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Ces tissus africains à la mode : le Ndop, le faso Danfani, Le Toghu, Le Lépi …

Grâce à leurs motifs colorés, les tissus africains sont de plus en plus en vogue. Arborés lors des grandes cérémonies traditionnelles ou autres, ils se déclinent en robes, en jupes, en tailleurs, etc. Culture Ebène vous présente ces tissus africains à la mode.

  1. Le Ndop (Cameroun)

Originaire du Nord-Ouest du Cameroun, le Ndop est une étoffe traditionnelle et rituelle riche de symboles pour les Bamiléké et les Bamoun. Fabriqué à partir de bandes de coton cousues ensemble et teintées de motifs géométriques et de représentations d’animaux tissés en raphia, ce tissu représente un trésor culturel riche en histoire et en tradition au Cameroun. La fabrication du Ndop implique des colorants naturels tels que l’indigo. D’après l’histoire, il servait comme monnaie d’échange et était réservé pour les costumes royaux et les vêtements des notables. Les motifs codés sur le Ndop étaient compris uniquement par les initiés.

  1. Le FASO DAN FANI (Burkina Faso)

Symbole du patriotisme burkinabè prôné par Thomas Sankara, le Faso dan fani qui signifie « pagne tissé de la patrie », compte parmi les étoffes les plus appréciées des créateurs africains. « Le Faso dan fani est la meilleure étoffe tissée à la main de toute l’Afrique de l’Ouest », affirmait lors d’une interview Pathé’O, créateur né à quelques dizaines de kilomètres de Ouagadougou. Teint de façon artisanale, il ne s’est jamais vraiment démodé depuis que Thomas Sankara en a fait un symbole du savoir-faire local et de la fierté nationale, au milieu des années 1980. Il est vendu entre 15 000 et 30 000 suivant la qualité.

  1. Le Godong ou Gabak (Tchad)

Le Godong, également appelé Gabak en Arabe, est un pagne tissé d’origine tchadienne. C’est une bande de coton minutieusement confectionnée, reconnue pour sa qualité. Avant la période coloniale, les Foulbés du Tchad l’utilisaient comme moyen d’échange contre des produits essentiels.

  1. Le Kente (Ghana)

Fabriquée au départ pour le roi Ashanti du Ghana et sa famille, le kente est un tissage qui à l’origine ne sortait qu’en noir et blanc. Certaines sources soutiennent qu’il provient des Ewé, une ethnie togolaise. Bien que son accès se soit élargi, le Kente reste associé à la richesse, au statut social élevé et à la sophistication culturelle. En effet, il est porté lors des fêtes et cérémonies, constituant la base de l’habillement des rois et chefs Akans, Ga et Ewés. Tissé à la main à partir de bandes de soie et de coton, il est riche en significations symboliques et culturelles, avec chaque motif et couleur portant un nom et une signification distincte.

  1. Le Kanvô (Benin)

Le Kanvô, qui signifie « pagne tissé » en français est un trésor culturel du Bénin. Dans le nord du Bénin, il est également désigné sous le nom de « Tako ». Ce magnifique pagne est confectionné par deux groupes ethniques : les ‘’Baâtonu » au Nord et les « Fon” au Sud. Initialement réservé à un usage royal, le Kanvô est fabriqué par des tisserands talentueux à partir de fils de coton, de lin ou de chanvre. L’histoire raconte que son inspiration vient du pagne nigérian « Asho oke », ramené à Abomey au 18ème siècle par le roi Agonglo après une conquête au pays Yoruba au Nigéria. Le gouvernement béninois a institué en 2017 le « Label Kanvô » pour valoriser le coton tissé béninois.

  1. kôkô donda (Burkina Faso)

Tissu originaire de Bobo-Dioulasso, le kôkô donda était autrefois associé à la pauvreté et à la stigmatisation. Son nom en dioula signifie « Mon mari ne travaille pas ». Cependant, grâce au créateur de mode Sébastien Bazemo, ce tissu à rayures multicolores a fait un retour remarqué en 2016. Le processus artisanal complexe consiste à plier et attacher le tissu avec du fil en nylon avant de le tremper dans des bains de teinture, créant ainsi différentes nuances. En 2021, le Koko Dunda a été officiellement labellisé, devenant le quatrième produit burkinabé à recevoir cette distinction. Cette reconnaissance vise à renforcer sa compétitivité, lutter contre la contrefaçon, générer des emplois et réduire la pauvreté

  1. Le Toghu (Cameroun)

Le Toghu ou Atoghu, est un tissu traditionnel originaire de la région de Bamenda au Cameroun. Il est réputé pour sa robustesse. Il s’agit d’un tissu en velours noir qui résiste à l’usure. Il est arboré par la royauté et les notables et est porté en tunique longue lors des festivités par les Bamilékés de la région de Grassland. Les broderies multicolores à la main, ornées de motifs et décorations, font du Toghu un symbole central du patrimoine vestimentaire et culturel du Cameroun.

  1. Le Shema (Ethiopie)

Textile de coton le plus ancien de l’industrie éthiopienne, le Shema est une étoffe traditionnelle filée à la main et tissée sur des métiers traditionnels. Bien que l’industrie cotonnière en Éthiopie soit de plus en plus industrialisée, de nombreux tisserands perpétuent encore les méthodes artisanales. La densité du Shema varie selon les techniques de tissage. Les artisans éthiopiens sélectionnent soigneusement le coton pour sa fabrication, le teignent selon les préférences et le tissent pour créer des pièces uniques. Ces vêtements sont traditionnellement brodés à la main et sont une partie intégrante de la culture et de l’économie éthiopiennes. Le Shema, sert également de couverture et même de linceul pour les défunts.

  1. Le Lépi (Guinée Conakry)

Souvent appelé « pagne indigo », le Lepi est un emblème culturel important du pays, en particulier pour l’ethnie Peul. C’est un pagne unique, confectionné dans une seule teinte : l’indigo. Ce tissu est léger et entièrement naturel, fabriqué à partir d’écorces de bois et de plantes végétales. Porté lors de mariages, de cérémonies et d’occasions spéciales, le Lépi se caractérise par ses motifs à rayures distinctifs. Bien que la Guinée soit le principal producteur de Lépi, on peut aussi le trouver dans d’autres pays tels que le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Togo.

  1. Le Bogolan (Mali)

Aussi appelé “bògòlanfini” en bambara, le Bogolan qui signifie « fabriqué avec de la boue », est une technique de teinture en coton fabriquée au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Le tissu est filé, tissé sur place, puis assemblé en bandes cousues bord à bord. Le bogolan offre des teintes de noir, marron et blanc obtenues grâce à des décoctions végétales et des décolorants traditionnels. Le bogolan est utilisé aussi bien dans la mode que dans la décoration.

  1. Le Asho oke (Nigeria)

Tissu tissé à la main principalement par le peuple Yoruba du sud-ouest du Nigeria, le Asho oke encore appelé « Aso-Ofi », où « Ofi » fait référence au siège sur lequel les tisserands s’assoient lorsqu’ils tissent le tissu. Les bandes tissées sont généralement cousues ensemble pour confectionner des vêtements traditionnels portés lors d’occasions spéciales telles que les festivals, les mariages et les couronnements. Il existe plusieurs types d’Aso Oke, tels que l’Etu (bleu profond avec de fines rayures bleu clair), le Sanyan (tissé à partir de soie beige obtenue localement), et l’Alari (tissé à partir de soie magenta).

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Danielle NGONO

Rédactrice chez Declik Group

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