Clin d'oeilMusique

Gestion collective : Le SYNAPROM méconnu, affiche sa stupéfaction

Il y a encore quelques mois, plusieurs syndicats et associations ont pris part aux travaux au Premier Ministère et ont été entendus dans le but de trouver des solutions aux sempiternels problèmes dans lesquels s’enlisent les droits d’auteurs ; de ces échanges et rencontres ont découlé un comité ad hoc (avec pour but de réunir les différentes parties en conflit à l’objet de trouver un modus vivendi qui permette de sortir définitivement de l’impasse) et un comité de suivi qui lui a pour tâche l’assainissement de la gestion des droits d’auteurs. Ce dernier arrivé a alors changé la donne, et depuis sa mise en place, plusieurs questions se posent, certaines parties affichent leur mécontentement, et la situation se complique. Les premières protestations portent sur la non implication de certains syndicats qui pourtant ont joué un rôle important dans ce long processus de sortie de crise, et d’autres sur l’inquiétude relative au casting des responsables choisis pour piloter ledit comité. Selon le SYNAPROM, ces derniers se distinguent par leur manque de fiabilité du fait de leur rôle trouble dans la gestion des sociétés précédentes qui ont indubitablement causé la perte des ayants droits. Nous nous sommes rapprochés du syndicat national des professionnels de la  musique (SYNAPROM) pour en savoir plus…

Tout est parti de l’idée de mettre en place un comité après constat de l’absence d’une société de gestions collectives –qui pénalise les artistes-, et la mauvaise gouvernance dans des sociétés successives qui ont eu à gérer les redevances des artistes musiciens. Les membres du SYNAPROM, sous le contrôle de leur président M. Raymond Tchengang,  avaient alors dans un premier temps identifié les responsables de ces situations en vue de mettre en place des mécanismes pouvant aboutir à une solution ; de ce fait, ils ont saisi le MINAC pour lui notifier qu’il y a des fonctionnaires impliqués dans l’affaire notamment ceux du CPMC, tout en l’invitant à prendre des mesures conservatoires, relevant purement et simplement ces fonctionnaires de leurs fonctions en attendant effectivement d’éventuelles poursuites judiciaires. Ils ont également fait le constat que le management de ces différentes sociétés (de gestion collective) aussi jouait un rôle très actif à ce malaise car dès qu’on y était porté à la tête, et bien on constituait une espèce de clan dans le but de se servir au détriment des ayants droits. Alors, lorsque le Président de la République a instruit au Premier Ministre de trouver une solution durable et définitive aux problèmes incessants dans le milieu, beaucoup ont vu en cela « la » réponse qu’attendaient la grande famille des ayants droits, et en particulier le SYNAPROM par rapport à ses multiples démarches. Raison pour laquelle par le biais de son Président et de son Secrétaire Général, le SYNAPROM va contribuer de façon sincère aux travaux du comité ad doc.

Plusieurs autres entités y prendront également part, et dans leur souci d’assainissement, la multitude d’associations, les syndicats et en particulier les membres du SYNAPROM à travers la création du collectif TROP C’EST TROP, donneront mandat à M. Raymond Tchengang de porter plainte à quelques personnes mises en cause. Ces dernières ayant été entendues, le juge se prononcera en demandant au SYNAPROM de prendre en charge les services d’un auditeur judiciaire ; ce dernier rendra des conclusions effarantes qui confirmeront la mal gouvernance desdites sociétés de gestions collectives. Ainsi, après avoir soutenu fermement les actions du Premier Ministère malgré les différents sons de cloches qui semblaient indiquer que celui-ci n’était pas dans son rôle, le SYNAPROM jusque-là était loin d’imaginer la suite des évènements : « Après avoir soutenu toutes les actions du premier ministère nous fondions l’espoir qu’enfin la gestion collective dans l’art musicale va sortir de l’ornière ; mais aujourd’hui, après la validation des propositions du comité ad hoc qui a abouti à la création d’un comité dit de suivi et surtout vu la façon dont ce comité opère, on est en lieu de constater qu’il y a indubitablement une volonté délibérée de détourner les missions primaires du comité ad hoc d’assainissement au profit des individus », allègue alors le Secrétaire Général du SYNAPROM, M. Otou Fouda. Ayant pris les devants dans le souci d’aboutir à la mise en place d’une société consensuelle impliquant toutes les sensibilités quelles qu’elles soient, le SYNAPROM s’offusque de sa non présence dans la composition dudit comité. Une situation que condamne avec la dernière énergie, son SG : « De nous avoir écarté est un acte d’imprudence de leur part, et le plus grave c’est que ce comité ait pensé qu’il va mener l’assainissement avec ceux-là même qui ont fossoyé les droits d’auteurs et qui sont à la limite vomis par l’ensemble des ayants droits. Voici ce qui discrédite ce comité, sa composition ; nous n’y sommes pas allés par quatre chemin en exprimant notre mécontentement et avons déjà saisi les responsables de ce comité notamment le coordonnateur du secrétariat technique ». Pour M. OTOU FOUDA, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une manœuvre qui consiste à trouver à « ces » personnes une virginité en gestion, et de piloter à distance cette gestion à travers celles-ci. D’aucuns avancent l’hypothèse selon laquelle les dés seraient ainsi pipés, vu que l’on aurait déjà identifié un PCA et ses responsables techniques sans oublier ses directeurs. Au journaliste Souley Onohiolo, d’ajouter que : « C’est curieux, parce que ceux dont les noms ne figurent pas dans la composition de ce comité sont en réalité ceux-là même qui forcément devaient y être. On ne comprend plus rien. Ne perdons pas de vue que le comité est là pour régler un problème précis ; les autres membres notamment des ministères, sont ès qualité, mais ceux qui sont des responsables, c’est-à-dire des syndicats, sont des représentants des ayants droits. Il est vraiment dommage que certaines choses qui doivent être faites pour le bien des principaux concernés, c’est-à-dire des ayants droits, soient faites en leur absence ! »

Pour le SYNAPROM, pas question d’être impliquer dans une telle mascarade : « Ce comité a créé lui-même un chiisme, puisque qu’on y imposait que seuls les présidents devraient y prendre part et j’estime que c’était une lecture ambigüe d’un acte administratif où on impose les représentants des ayants droits ; alors nous, au SYNAPROM avons pris la résolution de ne plus y aller, moi personnellement je n’y mettrai plus pied, parce que j’y ai constaté l’animosité des membres », fait remarquer le SG. Souley O. quant à lui prédit un avenir incertain malgré autant d’efforts consentis et au regard de la tournure que prennent les choses : « Le plus dangereux dans cette affaire, c’est de laisser croire –et là je suis convaincu que les artistes ne vont pas l’accepter- qu’il y a bien là une tentative de récupération ou plutôt de l’étatisation du droit d’auteurs en dépit de l’existence de la loi 2000 et du décret portant application de Novembre 2001. Ce sera alors dommage de se rendre compte qu’on ait abattu tout ce gros boulot pour rien ! »

Affaire à suivre !

 

 

 

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