Walaande, l’art de partager un mari, premier Roman de la romancière camerounaise à succès Djaïli Amadou Amal sera adapté au cinéma.
Le projet est lancé lors du concept Scripto Sensa. Jean Pierre Bekolo, Coproducteur du film explique. « Ça fait 3 ans que l’idée d’adapter des livres et romans camerounais au Cinéma m’est venue. Depuis que je reviens au Cameroun, je me suis dit comment aider ce cinéma ? Par quel angle le booster ? Nous avons des très bons écrivains ici chez nous, il n y a jamais eu cette corrélation entre le cinéma et la littérature. Le cinéma excusez-moi du terme ressemble à la débrouille, c’est-à-dire quand on a raté la moto, le call box, parfois on tombe dans le cinéma. Vous savez, Un film sur deux qui a obtenu un oscar est adapté d’un livre. Je me suis dit que c’est quand même grave qu’on ait toutes ces qualités littéraires et qu’on se retrouve avec ce cinéma de la débrouille. Voilà comment on lance ce projet qu’on appelle Scripto Sensa. Il y a 2 ans, 20 personnes venaient tous les jeudis écouter quelqu’un qui lit un roman (…) on prend les livres qu’on aime et on en parle et puis les cinéastes choisissent. S’ils continuent l’aventure, ils choisissent un livre et on les suit pendant 9 mois avec des résidences, des ateliers avec des experts internationaux… Thierry Ntamack fait partie de la première vague de Scripto Sensa. ».
Ce roman qui met en exergue les réalités que vivent au quotidien les femmes dans un ménage polygamique sera adapté au cinéma par le cinéaste camerounais le plus populaire, Thierry Ntamack (Le blanc d’Eyenga). « Ça fait 3 ans que personnellement je n’ai pas fait de film, parce que, au bout d’un moment, j’en avais marre de m’endetter pour faire des films, d’être celui qui est partout : à la production, à la réalisation, à regarder où est ce que les comédiens vont dormir, est ce qu’ils ont mangé… ce sont des choses qu’on fait avec passion et au bout d’un moment on est essoré. Vous avez beau aimé ‘le blanc d’Eyenga’, ‘la patrie d’abord’… ça ne fait même pas 20% de ce que je peux donner. Je perdais trop d’énergie sur tout ce qui est production, mais qui n’est pas artistique… pour la première fois au Cameroun, je ne vais pas envier, un plateau international, il y a un producteur pas n’importe lequel, Monsieur Jean Pierre Bekolo. Il y a 18 ans, j’ai joué dans son film ‘Les Saignantes’ qui était mon premier long métrage comme acteur. 18 ans après, mon réalisateur devient pour la première fois mon producteur et moi réalisateur. Ce qui m’a excité dans le projet, c’est la capacité à fédérer des talents. Je dis merci à Djaili, parce que si elle n’avait pas donné son OK, ce projet ne devait pas voir le jour. Ce roman m’a beaucoup touché, le sujet m’a beaucoup marqué. Nous ne sommes pas là pour dévoiler le projet en lui-même, ce qui est important ici, c’est d’annoncer, c’est de faire les choses comme on le fait dans les pays sérieux, je n’avais jamais fait ça, je suis honoré de le faire. Avant d’aller faire un film, on vous annonce, après avoir tourné, on vous rend compte. Le cinéma ne peut pas aller loin sans vous les medias.» relate Thierry Ntamack, lors de la conférence de presse de présentation du projet.
Le Mola de Bouamanga a eu un coup de cœur pour Walaande, il veut en faire la vitrine du programme Scripto Sensa, avec ce film, il compte aller à la conquête du monde. « J’ai eu un coup de cœur, Djaili a un vrai talent, l’histoire qu’elle raconte peut paraitre banale, mais elle vous touchera au plus profond de vous. Dans le programme Scripto Sensa, je me suis dit, voilà un projet qui peut cartonner, le Roman Waalande a été choisi pour être la vitrine de ce projet, cette capacité à adapter le roman au Cinéma. J’ai eu la chance de tourner pas mal de films à l’extrême nord mais pas dans ces conditions, la production a mis les bouchées doubles. Cette production a l’intention d’aller à la conquête du monde. A chacun sa coupe du monde, avec ce film, nous également allons gagner notre coupe du monde. Je voudrai que ce film aille très loin. » Confesse-t-il.
Film à gros budget, le réalisateur compte travailler avec les talents de la région du grand nord, deux d’entre eux ont été présentés lors de la conférence de presse : Aicha Diallo et Baba Sadou. Il déclare « Nous avons travaillé avec des comédiens de la région, nous avons Aicha Diallo qui est une très grande comédienne qui a fait beaucoup de films que le grand public ne connait pas encore, qui va jouer le rôle de Sakina, la 4e épouse d’Alhadji Oumarou. Elle a du répondant, c’est une excellente comédienne, nous souhaitons qu’elle fasse partie des acteurs de talents de la région du grand nord qui vont continuer à donner de la visibilité à cette partie du pays. Nous avons été longtemps égoïstes dans notre façon de travailler. On est resté trop sur Yaoundé et Douala avec des histoires ‘la marmite a fait ci’. Dans ce film, nous allons aborder des sujets tels que le mariage précoce, la polygamie… qui sont racontés avec maestria sans tomber dans un cinéma ‘calebasse’. Nous aurons sur le plateau des comédiens de talents, qui ne sont pas vulgaires, qui ne sont pas influenceuses, mais qui ont beaucoup de personnalités. Au jury nous avons été séduits par le talent et la force de conviction d’Aicha Diallo. En travaillant avec nous elle va aider à redorer le blason d’une communauté de comédiens qui bossent intensément dans la région du grand nord, ils ne sont malheureusement pas reconnus sur le plan national et international. Baba Sadou qui va jouer le rôle d’Alhadji Oumarou est plus connu à l’international. Il est un chanteur très connu dans les régions sahéliennes du pays et dans le monde (Maroc, Dubai…). Il fait des tournées internationales, et joue devant des milliers de personnes. Baba Sadou c’est quelqu’un qui a fricoté avec le cinéma, qui a sorti son argent pour réaliser des films, qui a travaillé dans des conditions difficiles, mais qui n’a pas eu l’opportunité d’avoir un plateau pour montrer son savoir-faire. Et c’est ce que nous allons lui offrir.».
Walaande sera tourné dans la ville de Maroua, c’est un huit clos, 80% du film, c’est Alhadji et ses épouses. Le tournage qui commence dans quelques jours s’achèvera dans 3 mois. « Nous comptons le préparer aux professionnels leur du festival de Cannes » dira Jean Pierre Bekolo.
Pour représenter le combat de l’écrivaine, la production a réservé une place de choix aux femmes, comme le témoignage Ntamack. « Nous avons un casting technique où nous avons laissé une bonne place aux femmes, nous sommes au service du combat de Djaili, qui est un combat pour la femme. J’ai trouvé innovant que la production a choisi tout ce qu’il y a de meilleur techniquement, dans ce casting particulièrement au niveau de la camera, pour pouvoir apporter une sensibilité féminine. ».
Walaande est le premier film de ce processus de scripto sensa qui est mis en production, on espère que d’autres vont suivre. Il est coproduit par Jean Pierre Bekolo et Augustine Moukodi pour Zili Jungle Studio.
Walaande en quelques mots…
« Walaandé », littéralement « nuitée conjugale », est la définition-même de la polygamie chez les Peuls. Chaque épouse a droit à « sa » nuit avec le mari sur un mode dit de « rondes ». « Le tour de chacune, ou son walaandé commençait à dix-sept heures pour s’achever à la même heure le lendemain. Celle dont c’était le tour était aussi chargée des repas et de superviser le ménage. Elle devait passer la nuit chez Alhadji et être à sa disposition pendant tout ce temps. Quand son walaandé s’achevait, elle n’avait plus le droit de le voir ni de lui adresser la parole avant trois jours, c’est-à-dire avant son prochain walaandé. C’est l’histoire d’Alhadji Oumarou, ses quatre épouses : Aïssatou, Djaïli, Nafissa et Sakina. C’est la vie quotidienne d’une famille polygame
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