Dans son récent ouvrage « La Science des sorciers de Koba », cette plume soutient que la science et la sorcellerie qui prend des proportions inquiétantes au sein de nombreuses communautés au Cameroun, ne font pas bon ménage dans la mesure où le premier favorise l’accroissement des connaissances. Tandis que le second est le fruit de l’obscurantisme et l’ignorance.
Comment se porte actuellement le monde de la littérature, particulièrement au Cameroun ?
Le monde est impacté par la covid-19, et les mesures restrictives prises pour en venir à bout ont fortement affecté tous les secteurs d’activité, y compris celui de la littérature, qui se relève petit à petit, avec le recul amorcé de cette pandémie. À mon sens, l’espace littéraire camerounais est en plein essor, grâce à la création et à l’animation de plateformes dédiées à la promotion des divers genres littéraires. Il s’agit notamment des éditeurs, des agences littéraires, des libraires, des bibliothèques, des chroniqueurs d’émissions littéraires, des organisateurs de spectacles, d’évènements littéraires et d’ateliers d’écriture, etc.
Au jour le jour, ce domaine connaît l’entrée en scène de plusieurs écrivains. Selon vous, quels sont les maux qui y ont encore la peau dure ?
Les problèmes de la littérature sont de divers ordres, selon les secteurs et les ères géographiques. Au Cameroun, il existe des lacunes en ce qui concerne la promotion et la distribution des œuvres littéraires, d’abord de la part les auteurs eux-mêmes. L’on constate également que les camerounais ne lisent pas beaucoup, une tendance qui s’est accentuée avec l’émergence des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), notamment Internet, les réseaux sociaux et les messageries instantanées. La culture de la lecture devrait être inculquée dès la prime enfance, et s’ancrer ensuite dans les mœurs au fil du temps. Les quelques initiatives visant à intéresser les jeunes à la lecture méritent d’être soutenues par les pouvoirs publics et renforcées par l’implication des mécènes et sponsors privés, comme cela se fait dans d’autres pays à travers le monde. A cet effet, il y a lieu de déplorer le désintérêt des entrepreneurs privés, qui estiment que les livres ne se vendent pas assez et ne génèrent qu’une faible plus-value au Cameroun.
Malgré les zones d’ombre, vous nourrissez les lecteurs avec la production des ouvrages à thématiques diverses. Dans ce sillage, de quoi traitez-vous dans le roman « La science des sorciers de Koba », récemment publié ?
Ecrire, pour moi, est un sacerdoce, une nécessité, une passion qui donne un sens à ma vie. Si une seule personne lit mes œuvres, je suis satisfaite, payée en retour. Ma dernière parution, « La science des sorciers de Koba » est un roman dans le style fantastique qui révèle une vision holistique, mystico-scientifique de monde, dans lequel tous les éléments matériels et immatériels concourent à l’équilibre du tout. Almega, le héros du roman, un jeune physicien africain ingénieux, se fixe pour objectif d’œuvrer à l’épanouissement global de l’être humain, au niveau écologique par la sauvegarde de l’équilibre matériel et physique du monde, d’une part, et au niveau spirituel, perturbé entre autres par la sorcellerie, l’ignorance, l’obscurantisme, d’autre part. A la suite d’une séance d’initiation à la sorcellerie, Almega découvre l’Energétique, une nouvelle branche de la physique des particules élémentaires qui établit les lois qui régissent la génération des énergies créatrices et leur transfert entre les êtres des mondes. Il envisage de mettre sur pied des protocoles thérapeutiques et des appareils de transfert des énergies, en vue de soigner les maux de l’esprit et du corps, et de neutraliser les effets néfastes des phénomènes mystiques, notamment de la sorcellerie, un fléau aux effets dévastateurs au Balanga, son pays natal.
Quelle vision avez-vous face à ce monde où de nombreuses communautés croulent dans les pratiques de sorcellerie ?
Le phénomène de la sorcellerie est connu à travers le monde, mais il sévit particulièrement dans les campagnes africaines. Il est accentué par l’ignorance, l’obscurantisme, et est un facteur important de sous-développement dans ces zones, de ce fait il devrait être combattu avec force.
En dépit d’une sorcellerie, source de plusieurs malheurs, existe-t-il un caractère positif des pratiques occultes ? Si oui, dans quelle mesure ?
En général les pratiques occultes ont mauvaise réputation, notamment la sorcellerie qui est un phénomène négatif, destructeur. Par définition, il n’y a pas de sorcellerie positive, malheureusement.
Est-ce que la sorcellerie et la science font bon ménage ?
La science et la sorcellerie sont considérés comme deux domaines opposés, en ce sens que cette dernière est le produit de l’obscurantisme et de l’ignorance et vise l’assujettissement mental et matériel de l’humain. La science, quant à elle, a pour rôle l’accroissement des connaissances et des savoir-faire, le recul de l’ignorance et de l’obscurantisme. « La science des sorciers de Koba » évoque justement la possibilité de l’éradication de la sorcellerie par des méthodes prospectives de la science Energétique.
Propos recueillis par Crescence Yolande AKABA
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