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Ndédi Eyango se confie sur l’alliance CMC-SOCAM…

Le roi Mouan Nkum nous a accordé un peu de son du côté de l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé il y a encore quelques heures ; au menu de notre entretien, plusieurs sujets, dont la récente main tendue des deux sociétés de gestion collective des droits d’auteurs au Cameroun. Ndedi Eyango s’érige alors en homme ouvert, mais prudent face aux éventuelles manipulations et trafics d’influences…

C’est sous une note de tristesse qu’est parti l’entretien, car l’artiste a bien voulu, en quelques mots, rendre hommage à son regretté ami et collègue Guy Lobè : « Guy et Moi, on s’est connu dans les années ’84 et c’était un très bon ami ; c’est vrai que depuis quelques années on ne s’était plus vu… C’est une grosse perte pour la famille artistique et j’avais beaucoup de respect pour cet artiste et ses belles œuvres »… Très vite, nous arrivâmes sur le vif du sujet, à savoir Le problème du droit d’auteur au Cameroun ; Pour le Président de l’ACAFEHMI (Association Camerounaise des Femmes et Hommes Musiciens Intègres), depuis 7 à 8 ans déjà que Mme Tutu Muna a été portée à la tête du MINAC, le milieu connait tellement de tumultes.

Depuis 7 ans, le MINAC essuie des échecs

« Il aurait été de bon ton que l’on reparte d’un bon pied, non sans au préalable faire table rase et reconnaitre certaines erreurs », avoue l’auteur de You Must calculer (1987). Pour lui, La CMC est une société légale qui a un répertoire et qui a fonctionné pendant plusieurs années ; sauf qu’après l’avènement de la nouvelle société, plusieurs membres de l’ancienne ne sont plus entrés en possession de leurs droits et ce qui est dommage c’est que personne n’en parle : « On a préféré prôner un discours de reconstruction, or comment reconstruire sans rentrer à la base, ni pouvoir tendre la main à ceux qu’on a abandonné hier ? Parce qu’honnêtement, tout artiste a été CMC à la base, avant d’adhérer à autre société. Quand la SOCAM est arrivée, on a avancé sans toutefois faire table rase et se donner la main ; cela n’a pas aidé du tout la famille artistique, bien au contraire ». Il poursuivra : « Je ne saurais parler d’un ministre, mais plutôt d’un ministère ; vous savez, la tutelle a toujours eu à s’impliquer dans la gestion des droits d’auteurs, même depuis Manu Dibango, mais cela reste un abus car comme le rapporte la loi 2000, elle ne devrait influencer les décisions d’une société civile de gestion collective. A la limite, elle (la tutelle) doit jouer le rôle d’arbitre, et non imposer des décisions aux PCA, les choix des candidats, voire même demander qu’on lui rende comptes tout le temps. Nous autres artistes sommes libres. On parle de Société civile de droits privés. On veut faire croire aux gens que la tutelle c’est notre patron, or ce n’est pas le cas. Jusqu’ici il n’y a eu que des échecs, et il est temps de faire un bilan objectif sur la question, et revenir en de bons sentiments », soutiendra Ndedi Eyango. En guise de suggestions, entre autres propositions : « On pourrait par exemple se dire : Peut-être j’ai eu à prendre de mauvaises décisions ? Peut-être ai-je été influencé par de mauvaises personnes ? et ensuite trouver quelques solutions qui pour moi restent évidentes ».

De qui, concrètement, est partie l’initiative d’union CMC-SOCAM ?

Le patron de PREYA music n’a pas manqué de saluer les efforts de ceux qui, à son sens, ont su cerner les vrais problèmes et proposer des solutions qui, si elles sont loin d’être parfaites, n’en demeurent pas moins pertinentes ; à ce propos, Don Kom Padre et Masse Ma lon qui ont approché les deux parties en vue d’une main tendue, seraient quelques part « des héros » comme le dit son récent titre. Une « initiative bonne », trouvent alors Eyango et Mbende, représentants respectifs de la SOCAM et la CMC. A la question de savoir pourquoi les avoir mis au-devant et pas les autres, le roi Mouan Nkum répond : « La CMC a eu à sa tête un PCA élu par les artistes, et la Socam a eu également un PCA élu par les artistes. C’était des choix légitimes, alors voilà le pourquoi Sam Mbende et Ndedi Eyango, et non d’autres noms ». Pour Ndedi Eyango, les deux sociétés continuent d’exister, même si d’aucuns se complaisent à penser et à dire le contraire, et il en veut pour preuve : leur non liquidation, jusqu’à preuve du contraire…

L’accord entre CMC et SOCAM a été bel et bien signé le 22 mars dernier, et le représentant de la SOCAM nous rassure que « La tutelle est au courant de cet accord, puisse que nous avions envoyé des documents à cet effet aux services du MINAC ». Lors de la récente descente de Ama Tutu Muna à Douala aux côtés du SYCAMU dans le cadre des dons de guitares aux artistes, cette dernière réagira d’ailleurs sur des doléances que les artistes auront soumis, relativement à ce processus d’union. Questionné sur la réponse de cette dernière, Ndedi Eyango ne nous a pas semblé totalement satisfait : « Bah, Mme Tutu a lancé un appel à Douala à l’endroit des artistes relativement à cette situation ; espérons juste que cela puisse contribuer à un meilleur avenir. Mais je ne voudrais pas que tout se fasse sous influence de la tutelle, car nous avons tous vu que ça n’a jamais marché, alors qu’on nous laisse, nous artistes, travailler dans ce sens ».

Pour le reste, la coalition CMC-SOCAM dit ne pas fermer la porte au MINAC : « Nous restons ouverts, mais on observe… »

CMC-SOCAM, quid de la suite ?

Pour l’instant, les deux parties se veulent optimistes ; à en croire le roi Mouan Nkum, « L’accord a déjà été signé, c’est déjà une avancée ; maintenant il est question que nous développions un travail de fond pour arriver à un consensuel ».

Restez des nôtres pour plus de détails…

 

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