L’icône de la danse Germaine Acogny s’est produite mercredi 18 juillet à l’IFC de Yaoundé

La salle de l’IFC de Yaoundé, comme on s’y attendait un peu, mercredi 18 juillet a véritablement fait son plein, une attraction dont a su faire l’objet la grande sexagénaire au crâne chauve depuis le début du festival Abok I Ngoma.

Panier au bras, la mine décontractée, c’est un peu fortuitement que Germaine Acogny apparait au public, Demandant au passage qui aurait aperçu son shampooing… bien sûr, la danseuse était déjà dans son rôle.

Ainsi donc, entre projection d’image, musique, paroles, chant et quelques pas de danse, Germaine Acogny va ironiser à sa manière l’africain, une sorte de réplique à ceux-là qui parlent de l’Afrique à tort et à travers, non sans mettre de côté des préjugés morbides.

Elle ne lésinera pas sur les plaisanteries osées dont elle émaillait ses propos. « Voyez ma carte d’appartenance, accès gratuit à la mondialisation ; sexe féminin, ethnie yorouba née au Benin, de nationalité sénégalaise et française, mariée à un allemand ». Ou encore des répliques du genre « au Monsieur qui a dit que le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas entrée assez tôt dans l’histoire, je lui répondrai, vous avez raison monsieur, puisque le premier homme à entrer dans l’histoire était une femme il y a 3 millions d’années Lucy, la mère de l’humanité. »

Une mise en scène parfaitement orchestrée, un public réceptif, son et lumière impeccable, c’est du professionnalisme plus de l’art, qui nous a été donné de voir. Nul doute que Germaine Acogny a encore marqué les esprits ce mercredi 18 juillet et c’est en partie grâce à Elise Mballa Meka, celle-là qui a pris sur elle de mettre en place la plateforme qu’est le festival Abok I Ngoma, véritable point de rencontres et d’échanges interculturels, mais aussi professionnel.