Ces chefs d'Etat africains qui ont pris le pouvoir jeune, S.E Ahmadou Ahidjo dans le top 10

Les dinosaures d’aujourd’hui ont été les jeunes loups d’hier. Ils font partie de des Africains ayant accédé jeunes au pouvoir depuis les Indépendances. Amadou Ahidjo, Thomas Sankara, etc. voici 11 chefs d’Etat africains qui ont pris le pouvoir jeune.

Jerry Rawlings (Ghana)

Il a mené à 32 ans une transition express après un coup d’Etat, en 1979. Face à ce qu’il estime être l’incurie des civils, il reprend le pouvoir en 1981, à 34 ans. Cet ancien lieutenant de l’armée de l’air est resté 20 ans à la tête du Ghana, qu’il a dirigé avec poigne. Il a laissé un pays transformé, qui s’illustre par des alternances régulières.

Thomas Sangara (Burkina Faso)

Le nom de Thomas Sankara reste gravé dans les mémoires, pour son refus du compromis face à l’Occident et sa dimension panafricaine. Leader d’un groupe de putschistes porté par un élan révolutionnaire, il rebaptise en 1983, à 33 ans, la Haute Volta en Burkina Faso, « pays des hommes intègres ». Il est abattu quatre ans plus tard par ses propres frères d’armes, passibles aujourd’hui d’un procès.

Olusegun Obasanjo (Nigeria)

Il a contribué à faire changer le cours de l’histoire chez lui. Le général Olusegun Obasanjo, au Nigeria, prend à 39 ans, en 1976, la tête d’une junte qui veut rompre avec l’accaparement du pouvoir par les… militaires. Il passe le relais à un gouvernement civil, trois ans plus tard. Les coups d’Etat continuent cependant, jusqu’à ce qu’il soit élu en 1999. Résistant à la tentation de briguer un troisième mandat, il s’est retiré en 2007. Quatre présidents ont été élus depuis.

Paul Kagamé (Rwanda)

Nommé à 29 ans chef du renseignement militaire en Ouganda, il a mis fin à 36 ans au génocide des Tutsis en 1994, à la tête du Front patriotique rwandais (FPR). Elu président en 2000, il dispose d’une légitimité historique, en tant que chef d’Etat ayant reconstruit le Rwanda, mais aussi d’une totale hégémonie. Un référendum constitutionnel remporté avec 98,3 % des voix en 2015 l’autorise à rester en poste jusqu’à ses 77 ans, en 2034.

Kabila fils (Congo)

Fils du président Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila succède à son père après l’assassinat de ce dernier, en 2001, alors qu’il n’était âgé que de 30 ans. Il fonde alors le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), et est réélu président de la République démocratique du Congo (RDC) en 2006, puis en 2011, 2016, mais en 2019, alors qu’il ne peut se présenter pour un 4e mandat, il ajourne sine die la présidentielle et provoque une crise politique qui se soldera par l’élection de Félix Tshisekedi, en décembre 2018. Joseph Kabila a quitté la présidence mais il est loin d’avoir quitté la politique car il est sénateur à vie depuis le 15 mars 2019.

Ahmadou Ahidjo (Cameroun)

Fils d’un chef foulbé, né à Garoua, Ahmadou Ahidjo a pris le pouvoir alors qu’il n’était qu’âgé de 36 ans. Sa vie est celle d’un autodidacte et d’un rassembleur d’hommes. Son programme va porter sur l’indépendance du pays, sur l’unité nationale et sur le développement économique. Le 4 novembre 1982, à la radio nationale, Ahmadou Babatoura Ahidjo démissionnait, après 22 années à la présidence du Cameroun. Le nordiste transmettait alors le pouvoir à Paul Biya, originaire du Sud. Le 6 avril 1984, à Yaoundé, une tentative de coup d’État contre Paul Biya était déjouée. Les partisans d’Ahmadou Ahidjo furent alors accusés et lui-même fut condamné à mort par contumace. L’ancien président ne reverra jamais sa terre natale. Il mourut à Dakar, au Sénégal, le 30 novembre 1989, à l’âge de 65 ans. Sa veuve, Germaine Ahidjo, s’est éteinte 32 ans plus tard, le 20 avril 2021, à l’âge de 89 ans. L’ancien couple présidentiel repose toujours au Sénégal.

Gamal Abdel Nasser (Egypte)

Gamal Abdel Nasser avait 36 ans quand ils ont pris les commandes de l’Egypte, en 1954. Plus de 40 ans après sa disparition, son nom suscite toujours beaucoup de passion. Il a été l’une des figures marquantes de la lutte pour la décolonisation et pour l’indépendance de son pays, l’Égypte. La nationalisation du Canal de Suez fut son idée et le panarabisme son idéal.

Sékou Touré (Guinée)

Il a pris les commandes de la Guinée, en 1958, il n’avait que 36 ans. Ce sont des textes inattendus et, de ce fait, oubliés de l’histoire. Des poèmes, ensevelis dans le choc des mémoires qui entourent Ahmed Sékou Touré. Ces « poèmes militants » fournissent pourtant de fascinants indices sur la personne du premier président de la Guinée qu’il fut. Quarante ans après son décès, le débat qui entoure sa mémoire déchire toujours les familles des victimes de son régime et les héritiers de ses idées sur le panafricanisme et la dignité africaine.

Milton Obote (Ouganda)

Il avait 37 ans en 1962 quand il a accédé au pouvoir. Président de la république d’Ouganda à deux reprises, il est considéré comme le « père de l’indépendance » de son pays.

Ibrahim Traoré (Burkina Faso)

Le visage du jeune capitaine Ibrahim Traoré était inconnu avant qu’il ne prenne le pouvoir par la force au Burkina Faso, il y a plusieurs mois déjà. Le jeune capitaine de 34 ans (ce qui en fait le plus jeune chef d’Etat au monde devant le président chilien Gabriel Boric, 36 ans) a renversé en 2023, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même putschiste en janvier 2022. Traoré est, selon de nombreux observateurs, porteur d’un nouvel espoir, un nouveau départ dans un pays qui ne cesse de s’enfoncer dans la guerre sahélienne depuis 2015.

Bassirou Diomaye Faye (Sénégal)

« Le peuple sénégalais a fait le choix de la rupture ». Le futur président du Sénégal, le cinquième de l’histoire du pays, dont la victoire au premier tour dimanche 24 mars ne fait plus de doute est bel et bien Diomaye Faye, âgée de 44 ans. Bassirou Diomaye Faye, qui n’a jamais exercé de fonction élective nationale auparavant, va donc devenir le cinquième et plus jeune président de ce pays ouest-africain de 18 millions d’habitants. Même s’il n’a pas encore prêté serment, il fait désormais partie des jeunes présidents que l’Afrique connait.