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Myria Bika’a : « Je n’ai pas peur d’aller loin dans la musique… »

Jeune artiste dont le premier contact fut au sein du collectif l’Equipe du Sud, Label musical qui organise le Festival international Quartier sud, Myria Bika’a plonge dans l’exploration des rythmes qui accompagnent les danses traditionnelles de son Nkam natal. De cette immersion dans sa culture naîtra une musique dynamique où rythmes et sonorités du terroir se croisent à divers genre musicaux dont l’incontournable jazz qui s’accommode si bien aux musiques africaines. Ses chansons parcourent des thèmes aussi divers que l’exode des africains vers l’Europe, la solitude de la femme violée ou la joie d’être parents… Son spectacle, aboutissement de deux mois de résidence de création avec son band, est le reflet de son album actuellement en cours d’enregistrement. Présentée comme une « révélation musicale » par le comité « Sur la route du MASA 2016 », cette jeune étoile fera également partie de l’aventure MASA 2016 mais en tant qu’observatrice et apprenante, n’étant pas de la short liste d’artistes programmés. Elle nous parle de sa carrière et de ses motivations…

Vous êtes présentée comme une révélation dans le cadre du programme « Sur la route du MASA 2016 », mais qui se cache véritablement derrière le nom Myria Bika’a ?

Je suis une jeune artiste camerounaise et certains m’ont connu sous un autre nom, Millie Roz, qui vient de mes deux prénoms Millienne Rose ; j’avais commencé avec un style de variétés puisqu’autour de moi on ne faisait que ça alors j’ai été très influencée. Tout est parti de l’époque du lycée, puis je me suis retrouvée dans des cabarets, mais mes parents n’étaient jamais pour. J’ai dû poursuivre avec des études en comptabilité. Mais j’ai repris avec la musique sauf qu’à un moment je ne me sentais pas vraiment à ma place. Donc après la sortie de mon album, j’ai commencé à penser autrement en me disant : Ma culture, qu’est-ce que j’en fais ? Alors je me suis reconsidérée, je me suis reconstruite, j’ai compris que la musique vient de l’âme, de l’esprit et se mesure au fil du temps. Je n’ai pas eu peur de recommencer car je veux durer, puisque dorénavant pour moi la musique c’est la pérennité. Même si cela me prend 10 ans, je me battrai à ce que la musique soit au Cameroun ce qu’elle devrait être. Pour ce qui est du reste, j’ai deux enfants déjà et je m’efforce à être une mère exemplaire.

Et s’il fallait évoquer le registre « nouveau » dans lequel vous évoluez ?

Je dirais que c’est un registre purement africain ; je fais de la musique de chez moi, c’est-à-dire du traditionnel, du folklore, un peu d’Afro avec un mélange du monde.

Parlez-nous de votre précédent projet ?

C’était un album de 08 titres dont la thématique centrale était portée sur les épreuves de la vie. Ce coup d’essai a été très bien accueilli et on y ressent beaucoup d’émotions.

L’actuel serait-il très différent du premier ?

Je ne dirais pas fondamentalement si ce n’est une suite logique, car le titre c’est « Lueur d’espoir » ; parce que je suis de ceux qui malgré les péripéties de la vie, y trouvent toujours le bon côté ou le côté positif de la chose.

Mais pour ce qui est des thèmes, on remarque que la femme y occupe une bonne place…

C’est vrai, et c’est fait volontairement parce que je me suis donnée aussi pour mission de rompre avec le silence ; j’y parle des violences faites aux femmes, mais si vous écoutez bien cet album vous remarquerez aussi mon élan de sensibilisation notamment sur l’exode rural, sur la valorisation de la femme qui en réalité devrait se sentir « riche » d’être une mère, sans oublier les « Parents » que je considère comme des demis dieux.

Il nous a été annoncé que vous iriez au MASA 2016 ; on sait que vous n’y êtes pas programmée, alors quelle serait la raison de ce déplacement ?

Je me rends au MASA 2016 déjà pour soutenir la grosse famille d’artistes camerounais qui, j’en suis sûre, démontrera tout son savoir faire, mais aussi et surtout pour apprendre des aînés et d’autres artistes. Ce voyage contribuera à l’enrichissement de ma carrière car un artiste se doit d’apprendre continuellement de tout le monde. Ce sont plusieurs influences qui font un artiste.

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