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L’origine de la ville de Mokolo dans l’extrême nord du Cameroun

Dans le nord du Cameroun, les monts Mandara, longs alignements montagneux d’orientation sud-ouest nord-est, s’étendent depuis la Bénoué jusqu’à la plaine de Mora, mordant sur la frontière actuelle du Nigeria, et bordant, à l’est, les plaines du Diamaré. Ce vaste, ensemble très compartimenté a été le foyer d’un type tout à fait, original de civilisations agraires, nées de ‘conditions naturelles très rigoureuses, et d’une histoire tourmentée. La création et le développement de Mokolo résultent de la volonté politique récente d’un pouvoir extérieur, d’abord foulbé, puis français, enfin camerounais, visant au contrôle de ce pays fermé sur lui-même. Aujourd’hui Mokolo est une ville de plus de 5 000 habitants, préfecture du département de Margui-Wandala. Son étude permet de saisir sur le vif comment s’accroît progressivement l’emprise d’un noyau urbain sur un milieu rural environnant.

Pour la petite histoire, la création de la ville de Mokolo commence en 1830 par les peuls qui fondèrent le lamidat à Mokolo après avoir défait les Mafa et dont certains d’entre eux furent contraints de reprendre le chemin des montagnes dans le but d’échapper au commandement des nouveaux maîtres des lieux.

C’est au cours de la décennie 1910-1920 que Hama Yadji, Lamido de Madagali, créa un poste militaire foulbé, plus avancé que ceux de Wanday et de Kossehon, afin de mieux asseoir son autorité sur ces zones d’insécurité, et de protéger la voie de Maroua. En 1922, l’administration française crée la subdivision du MARGUI WANDALA avec pour chef-lieu Mokolo. Mokolo devint alors une base militaire et administrative servant à la pacification des montagnes. Cette nouvelle circonscription dépendait alors de Maroua.

Pendant la colonisation, l’autorité peule imposée dans la localité connait un relâchement. Vers 1930, sont installés un pénitencier, une école, un service de santé et les premiers éléments d’une infrastructure administrative. Le marché est créé en 1934. Par la suite, Mokolo est érigée en préfecture du MayoTsanaga, département qui englobe la plus grande partie des monts Mandara.

Origines de la population de Mokolo

Les populations de Mokolo ont des origines variées, puisqu’on ne dénombre pas moins de 121 pays ou arrondissements d’origine ; mais on remarque que 70 % des habitants sont originaires de l’arrondissement de Mokolo, et 90 % du nord du Cameroun et des pays voisins : Nigeria et Tchad. L’attraction qu’exerce Mokolo n’est donc ni nationale (les 10 % de gens du sud étant des fonctionnaires, envoyés par l’administration), ni même régionale (sur les 20 % originaires du nord, le Nigeria voisin et les arrondissements mnitrophes de Mora et de Maroua en constituant 15 %).

Il est toutefois nécessaire d’ajouter que la prédominance d’habitants originaires de l’arrondissement de Mokolo, certes incontestable, est un fait second, postérieur à la création de la ville. Le noyau de base du peuplement se trouve dans les 20 % d’habitants originaires du nord du pays et des états limitrophes. Ceci est confirmé par l’étude de l’origine des chefs du saré : sur 930 recensés, sans compter ceux des camps de fonctionnaires, -un certain nombre d’entre eux sont originaires de Madagali (72), Maroua (36), Garoua (22). Mokob a pris au départ l’essentiel de sa substance urbaine dans ces foyers urbains déjà avances. Puis, par attraction, sont venus s’établir à la ville des gens issus du milieu rural environnant, devenus aujourd’hui majoritaires : ainsi trouve-t-on aujourd’hui 65 % des chefs de saré originaires d’une zone de 25 km de rayon autour de Mokolo, dont 50 % des massifs situés au nord. On peut donc conclure que désormais la ville est véritablement enracinée dans le milieu où elle s’est développée.

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Danielle NGONO

Rédactrice chez Declik Group

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