ArtsBDCamerounChroniqueInterview

Malyk : «on ne vit pas encore convenablement du dessin au Cameroun ».

Dites-nous Malyk, quelles sont les premières difficultés auxquelles on se heurte une fois qu’on se lance dans le dessin ?

La première difficulté reste l’ignorance. Vous savez, le dessin c’est la base de tout, de toute conception…

Sans vous couper, était-ce votre cas ?

(Rire) Non, moi j’ai eu la chance de rencontrer de bonnes personnes aux bons moments et aux bons endroits. Donc j’ai dû très vite évoluer grâce à mes compétences car j’avais commencé le dessin très tôt, je le respirais même à la limite.

Est-ce que le dessin nourri son homme ?

Comme disait Georges Brassens, « Sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie » ; le dessin ne nourri pas son homme, alors on est obligé de faire autre chose, mener une activité annexe pour pouvoir joindre les deux bouts.

Invité spécialement dans le cadre d’un atelier de formation au Crayon de D’jino ; c’est une première pour vous, cet évènement ?

Oui, c’est bien la première fois que je me prête au Crayon de D’jino ; mais je dois avouer que je ne tiens pas souvent de tels ateliers car j’estime qu’il ne faut pas apprendre le dessin formel aux enfants trop tôt. Parce qu’il a encore une certaine sensibilité et lui donner  des aspects un peu trop techniques à cet âge là tuerait son génie. Cela dit, c’est avec beaucoup de plaisir que je suis venu échanger avec les jeunes apprenants de Crayon de D’jino mais tout en sonnant l’alarme, qu’ils associent vite le dessin à une autre activité, car on ne vit pas encore convenablement du dessin au Cameroun.

On voit pas mal de jeune reproduire des dessins connus, cela n’empêche-t-il pas la créativité ?

Vous savez, le problème ne se situe pas sur la capacité à reproduire. Quand on se lance dans le dessin, on copie d’abord ; moi j’ai commencé en copiant Lucky Luck, j’ai beaucoup copié Louis Marie qui d’ailleurs demeure mon père spirituel. J’ai aussi copié Popoli. Mais à un moment il faut se parer d’un esprit de synthèse pour pouvoir trouver sa propre identité. Donc copier n’est pas quelque chose de mauvais en soi, mais à un moment il faut savoir sortir de là pour se personnaliser.

Vous dessinez depuis une trentaine d’années déjà, mais qu’est-ce qui vous emmène à choisir au finish, la caricature ?

Tout part quand j’étais encore au lycée de New-Bell. Il y avait deux journaux, le journal mural et le journal papier. Le premier était plus spectaculaire parce que nos dessins étaient très marrants et les commentaires qui allaient avec. Nous étions très pauvres, mais grâce à nos dessins on nous respectait beaucoup, et les filles nous admiraient aussi (rire). J’ai donc dû m’orienter vers le dessin de presse, car le matériel professionnel du dessin coûte énormément cher. J’aurais souhaité peindre ou tout autre chose mais… Mon inscription à l’université de Soa a également contribué à ce choix car j’y rencontre un certain Nyemb Popoli (Popoli), Go Away (cameroun tribune) et c’était des stars déjà là-bas. Par la suite le dessin de presse me rapportait un peu et m’a permis de payer mes études d’ingénieur entièrement. Je m’en sors mieux dans la caricature en tout cas. Je me suis essayé à la BD mais à la deuxième planche je me fatigue (rire), donc…

Aujourd’hui vous signez des dessins pour une émission à Canal2…

Oui, et cela part d’un constat ; j’estime que la caricature est entrain de mourir, alors pour la promouvoir à mon niveau je suis allé rencontrer David Atemkeng et je lui ai proposé de signer des dessins dans son émission.

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page