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André Major Akoa : « il m’arrive de regretter un peu la scène… »

Mr Akoa, d’où vient l’idée de bâtir un espace culturel comme celui-ci ?

C’est par amour pour la culture et par souci de lui apporter plus de visibilité que nous vient l’idée de créer le Centre Culturel Savanah. Et quand je parle de culture, nous ne nous limitons pas à celle camerounaise, c’est toute la culture africaine qui est ici représentés. C’est également dans le souci d’y former des jeunes talents issus des différents domaines culturels à savoir la danse, l’humour, le théâtre, la musique, la mode, les arts plastiques… On organise aussi les soirées Beignets-Haricots-chanson. Bref le Centre Culturel Savanah est un carrefour de rencontre inter culturelles et professionnelles.

Parlons de cette formation donnée aux jeunes comment ça se passe exactement ?

Ce que nous faisons au préalable, c’est que nous lançons des appels à candidature pour chaque domaine, puis nous jaugeons leur potentialité avant de passer à la formation proprement dite, de façon objective nous leurs apportons un plus pour perfectionner leur talent. Tous les jours ils viendront répéter sur place, puis nous leurs permettrons de se produire sur scène où ils sont véritablement découvert non seulement par le public, mais aussi par des professionnels, des promoteurs culturels et même des producteurs.

Cette formation est-elle gratuite ?

Je dirais que oui, elle l’est, raison pour la quelle nous ne cessons de solliciter l’aide de certaines institutions. Par exemple, pour ce qui est de l’accompagnement des jeunes musiciens nous collaborons avec l’association de Donny Elwood « Pygmoïde » et pour ce qui du théâtre, outre l’accompagnement de certains collègues, moi-même étant comédien et metteur en scène, j’apporte aussi de mon expertise à travers mon association « culture-spectacle ».

C’est par amour pour la culture que vous créez cet espace, ça on l’a compris, mais qu’est ce que vous y gagnez, franchement ?

Moi personnellement je gagne déjà à former les grands noms de la culture de demain, du moins pour l’instant, parce que je vous mentirais si je vous disais que j’y gagne de l’argent ou quelque faveur que ce soit. (Rire).

Et comment sont menées les activités dans le centre ?

Nous fonctionnons par thèmes ; nous avons les soirées Beignets-Haricots-chanson qui se produisent les vendredis, nous avons les nuits de la musique, les jardins poétiques, les défilés de mode aussi.

Nous allons à présent nous intéresser à votre personne, pourquoi avoir choisi à la base de faire dans la comédie ?

S’il faille parler de virus artistique, je dirais tout d’abord que mon père jouait beaucoup à la guitare. Mais mon penchant pour la scène me vient d’un rêve que je nourrissais depuis ma prime enfance. J’ai par-dessus tout voulu être acteur et faire carrière dans le cinéma. Des acteurs comme Humphrey Bogard, paix à son âme, Eddy Murphy, ils sont nombreux…, bref ils m’ont tous fascinés. Puis j’ai fait mon entrée dans le théâtre et par la suite dans la musique.

Qu’en est-il de vos projets de musique et de comédie aujourd’hui, vue les responsabilités que vous confère votre fonction de Directeur de ce centre ?

Pour ce qui est de la musique, je n’ai jamais vraiment réalisé un projet digne de ce nom. Hors mis quelques concerts scolaires quand j’étais jeune, j’écris toujours des chansons pour quelques artistes, quoi que je caresse l’ambition de commettre au moins un album avant de quitter ce monde. S’agissant de la comédie, j’ai quitté les planches dans les années 2000, après plus de 10 ans de scène. J’ai trouvé que l’administration m’allait bien, parce que je faisais partie d’une organisation où j’ai d’ailleurs été formé tout au long de ma carrière par François Bingono. Cela dit, je continue parallèlement à faire partie de quelques projets…, des pièces théâtrales. Surtout en tant qu’humoriste, il arrive qu’on m’invite à l’étranger lors des festivals.

Vous parliez des jeunes que  vous avez eu à former, quels sont ceux qui vivent une grande carrière aujourd’hui ?

J’ai oublié de vous dire que je dirige un festival d’humour depuis 2005, le « Yaoundé Fou Rire » où j’avais pris sous mon aile Major Assé en 2007, qui aujourd’hui est connu de tous. Voilà Nana Ardo qui commence à peine et qui connait lui aussi un grand succès. Beaucoup d’autres sont passés à ce festival, à l’instar de Valérie Ndongo, Moustik le Karismatik, la femme du feu Essindi Mindja, Rosalie Essindi.

Vous gérez aujourd’hui le côté administratif mais ne vous arrive-t-il pas de regretter la scène ? Surtout quand vous voyez que l’humour occupe désormais une place importante et que certains humoristes comme Major Assé vivent véritablement de cet art ?

Rire. Biensûr, vous savez on a toujours envie d’être sous le feu des projecteurs…, le regret me vient toujours de temps en temps, ce serait vous mentir si je vous disais non. Mais j’ai fait un choix, celui de l’administration, même si ce n’est pas facile je le reconnais, d’assumer la direction artistique, parce qu’on reçoit tous les coups. Il y’a des artistes qui ne comprennent pas votre vision et qui ne tiennent toujours pas compte de votre expérience ; Et à dire vrai, il m’arrive fréquemment des moments où  je suis tenté de remonter sur les planches et de me vendre moi-même (rire). Mais j’assume, je gère au maximum avec toutes les peines, ça va quoi.

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