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Ray Lema : « Je Joue depuis que j’ai l’âge de 12 ans…j’ai aussi fait du hard rock pendant longtemps. »

Le bassiste légendaire congolais s’est mis entièrement à notre disposition pour un jeu de questions-réponses que nous partageons avec vous.

Permets-moi tout d’abord de te souhaiter la bienvenue au Cameroun, beaucoup ont rêvé de ce moment, Ray Lema en terre camerounaise…, ça devrait entrer dans l’histoire…

Rire. Merci beaucoup, merci pour l’accueil et surtout de m’avoir approché.

Nous savons que tu es originaire de la RDC, mais dis-nous, comment t’es-tu retrouvé dans la musique ? L’époque était-elle propice à ce domaine ?

Non, mon cas est assez particulier ; je dois dire qu’à l’âge de onze ans, moi je voulais devenir prêtre. J’ai donc demandé à ce qu’on m’inscrive au Séminaire, ce qui fut fait. Arrivé au Séminaire, on faisait des tests d’aptitude à tous les enfants, et nous étions 24 au total à cette époque –là. Après nous avoir soumis à ces tests qui touchaient en fait plusieurs domaines notamment football-basket-piano-guitare etc, à chaque fois je brillais dans le domaine musical ; alors ils m’ont dit : « toi tu es un musicien… », parce qu’ils avaient l’impression que je jouais depuis longtemps. A partir de ce moment-là, on me colla à un instrument, le piano. Et à l’âge de 12 ans, je donne mon tout premier concert, c’était la sonate « Au clair de lune de Beetowen », et depuis ce temps j’ai plus arrêté de jouer, je n’ai plus lâché le piano.

Et comment s’est faite ton évolution avec le temps, quand on sait que ce n’est pas toujours facile ?

Dire que c’était facile, je dirai oui et non en même temps ; parce que quand on fait du piano au Congo où la Rhumba était la règle, ce n’était pas évident. Ce qui fait qu’avant de pratiquer le style que tout le monde me connait aujourd’hui, j’ai était à un certain moment un guitariste Rock ; donc pendant longtemps j’ai fait du Hard rock,  c’est comme ça que je me suis affirmé en tant que professionnel à Kinshasa, et c’est seulement après que je suis revenu au piano.

Tu quittes ton pays en quelle année exactement pour l’Europe ?

Je suis parti du Congo en 1979.

Une fois arrivé là-bas, as-tu tout de suite rencontré des gens qui auraient facilité ton intégration, ou t’es-tu heurté aux difficultés que nous connaissons tous ?

La première personne qui a facilité mon installation en Europe c’est Stewart Copland ( le batteur de Police). Lui et moi avions fait un disque qui m’a propulsé au devant de la scène, je résidais aux U.S.A à cette époque-là. Alors je suis venu m’installer à Paris ; parce que vous savez, quand on vit aux Etats-Unis, le reste du monde semble très loin. C’est ce que je n’ai pas aimé aux U.S.A ; ils regardent le reste du monde un peu comme la forêt. Je n’ai pas réfléchi, j’ai migré vers Paris, et une fois sur place, j’ai croisé un grand monsieur qui malheureusement n’est plus de ce monde, Mr Jean-Marc Bizo qui était à l’époque le directeur du magazine « Actuel ». C’est donc ce monsieur qui m’a fortement soutenu à travers son magazine sur lequel il ventait mon talent ; et c’est comme ça que je commence à faire des scènes en France.

Tu as également travaillé avec Manu Dibango et Etienne Mbappè, quel souvenir gardes-tu de ta collaboration avec eux ?

Ecoutez, c’est des grands ces gens-là. D’ailleurs j’ai appris un dicton ici qui dit que : « Un grand n’est jamais un petit » ; j’ai appris énormément de ces deux musiciens, la preuve, Etienne Mbappè aujourd’hui, c’est toujours avec lui que je roule comme vous avez dû le constater.

C’est ta première fois au Cameroun, à quoi t’attendais-tu particulièrement en arrivant ici ?

Rire. Je ne sais pas…Vous savez, à chaque fois que je reviens en Afrique, c’est un peu cette impression de me retrouver chez moi qui me gagne ; parce que quand on arrive en Occident , surtout à l’âge adulte, il y a des différences qui sont très frappantes. Tony Mefe et moi en rigolions il n’y a pas longtemps, du fait que là-bas tu entres dans un métro bondé de monde où aucun regard ne se croise, tu n’entends parler personne et tout…, et pourtant, une fois que j’ai foulé le sol africain, c’est tout de suite le vacarme ; les gens se regroupent, ils discutent et rigolent etc. C’est cette chaleur que je retrouve chaque fois. Une chaleur qui fait partie de moi.

Bon séjour au Cameroun, et surtout au plaisir de te revoir très vite parmi nous, Ray Lema…

Merci, je reviendrai, merci à vous aussi.

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