Charles ATANGANA NTSAMA

Vers 1897, ATANGANA est envoyé à Kribi pour son éducation primaire, et c’est là qu’il rencontre un prêtre allemand, un certain VIETTER, missionnaire pallotin et le premier prêtre catholique au Cameroun. Une appréciation mutuelle se développa entres les deux jeunes hommes, sûrement grâce à la grande intelligence d’ATANGANA, et leur amitié a porté fruit par la suite.

Vers 1900, ATANGANA NTSAMA, qui était toujours à l’école allemande à Kribi, a recommandé le père VIETTER a son père. Par conséquent les Pallotins ont pu élargir leur champ de mission dans cette nouvelle région. Dès leur arrivée à Yaoundé, VIETTER et ses compagnons ont été chalereusement reçus, et intégrés aux Elig-Belibi (un des groupes ethniques du peuple Ewondo) avant qu’on leur donne un site permanent à Mvolye. Ce site était resté inhabité par les indigènes parce qu’ils ne pouvaient pas grimper l’immense rocher qui s’y trouvait. Mvolye est devenu le point de départ pour l’évangélisation du Centre et de l’Est du Cameroun.

Après avoir obtenu son diplôme, ATANGANA NTSAMA, qui était infirmier par profession, est nommé infirmier auxiliaire de l’administration allemande à Buea, au Sud-Ouest du Cameroun. Quelques années plus tard, suite à la demande expresse de Mvog-Atemengue, ATANGANA NTSAMA est rentré à Ongola pour hériter du trône de son père défunt. Il a continué, néanmoins, à travailler avec l’administrateur allemand Hans DOMINIK, en qualité de traducteur et de fonctionnaire. En 1911, ATANGANA est offieciellement intronisé, et devient le chef traditionnel des Ewondo et des Bene.

Dès le début de la première guerre mondiale, les missionnaires et les administrateurs allemands ont quitté le pays. ATANGANA, accompagné de sa famille et d’autres dignitaires, est aussi allé en Europe, où il a rencontré le Pape Pie X à Rome, et Alphonse XIII, qui était le roi d’Espagne a l’époque. Dans l’intervalle, les pères du Saint-Esprit ont pris la place des Pallotins. Après la guerre, quand ATANGANA rentre chez lui, il est arrêté par le maître colonial français à Douala, et envoyé aux travaux forcés à Dschang (dans l’Ouest du Cameroun). C’est là qu’il a rencontré, et qu’il a aidé, le Sultan du Royaume des Bamoun. Grâce à ses qualités diplomatiques, ATANGANA a regagné la confiance du maître colonial francais, et il a pu regagner son fief à Yaoundé où il est mort en 1945.

Malgré le départ des missionnaires palottins, la graine semée par VIETTER est préservée par ATANGANA et son peuple. En fait, même en l’absence des missionnaires, l’Eglise Catholique continue à obtenir et à gagner des territoires de mission, grâce aux efforts d’ATANGANA et d’autres catéchistes comme Grégoire MEBE.