Tao : « Mon rêve est de voir ce festival (SEFE-SAHEL) grandir et devenir une institution culturelle régionale… »

Plus que quelques heures, la deuxième édition du festival SEFE-SAHEL sera lancée. L’artiste Tao, présidente de L’association artistique et culturelle SAHRÉ AMINE nous donne les dernières informations liées à l’organisation de cet évènement que toute la ville de Garoua attend.

Bonjour Tao, merci d’accorder cette interview à culturebene. Dans quelques jours, vous allez lancer la deuxième édition du festival SEFE-SAHEL (du 26 au 29 Mai). Tout est prêt pour le 26 Mai ?

Bonsoir, c’est plutôt moi qui vous remercie de mettre votre tribune à ma disposition à travers cette interview. Oui, en effet, la 2e édition du festival SEMAINE DE LA FEMME SAHELIENNE sera lancée le 26 mai 2022 à l’Alliance française de Garoua. Celle-ci prendra fin le 29 mai à Demsa, une petite localité non loin de Garoua qui nous a émerveillés lors de la première édition avec ses danses traditionnelles et sa fantasia. Aujourd’hui, les préparatifs liés à cette 2e édition sont presqu’arrivés leur terme ; et nous pensons que la fête sera belle.

Qu’est-ce qui vous a motivé à créer ce festival ?

Le festival SEMAINE DE LA FEMME SAHELIENNE est une réponse à la rareté voire l’inexistence de pareils événements dans le Septentrion. En tant qu’artiste, j’ai été interpellée par cette rareté de spectacles. J’ai réagi et voilà nous avons un festival à Garoua qui commence réellement à se démarquer à travers la qualité de son contenu et l’engouement populaire qu’on enregistre autour de ses activités.

Au mois de janvier dernier vous avez accueilli 6 artistes originaires du grand nord pendant un mois. Comment s’est passé la résidence ?

Ah oui. L’association artistique et culturelle SAHRÉ AMINE dont je suis là présidente a effectivement reçu à son siège de Soa non loin de Yaoundé, 06 jeunes artistes tous originaires des trois régions administratives du Septentrion. Durant 03 semaines, ils ont suivi des enseignements de qualité relatifs à la musique ; ils ont rencontré et échangé avec des artistes de renoms tels que Queen ETEME, Claudia FOTCHOU, X-MALEYA, Serge MABOMA du groupe MACASE, TEETY TEZANO, KROTAL, et j’en passe. Cette résidence musicale était tout simplement une réponse à une triste réalité que vivent les jeunes artistes du Grand Nord Cameroun : l’absence de soutien, absence de formation, la rareté de structures viables d’enregistrement… La résidence musicale dénommée SAHEL LIVE leur a permis d’enregistrer gracieusement à Yaoundé, chacun un titre dans un studio hautement professionnel et d’être accompagnés dans cette aventure par de musiciens de notoriété établie.

Les 06 œuvres enregistrées à cette occasion, seront présentées officiellement au grand public le 27 mai à Garoua au cours d’un concert de restitution des travaux de cette résidence. Je peux déjà affirmer ici que ces jeunes artistes ont fait un travail formidable et leurs 06 œuvres sont à la hauteur des attentes de SAHRÉ AMINE. Nous espérons que le public appréciera ce qui a été fait

A peine deux éditions, vous ouvrez déjà le festival, pourquoi ce choix ?

Quand un enfant naît, ses parents n’ont qu’un souhait : celui de le voir grandir. Le festival SEMAINE DE LA FEMME SAHELIENNE au bout d’un an d’existence, continue sa marche vers sa maturité. C’est donc une suite normale que cette édition commence à faire appel à des artistes de gros calibres et de pays divers.

Comment voyez-vous SEFE-SAHEL dans 10 ans ?

Comme je le disais plus haut, mon rêve est de voir ce festival grandir et devenir une institution culturelle régionale, un endroit qui compte pour les artistes musiciens du monde. Dix ans c’est un cycle important dans une vie, et j’espère que le SEFE-SAHEL sera porté au rang de grands festivals du monde.

Quelle relation entretenez-vous avec vos consœurs (Amina Poulloh, Saady Hanan…). Comment ont-elles accueilli ce festival ?

Les relations sont excellentes que ce soit avec des aînées qu’avec la génération nouvelle. Vous avez pu voir sur la page Facebook de SAHRÉ AMINE des visites faites aux résidents du SAHEL LIVE par des artistes du Grand Nord : je parle ici de JY JUNELLE, SAADY HANAN et autres… Cette année, la 2e édition du SEFE-SAHEL fait la part belle à mes consœurs Stéphanie DIALLO, Julie BENITO, Fanta BOURNE qui s’exprimeront sur le podium du SEFE-SAHEL. En somme nos rapports sont bons et sans nuages.

On sait que c’est difficile de mettre en place un festival pareil, surtout dans le septentrion. D’où puisez-vous vos forces pour tenir et avancer dans ce projet noble ?

Ah oui, l’organisation d’un festival de musique dans le Septentrion relève tout simplement d’un miracle; tellement c’est difficile et pénible. C’est du domaine des passionnés. Il n’y existe pas de structures d’accompagnement, de financement. Seuls quelques rares partenaires comme l’Alliance française de Garoua et les Brasseries du Cameroun nous épaulent. Un projet comme le SEFE-SAHEL est financé dans sa grande partie sur fonds propres. Nous espérons qu’avec la décentralisation en cours, les mairies du Septentrion vont davantage soutenir les projets à caractère culturel.

Le premier décembre 2020, vous avez commis un EP « JONDÉ MA » sous le label MIR (Motbinama International Record), comment se porte l’opus ? Où en est la collaboration avec MIR ?

Effectivement l’Extended play de 5 titres commis en 2020 l’a été sous le label de Motbinama International Records. Il se comporte bien sur le marché du disque. Malheureusement, les rapports entre MIR et moi relèvent de l’histoire.