoup de défis et d’engagement et naturellement prend beaucoup de mon temps. Mais je suis content du fait que c’est aussi un travail d’équipe. Le maire ne gère pas seul la mairie ; il a des adjoints ; le secrétaire général et tout le staff à qui, il peut déléguer certaines tâches. Par cette explication je te montre juste les possibilités qui me permettent de pouvoir combiné les deux fonctions. Je suis réalisateur, avant de devenir maire je l’étais déjà et je le resterai après la mairie. Je ne pourrais pas abandonner le cinéma pour la mairie, même si j’ai des engagements vis-à-vis de ma municipalité. C’est vrai que mon travail en tant que réalisateur va ralentir qu’avant, mais je ferais des films.
Propos recueillis par Sara Eliane Nématchoua
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