EMANJEU 1er le Justicier : « J’ai été volé par un individu qui après m’avoir volé m’a envoyé en prison... »

Comptable de formation, EMANJEU 1^er le Justicier est un retraité âgé de 64 ans. Artiste et écrivain, il a publié un roman de 150 pages « LE JOURNAL D’UN BAGNARD » publié aux éditions le MIDI. Une injustice qu’a vécu l’auteur qui l’a conduit en prison.

Bonjour, merci de répondre aux question de culturebene. En quelques mots, pouvez-vous vous présenter à nos internautes ? Qui est EMANJEU 1^er le Justicier ?

Bonjour à vous, EMANJEU 1^er le Justicier est un camerounais né le 28 février 1959 à Bangangté dans la région de l’ouest. Il est comptable de formation, il a servi dans une société d’État avant de prendre sa retraite en 2019, après près de 40 ans de service. Mes parents m’ont donné le nom de NJEUDJI Emmanuel, passionné de culture, je fais dans l’écriture, la musique et le cinéma.

Vous venez de publier votre premier roman de 150 pages « LE JOURNAL D’UN BAGNARD » aux éditions le MIDI. Qu’est ce qui a motivé la rédaction de ce livre ?

Merci ! Ce roman nous a été dicté par une situation d’injustice dont j’ai été l’objet et le but était de dénoncer les errements du système judiciaire.

Pourquoi une injustice ?

Une injustice parce que, j’ai été volé par un individu qui après m’avoir volé m’a envoyé en prison après une enquête bâclée de 24 heures.

Pouvez-vous nous raconter les circonstances qui ont conduit à cette malheureuse situation ?

En effet, je prends ma retraite en 2019 et je décide de me lancer dans les affaires en ouvrant un établissement à Bafoussam. Inexpérimenté dans le domaine, j’ai rencontré deux prédateurs sur mon chemin ; ma gérante et son ami qui n’étaient autre qu’un couple de feymen. Je voudrais être court car l’histoire est très longue comme vous allez le découvrir dans le livre.

Comment avez-vous vécu cette période ?

J’avoue que c’était une période des plus sombres de ma vie. Ce n’est pas facile d’accepter une situation comme celle-là. Lorsque vous n’avez jamais imaginé que cela vous arrive un jour.

Comment avez-vous pu surmonter l’épreuve ?

C’est par la grâce de Dieu, car c’est à cet instant précis que j’ai compris pourquoi quelqu’un peut prendre la corde et se pendre. C’est aussi cette situation qui m’a permis de comprendre qu’il y a beaucoup d’innocent en prison.

Comment était votre quotidien dans ce milieu ?

Mon quotidien était divisé en trois activités : le matin par une prière matinale, à midi par un repas et l’après-midi à la rédaction des faits que j’ai enregistré dans la matinée.

Dans quelles conditions vivent les prisonniers ?

Il faut noter que les conditions de vie sont exécrables sauf les cellules des femmes, la cellule VIP chez les hommes, la cellule des mineurs et des vielles personnes qui se payent le luxe d’avoir une toilette interne. Si non, les autres se soulagent dans la toilette commune qui est constituée d’une rigole où les déjections laissent monter les odeurs nauséabondes dans cette salle qui sert aussi de douche pour certains.

Comment les prisonniers sont nourris ?

En effet, les prisonniers ont un petit déjeuner qui est constitué d’une bouillie de maïs à 10 heures, un repas à 14 heures qui est constitué de couscous de maïs accompagné d’une sauce. Cette ration ne varie qu’une fois par semaine, généralement le vendredi où on fait du riz.

Comment as-tu pu t’adapter à cette alimentation peu ordinaire ?

J’avoue que je n’ai pas pu m’y adapter. Tous les jours, ma famille venait me donner à manger. Les conditions d’hygiène étaient telles que je ne pouvais pas manger quoi que ce soit concocté dans ce milieu.

Est-ce votre arrivée en prison qui vous a amené à l’écriture ou vous écriviez avant ?

J’écrivais déjà depuis des décennies. D’ailleurs mon premier livre qui est un recueil de poèmes a été rédigé en 1998. J’ai plusieurs livres en attente de publication. J’ai publié deux livres à la fois en principe, le second a été rédigé en 2018 et je compte publier deux autres avant la fin de l’année.

Quel homme êtes-vous aujourd’hui ?

Vous vous en doutez, je suis un autre homme car, j’étais candide à l’entrée en prison et aujourd’hui je suis un homme averti.

On peut donc comprendre que l’écriture de ce roman est aussi une façon de partager votre expérience ?

Bien sûr, car je sais qu’il y a plein de naïf qui pourront tomber dans les griffes de tels bandits.

Peut-on dire aujourd’hui que toutes les plaies sont cicatrisées ?

Peut-être pas toutes, mais j’en suis sorti grandi.

Quels sont les projets actuels d’Emanjeu 1^er le Justicier ?

J’ai beaucoup de projet. Je vous ai annoncé plus haut la publication de deux livres avant la fin de l’année. J’ai également en chantier un long métrage qui cherche des financements. Je n’exclus pas le projet musical, il y a aussi un album en chantier.