Samba Diaw : « Mon succès, mes prix, ma popularité dans la mode sont aussi l’œuvre de la crainte de Dieu »

Actuellement styliste créateur de mode, Responsable d’une agence de mannequin DIAW Design Agency et PCO de l’évènement les ‘’Couleurs du Futur’’, et d’origine sénégalaise, Samba Diaw Tabara est né le 15 juin 1975 au Sénégal. Issu d’une famille de couturier avec une mère en même temps mannequin, Samba fait partie de la 4^e génération de couturier de cette famille-là ! Il fait des études de Tourisme et est installé au Cameroun depuis 10 ans aujourd’hui. En effet, samedi 18 avril 2015 à l’occasion de la 3^e édition du Fredash International Annual Fashion Avenue (FIAFA 2015), nous avons eu l’honneur de nous entretenir avec lui sur son arrivée au Cameroun, ses prix, ses évènements et son état d’esprit à présent.

‘’Bonjour Samba Diaw’’, à présent tu es un grand styliste reconnu sur le plan africain et même dans quelques pays occidentaux, alors parle nous de tes premiers pas dans la mode.

Et bien, il faut dire en premier lieu que je suis dans la mode depuis 10ans aujourd’hui et cela fait aussi exactement 10ans que je suis au Cameroun. Le parcours n’a pas été facile évidemment ! Il y‘a toujours des étapes difficiles à traverser, je veux parler évidemment des coutures non appréciées, des shows perdus et même de l’argent dépensé en vain ! Heureusement que ‘’qui veut aller loin ménage sa monture’’. Par conséquent, j’ai dû persévérer pour y arriver aujourd’hui !

Et si tu nous parlais un peu de tes prix ?

Euh… Parlant de mes prix gagnés, ils sont nombreux car j’en ai gagné pas mal ! Et donc le 1^er prix que j’ai remporté était celui de ‘’jeune créateur’’ en 2002, suivi de celui du meilleur créateur de mode Africain en 2006 au Niger. Après, il y’a eu quelques prix d’excellence au Cameroun. Et enfin 2 prix aux Caraïbes en tant que créateur de mode. A présent mon dernier show date de quelques semaines aujourd’hui au Gabon où j’ai été invité comme créateur Africain à l’occasion d’une Fashion Week qui est organisée là-bas chaque année et aujourd’hui je suis à Limbé pour le FIAFA dans le but d’encourager les jeunes créateurs qui y seront, l’évènement proprement dit et son organisateur Fredash.

Waouh ! Très ravie d’entendre que le Cameroun héberge de tel cerveau comme vous… Mais dites-moi, avant d’arriver au Cameroun est-ce-que vous étiez déjà le grand ‘’styliste Samba Diaw’’ qu’on connait aujourd’hui ?

(Rire) évidemment que non ! Je peux dire que c’est le Cameroun qui m’a tout donné, c’est le Cameroun qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui et je lui dois d’ailleurs beaucoup. Mais, quand je me lance dans la mode étant au Sénégal la plupart des premiers prix que je remporte c’est en tant que jeune styliste mais pour moi cela ne va pas car j’en veux plus ! Alors, j’arrive au Cameroun, j’étudie la tendance de bon créateur auprès des ainés je m’y mets à fond et dans les quelques mois qui suivent je participe donc à un show où j’en ressors meilleur créateur de mode ! Cela était l’une des plus grandes joies de ma vie, et puis les prix et la popularité ont suivis !

Voilà, comme tout styliste où créateur de mode il ya toujours une ligne de couture à respecter et je dirai que toi évidemment tu la suis ! Alors Samba Diaw fait dans quel style de vêtement ?

Samba Diaw fait dans la haute couture. Cela veut dire que mes habits peuvent être portés à l’occasion des soirées de gala, de mariage, lors des soirées artistiques et même des costumes tout en restant dans des thèmes Africains, en ajoutant des allures super chic pour leur embellissement.

Et pour tes vêtements quelles sont les matières que tu exploites le plus ?

Euh…Bien que je recherche beaucoup il faut dire que je travail régulièrement avec de la soie, le tafta, le satin duchesse et bien d’autres. Par exemple, pour le défilé d’aujourd’hui, ma collection ‘’renaissance’’ est faite à base du fruit de mes recherches. Ce sont des tissus très spéciaux ! Il s’agit de la soie italienne, un doc que j’ai ramené de la Guadeloupe qui a cette particularité-là qu’il est tissé à la main, d’un mercure qu’on retrouve partout sur le marché mais qui est d’origine portugaise, d’une duchesse très simple artisanale et enfin du satin duchesse dur venant tout droit de la France. En plus, pour leur embellissement j’utilise des perles égyptiennes. Aussi, vu que je ne présente pas mes tenues qu’en Afrique, il faut noter que je crée des robes qui peuvent être portées partout dans le monde car je me base d’abord sur les critères de taille universelle (c’est-à-dire le 37) pour les confectionner et ensuite le reste s’en suit pour les autres tailles.

C’est très intéressant de vous entendre parler de manière si élogieuse de la mode mais cependant dites-nous, n’existe-t-il pas de vices dans ce monde-là ?

(Rire) je suis très content que vous m’aillez posé cette question-là, car si vous me l’avez posé c’est parce que vous en avez déjà entendu parler. En effet, je pensais être le seul à en être au courant !! Et bien pour vous dire vrai, cela existe évidemment surtout dans le monde de la mode il y a vraiment du sale boulot qui se fait derrière mais pour en sortir la tête haute cela dépend des convictions de tout un chacun ! Moi, en plus de mon caractère rigoureux, j’ai choisi une seule voie, celle d’évoluer avec la crainte de Dieu et mon savoir-faire ! Ainsi, pour un bon styliste qui sait ce qu’il veut, ces valeurs sont la clé de la réussite totale.

Parlant de réussite peut-on dire que le styliste, vit de son art ?

Oui ! Lorsque ce dernier aime ce qu’il fait et est pointilleux en ce qui concerne le travail, alors il vit pleinement de son métier !!!

Pour clôturer notre article sur vous, quel est le conseil que vous pouvez donner aux jeunes débutants qui souhaiteraient réussir dans la mode ?

Je dirais qu’il faut éviter la vulgarité, de travailler dur, surtout ne pas se décourager et de toujours aller vers les stylistes plus expérimentés pour avoir des ateliers de renforcement de capacités car ces derniers peuvent faciliter leur ascension dans la mode !!!

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne continuation Samba Diaw !

Merci c’est gentil à vous !