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Dex Willy : « J’ai un album de 15 titres à venir, signé Southland Musik Business »

Rappeur révolutionnaire, Dex Willy honore le Hip Hop Kamer, de la différence qu’il incarne en se positionnant comme une tête de prou des années à venir. Ses premières classes dans la rue ont forgé sa plume très huilée et son patriotisme prononcé, en plus de sa récente signature dans une grosse écurie. Voici l’entretien avec l’artiste.

Salut Dex Willy, d’entrée de jeu comme ça, je voudrais te demander ; est-ce que tu es fière de tes origines ?

Oui parfaitement ! Je suis fière d’être camerounais et surtout d’être Bûlû !

Rappeur camerounais plus ou moins exilé à Dubai ; quelle histoire se cache derrière le fait que tu sois aussi plébiscité par les plus grands ; que ce soit aux USA et/ou à Dubai ?

Je suis un artiste passionné, normal ! Je suis un garçon humble qui fait les choses comme il faut pour pouvoir atteindre ses objectifs. J’ai eu à chanter il y’a 10 ans dans la rue, je faisais des petits freestyles… Et puis, j’ai eu à poster quelques deux, trois vidéos sur Youtube et puis un jour, j’ai été appelé par une Major, SMB (Southland Musik Business) où je suis signé depuis un an. Début 2015, il y’a deux singles qui arrivent…

Il se trouve que tu as aussi fait tes classes dans la rue, raconte nous un peu cette époque là, comment ça se passait ? Est-ce que les gens appréciaient ?

On habitait dans une rue où tout le monde connaissait et appréciait notre groupe. Des fois quand on faisait un petit freestyle, il y’avait des gens de notre génération qui sortaient, écoutaient et nous acclamaient… Donc, c’était plus tôt la belle époque ; meilleure que celle-ci parce que maintenant c’est professionnel, il y’a des interdits…

Quelle différence fais-tu entre ta vie d’avant et d’aujourd’hui ? Raconte-nous comment tu as débuté là-bas avec ces géants là?

Tout ce que je peux dire c’est que quand tu n’es pas encore connu, tu restes le battant de la rue… J’étais un battant de la rue et en même temps, je palliais avec l’école. Je pense que c’est la même vie que je mène maintenant, étudiant et artiste. Moi, d’avant je n’avais pas de compte à rendre à qui que ce soit. Et maintenant, j’ai des comptes à rendre à mon public qui m’écoute et à mon producteur.

J’ai été ébloui tout à l’heure par des bombes ! J’ai vu le clip « Les Lions Sont fâchés » et « Merci Papa ». Pour ce premier son ? Est-ce du fait de ta fierté d’être camerounais ?

Tu as prononcé exactement le mot qui m’anime à écrire cette chanson « Les Lions Sont Fachés ». C’est ma fierté d’être camerounais. Cette fierté qui est en train de s’éteindre. Je suis camerounais c’est clair, je fais de la zik mais comme les autres, tu ne trouve pas de faille. Tu n’as rien comme revenu, aucune avancée financière… Avant il y’avait la SOCAM, maintenant les choses vont de mal en pire ; surtout pour les artistes et en général pour les camerounais. Parce que dans un pays, en général quand il y’a la paix, il faut qu’il y’ait ces artistes pour adoucir de temps en temps les mœurs. Maintenant, si ces artistes fanent et ne sont pas bien gérés, ils ne vont pas produire des œuvres comme il faut… Je pense que 2015, c’est l’année de l’explosion musicale et culturelle en général. Je veux être celui-là qui sera le pionnier et même le premier qui aura mis en aval, une bonne situation en termes de musique international. Je compte faire de cette chanson, une chanson internationale pour refléter exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons ici.

Dans ton deuxième vidéogramme « Merci Papa », il y’a une phrase où tu dis ‘’certains disent merci à leur maman, moi je remercie mon papa’’.

Dire ça, ce n’est pas dire que je n’aime pas ma mère. J’adore ma mère mais j’aime encore plus mon père. J’aurai pu chanter pour ma mère parce que c’est plus affectif et les gens reconnaissent encore plus leur maman en dépit de leur papa. Mais je pense que le gros du travail est souvent fait  par lui. La tête d’une famille c’est un père. Sans un père, la vie n’est plus pareil ça c’est clair… Dans mon cas, mon père c’était mon pionnier, mon tout. Ma mère était là, et mon père était plus présent en esprit avec moi. C’est pour ça que j’ai choisi de faire une chanson à mon père plutôt qu’à ma mère. Pas pour dire que ma mère ne vaut pas une chanson mais je pense que c’était  idéal.

Vous déplorez le fait que les artistes n’aient pas ce qui leur revient de droit. Cela vous décourage-t-il à vous établir au Cameroun définitivement?

Je suis fier d’être camerounais. Je fréquente ici, je vis ici. Comme on dit, si on te donne une maison et qu’elle n’est pas belle, vas-y arrange là. Donc, je suis en trin d’arranger mon pays dans le domaine culturel. C’est ce que je veux pour que mes frères, mes amis, mes collègues que nous soyons à l’aise dans notre pays. Au Nigéria, au Ghana, en Afrique du Sud, les gens vivent de leur art. Ce n’est pas pace qu’on est africain qu’on ne peut pas dire qu’on peut vivre de notre art dans notre pays.

72 titres enregistrés et finalement 15 titres sélectionnés ! Est-ce que vous pensez avoir choisis les meilleurs sons ou bien c’est juste un avant-goût ?

Quand vous êtes signé, vous décidez très peu. Le mieux c’est de faire votre travail et de laisser chacun faire son boulot. Au label, ce que j’ai à faire c’est d’enregistrer. Moi j’enregistre et les autres choisissent ce qui va passer dans l’air en fonction du rythme de chant qui passe ; en fonction de la vibe musicale. Chacun son boulot dans le label et c’est ça le professionnalisme.

Vous faites à la fois de la Trap Musik et du Dirty south.

Trap Musik et Dirty south c’est ma matière de base. Mais je fais tous les styles qui existent. Je suis bilingue et je pense même que je m’exprime mieux en anglais qu’en français.

On constate même que la plupart des chansons sont en anglais ; même si on sait que l’univers n’est pas facile à appâter avec un style anglo-saxon au Cameroun ?

C’est principalement ce qui m’amène à écrire ces deux chansons en français « Les lions sont fâchés » et « Merci papa ». D’abord pour m’installer en tant que pionnier et en tant que major dans la musique camerounaise et pour pouvoir absorber l’univers ici au bled. Et maintenant, il faudra montrer mes différentes couleurs. Le style Rap français n’est pas vraiment où je me déploie. Si les gens apprécient c’est dire que j’ai fait du bon boulot. Je me demande bien ce que diront les gens quand ils m’écouteront sur ma matière de base, l’anglais.

En ce qui concerne votre label Southland Musik Business. Est-ce qu’il compte s’étaler sur d’autres rappeurs au Cameroun ?

Oui ! Southland Musik Business, à la base le producteur est camerounais. Au lieu de promouvoir des talents qui ne sont pas les siens, il s’est dit qu’il faut rentrer au pays pour dénicher les talents, pour faire en sorte qu’ils soient des majors aussi ; faire des feats avec des grands comme vous le constater dans mon album. Southland Music Business c’est une maison pour tout le monde. Je ne suis pas le genre d’artiste qui dit, je suis signé et il ne faut pas que les autres viennent ! Non ! J’appelle tous ceux qui ont de bons projets à venir aussi. Je me bats pour que leur travail soit rémunérer, que leur travail soit reconnu. Et peut-être qu’après ma signature ce sera eux, et puis boom, ils explosent aussi.

Ton mot de fin ?

Je voudrais vous remercier car ça prouve vraiment que vous êtes dans la même lancée que nous. Ce que vous faites, c’est de l’art et ce pour quoi je me bats c’est de l’art. 2015 c’est une année d’effervescence, d’explosions musicale et artistique. Savourons ces chansons éthiquement et non autre chose. Je suis un hiphopeur et j’ai utilisé le Hip Hop pour passer le message.

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Un commentaire

  1. moi je pense que ta de l’avenir. c’est vrai qu’il va falloir se battre pour pour y arriver mais je suis sur que tu peu le faire

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